Brassard de Dolorés Perez -Tilkin, 35e brigade Marcel Langer
Genre : Image
Type : Brassard
Source : © Collection Yannick Boyer Droits réservés
Détails techniques :
Brassard en toile comprenant les sigles FTPF et FFI ainsi qu'un bonnet phrygien rouge en son centre
Date document : Août 1944
Lieu : France - Occitanie (Midi-Pyrénées) - Haute-Garonne - Toulouse
Contexte historique
Née le 8 juin 1910 à La Corogne (Espagne), Dolorès Perez arrive en France avec sa famille en 1923. La famille rejoint le nord de la France où l’on recrute de la main d’œuvre étrangère pour les mines de charbon. Plus tard, ils s’installent à Créteil où le père créé une entreprise de maçonnerie. Au début des années 30, Dolorès quitte sa famille pour s’installer à Saint-Maurice où elle devient ouvrière dans un atelier de confection. C’est là qu’elle rencontrera Georges Tilkin, chef mécanicien, qui allait devenir son époux. En 1939, son mari est mobilisé. Ils ne se retrouveront qu’en 1944.
Suivant son père et ses frères, elle intègre le groupe de la MOI en mars 1942 sous les ordres du commandant Montero. Elle y sert comme agent de liaison mais participe également à l’installation d’une imprimerie clandestine à Vitry-sur-Seine. Avec l’aide d’un médecin de Villejuif, elle procure des certificats médicaux aux réfractaires.
Après l’arrestation de ses parents, de son jeune frère et de sa sœur, Dolorès quitte Paris pour se réfugier à Saint-Alban (Haute-Garonne) en 1944. Elle se met alors au service du groupe Philippe de la MOI à Toulouse. Elle accomplit alors plusieurs missions pour le maquis de Boulogne (liaisons et transports d’armes et explosifs). Le 19 août 1944, au sein du groupe Guillot (35e brigade Marcel Langer), elle prend part aux combats de la libération de Toulouse les armes à la main aux abords du pont de Blagnac. Elle participe ensuite à la garde des prisonniers de guerre allemands.
La guerre n’a pas épargnée sa famille : sa mère a été internée au camp de Brens, son père incarcéré à la centrale d’Eysses a été déporté à Dachau d’où il est revenu, sa jeune sœur a été emprisonnée à Tours et son frère au camp de Pithiviers d’où Dolorès a réussi à le faire évader.
En septembre 1944, Dolorès est incorporée au 1er régiment de la Haute-Garonne (1er bataillon, 8e compagnie). Elle rentre dans ses foyers le 31 octobre 1944. De retour à Paris fin 1944, elle se met au service des anciens combattants et fait fonction de liquidateur FFI. Elle occupe également les fonctions de secrétaire du centre d’instruction militaire et participe à l’accueil des déportés au Lutetia comme interprète d’espagnol pour la sécurité militaire.
Décédé en octobre 2007, Dolorès Perez-Tilkin était également présidente de la section des anciens FFI-FTP de Charenton – Saint-Maurice (1945-1949), présidente de la délégation de Charenton – Saint-Maurice de la FNDIRP (depuis 1945), présidente de l’UFAC de Saint-Maurice (depuis 1955), fondatrice et secrétaire général des CVR du Val-de-Marne (depuis 1968) et membre du conseil national des CVR.
Auteur : Fabrice Bourrée
Sources ;: Service historique de la Défense, 16 P 466 486
Archives privées Gilles Chapin