Plaque commémorative du passage du gouvernement polonais au château de Pignerolles, Saint-Barthélémy d'Anjou
Légende :
Au verso, vue du château de Pignerolles
Genre : Image
Type : Plaque commémorative
Source : © Département AERI de la Fondation de la Résistance Droits réservés
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur
Lieu : France - Pays de la Loire - Maine-et-Loire - Saint-Barthélémy d'Anjou
Contexte historique
Après l'invasion de la Pologne par la Russie soviétique, le 17 septembre 1939, il n'y a plus d'espoir pour les Polonais de pouvoir réorganiser, dans l'Est de leur pays, la défense simultanée contre l'Allemagne nazie et ce nouvel envahisseur. Ces deux derniers vont du reste établir la jonction de leurs troupes le 19 septembre 1939 à Brest-Litovsk et parader de concert le 22 septembre 1939 pour célébrer leur victoire commune sur la Pologne « cet avorton du traité de Versailles », selon Moscou et Berlin.
Le Gouvernement polonais, se trouvant à Kuty, ville polonaise près de la frontière roumaine, décide alors de passer en Roumanie afin de pouvoir gagner la France, où un droit de résidence lui est accordé, puis de continuer la lutte.
Le Gouvernement polonais demande alors asile aux autorités roumaines, et obtient de leur part une autorisation de passage afin de gagner un port d'embarquement sur la mer Noire. Il passe donc la frontière dans la nuit du 17 au 18 septembre 1939, et continue sur place ses activités de guerre. Considérant qu'il ne respectait pas ainsi la neutralité de son pays d'accueil, les autorités roumaines internent les membres du Gouvernement polonais. Dans un tel cas et selon la Constitution polonaise, le Président de la République Moscicki, interné, se doit de démissionner et de désigner son remplaçant.
A partir de cet instant, la diplomatie française s'active auprès des autorités roumaines pour assurer la pérennité du Gouvernement polonais sur le sol français. L'attitude française consiste aussi à éliminer les membres de l'ancienne équipe dirigeante désignée comme responsable de la défaite, et à n'accepter en France que des personnalités de l'ancienne opposition gouvernementale, attachées aux principes français, et faisant preuve d'une francophilie jamais démentie. Monsieur Raczkiewicz, ancien président du Sénat, qui venait d'arriver à Paris le 24 septembre 1939 est désigné nouveau Président de la République polonaise. Il prête serment le 30 septembre 1939 à l'ambassade de Pologne.
Ce dernier désigne ensuite le général Sikorski comme Premier Ministre. Wladyslaw Sikorski s'installe, dans un premier temps, à l'hôtel Regina à Paris et forme aussitôt son gouvernement. La légitimité nationale de la Pologne survit ainsi en France.
Les autorités de l'Allemagne nazie et de la Russie soviétique ne reconnaissent pas ce gouvernement, car pour elles, la Pologne n'existe plus... En effet, le 28 septembre 1939, Staline et Hitler avaient signé un « Traité d'amitié et de délimitation de frontières » entérinant ainsi la disparition de la Pologne en tant qu'Etat.
Le 22 novembres 1939, les autorités polonaises viennent siéger en Anjou. Le Président Raczkiewicz est hébergé au château de Pignerolles à Saint Barthélémy d'Anjou, et le Gouvernement polonais s'installe à l'hôtel de La Morinière. Pour son usage personnel, le général Sikorski dispose du château des Perruches à Saint Sylvain d'Anjou.
Le Conseil National polonais, émanation de la Diète polonaise, est présidé par Ignacy Paderewski et dispose pour siéger de l'imposant château la Coltrie près de Saint Lambert-la-Potherie.
Jean Medrala, "Le Gouvernement polonais à Angers" in DVD-ROM La Résistance polonaise en France, AERI, 2013