Procès-verbal de gendarmerie constatant une infraction à l’éclairage
Légende :
Deux gendarmes de Saint-Auban-sur-l’Ouvèze, en tournée à La Rochette-du-Buis, dressent un procès-verbal à un paysan de 64 ans qui n’a pas camouflé les lumières de sa maison.
Genre : Image
Type : Document officiel
Source : © ADD, 7 W 13 Droits réservés
Détails techniques :
Document papier.
Analyse média
La commune de La Rochette-du-Buis, petite bourgade des Baronnies, comptait 129 habitants en 1939 et 123 en 1946. C’est dans un hameau que vit M. Clément, le contrevenant verbalisé par les gendarmes parce que trois fenêtres de sa demeure n’étaient pas obturées. Il y avait là une infraction à l’arrêté préfectoral sur le camouflage des lumières…
Bien qu’on ignore quelle a été la suite donnée à ce rapport, on peut en sourire en songeant à l’intérêt stratégique, pour des aviateurs ennemis munis de cartes, de cette ferme perdue dans un secteur montagneux et désertifié.
Auteurs : Robert Serre
Contexte historique
Le 13 mai 1940, le préfet Lanquetin, se référant à l’arrêté ministériel du 4 septembre 1939, et constatant que « l’ennemi a déclenché la guerre aérienne », rappelle aux maires les instructions relatives à la Défense passive, en particulier celles relatives à l’éclairage public et privé.
Pour se dissimuler des avions ennemis, aucune lumière ne doit être visible de l’extérieur à la nuit tombée. Cette disposition, maintes fois rappelée et définie dans le détail, est rigoureuse. Les vitres des portes et fenêtres, même des plus petites, doivent être peintes en bleu, ou habillées de papier bleu, ou obturées par des volets ou des rideaux, de façon à ne laisser filtrer aucun rai de lumière.
Les phares des véhicules, y compris les vélos, doivent être équipés d’un capuchon métallique percé d’un orifice horizontal de 6 à 8 cm de longueur sur 1 cm de hauteur, permettant d’éclairer à l’avant « sans que la lumière s’élève au-dessus de l’horizontale ».
Dans les villes, l’obscurité totale et les risques de rafles vident les rues. Des jeunes gens réquisitionnés patrouillent, munis d’un « certificat de défense passive » et d’un brassard. En septembre 1943, les occupants allemands imposent un couvre-feu et assurent des rondes régulières …
Auteurs : Robert Serre
Sources : ADD, 7 W 13. Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.