Analyse média

La présence de cette ancre de marine sur les brassards de la compagnie Pons reflète la personnalité de son commandant, Paul Pons, tout comme la drapeau dont s'est dotée la compagnie vers le 17 août 1944 : un carré d'étoffe noir, une ancre de marine avec deux branches et une tête de mort.

"Par cette image symbolique, réminiscence de piraterie, d'anarchie et de marine, Pons, un ancien de la marine marchande qui a fait la Première Guerre mondiale dans la "Royale", a voulu marginaliser et singulariser sa compagnie au-delà des limites du combat subversif et non conformiste que nous menions" (Albert Fié). 

Contexte historique

La compagnie Pons est constituée dès 1943 par un groupe d'une vingtaine d'hommes qui opèrent dans la vallée du Rhône.
À partir du mois de juillet, ce groupe est affilié au réseau Buckmaster Roger et passe sous l'autorité du capitaine Pons. Les activités se concentrent sur la réception de parachutages au titre de ce réseau anglais, le camouflage d'armes et des sabotages.
Le 6 juin 1944, la compagnie livre un violent combat à Crest, contre les Allemands. C'est le premier dans la vallée de la Drôme. Elle devient alors 1ère compagnie du troisième bataillon AS de la Drôme commandé par le colonel "L'Hermine".

Fin juin, les effectifs étant trop nombreux, le groupe d'Aouste-sur-Sye se sépare de la compagnie Pons et forme la compagnie Chapoutat.

La compagnie Pons se compose alors de :
- un corps-franc à Valence (42 hommes - lieutenant "Maurice") à Valence.
- un corps-franc à Portes-lés-Valence (20 hommes - lieutenant Bernard).
- le groupe de Crest (204 hommes),
- le groupe de Chabrillan (51 hommes - lieutenant Nouvet),
- le groupe de Saillans (99 hommes - lieutenant Dujet).
- le groupe de Grâne (18 hommes),
soit un total de 434 hommes.

Combattant au profit du réduit du Vercors, la compagnie Pons devient la l0ème compagnie du 2ème bataillon sous les ordres du lieutenant-colonel de Lassus Saint-Geniès ("Legrand").
Elle participe aux combats de Saillans et Espenel le 21 juillet.
Le 25 juillet, une colonne de 50 hommes est envoyée sur les cols de Marignac, Font Payanne, Vassieux dans le Vercors.
À l'arrivée des Américains, la compagnie Pons se porte dans la vallée du Rhône et sert d'éclaireur à la Task-force du général Butler. Elle combat à Fiancey sur la N7 (21 et 22 août) et, le 31 août, près de Valence.

À la fin des combats, la compagnie Pons déplorera 29 tués et une quarantaine de blessés.

Paul Pons