Brassard de la Ligue nationale d'Alsace
Genre : Image
Type : Brassard
Source : © Collection Maurice Bleicher Droits réservés
Détails techniques :
Brassard en tissu
Date document : sans date
Lieu : France - Grand Est (Alsace)
Analyse média
Le brassard est constitué de trois bandes de tissu cousues entre elles. En son centre ont été ajoutés la croix de Lorraine et le sigle LNA pour Ligue nationale d'Alsace.
Contexte historique
Le 7 février 1941 une réunion a lieu chez Alexandre Ernst à Mulhouse. La Ligue nationale d'Alsace (LNA) est fondée par le gérant de cinéma Robert Birgy, le commerçant Alexandre Ernst, le médecin Charles Pierrot, l'avocat Lucien Braun, l'employé municipal Eugène Bender et l'étudiant Claude Schmerber. Le premier est spécialement chargé du développement de l'organisation en Alsace. Très rapidement, un programme est mis en place. Il a deux buts, garder un esprit français et s'opposer vigoureusement aux tentatives de nazification à travers la propagande.
L'objectif à long terme est de préparer la résistance armée, de faire passer clandestinement les prisonniers de guerre (PG) évadés ou autres fugitifs et de créer des maquis pour camoufler les personnes pourchassées par les nazis. La LNA se développe très vite dans les alentours de Mulhouse et dans sa banlieue. Robert Birgy est particulièrement soucieux de conserver des liens entre toutes ces organisations dispersées.
A côté de cette action, la LNA développe également un service de renseignements (SR) extrêmement précieux. Un lien est trouvé avec Julien Dungler, attaché au consulat français de Bâle qui permet de faire transiter les informations vers les Alliés.
Malgré le cloisonnement sévère, le capitaine Lenoir, V-mann des services de sécurité allemands en Alsace (BDS Alsace), parvient à entrer dans l'organisation et fait des ravages durant l'année 1944. A la libération de Mulhouse le 23 novembre 1944, les liaisons des différents groupes de la LNA sont coupées. Ainsi, l'organisation ne peut jouer un rôle de premier plan, laissant les Forces françaises de l'intérieur (FFI) du Haut-Rhin occuper le terrain. Une ramification existe dans le nord de l'Alsace avec le pasteur Henri Fricker qui met en place et dirige le maquis du Volksberg (Bas-Rhin).
Très vite après la guerre, le mouvement prend de l'ampleur avec un programme ambitieux: unification de l'Alsace à la France, développement de l'esprit et de la cutlure française, action contre les traîtres, actions visant à développer la bonne entente entre "Français d'Alsace et Français des autres provinces", intervention de l'Etat dans l'économie, la liberté de cultes, les indemnisations pour les victimes du nazisme ainsi que des réformes sociales très avancées notamment au niveau de la retraite ou de l'éducation.
Ne souhaitant pas s'inscrire comme un parti politique, la LNA souhaite "purifier et élever l'ensemble des partis politiques en y apportant et en y maintenant l'esprit de la résistance". En avril 1945, l'organisation compte jusqu'à 2 000 membres venant d'un horizon social très élargi.
Eric Le Normand in DVD-ROM La Résistance des Alsaciens en France, Département AERI de la Fondation de la Résistance, 2016