Brassard de la 35e brigade FTP-MOI
Genre : Image
Type : Brassard
Source : © Collection Maurice Bleicher Droits réservés
Détails techniques :
Brassard en tissu
Date document : 1944
Lieu : France - Occitanie (Midi-Pyrénées) - Haute-Garonne - Toulouse
Analyse média
Au pochoir a été peint le sigle « FTP/MOI » et la mention "35 Br" pour 35e brigade : au centre se trouve une croix de Lorraine.
Contexte historique
La 35e brigade MOI Marcel Langer est une unité combattante FTPF (la 3400e) qui relève de la MOI. Elle est créée durant le second semestre 1942 et elle rayonne sur plusieurs départements du Sud-Ouest (Haute-Garonne, Tarn et Tarn-et-Garonne principalement). Elle porte le nom d'un de ses fondateurs, Marcel ("Mendel") Langer, un polonais juif et communiste, ancien des Brigades internationales, condamné à mort par la section spéciale de la cour d'appel de Toulouse pour transport d'explosifs et exécuté le 23 juillet 1943. Elle recrute des Français, mais aussi des étrangers immigrés ou réfugiés antifascistes. Des anciens des Brigades internationales, des révolutionnaires convaincus côtoient des jeunes inexpérimentés. On y trouve des agriculteurs, des mineurs, des ouvriers, des étudiants, des hommes comme des femmes, des Juifs comme des non Juifs. Ils constituent ce que Vichy appelle les " métèques, juifs, communistes et terroristes ". Tous ont un point commun, l'antifascisme.
Les combattants sont regroupés en escouades, puisen groupes eten détachements. Ils reçoivent une formation politique. Pour des raisons de sécurité ou de stratégie ils changent souvent d'endroit ou de fonction. C'est entre l'été 1943 et le printemps 1944, quand le Polonais Victor Bardach ("Jan Gerhard") est commissaire aux opérations, que l'action se durcit : se succèdent alors prélèvements de fonds, attaque du train qui transporte la paie des mineurs de Carmaux, sabotages d'installations, pose de bombes, attaque à l'explosif d'un tramway toulousain qui transporte des Allemands et enfin exécutions de militaires ennemis, de miliciens ou de dignitaires de Vichy, tels que l'avocat général Lespinasse (qui avait requis la peine de mort contre Marcel Langer), ou l'abbé Sorel, conseiller national de Vichy.... Les opérations sont nombreuses à Toulouse. Des tracts explicatifs sont distribués. Le but est de créer un climat permanent d'insécurité pour l'ennemi..
Seulement l'opinion ne suit pas toujours. D'autant que la propagande de Vichy dénonce des actions violentes que la Résistance elle-même n'approuve pas toujours. L'attentat à la bombe du 1er mars 1944 au cinéma "Les Variétés" à Toulouse (un spectateur et deux membres du commando sont tués, un autre est blessé puis fusillé) est l'opération la plus discutée. Les dirigeants de la brigade sont accusés d'être des irresponsables, le parti communiste rompt les relations avec eux et "Jan Gerhard" est muté hors de la région. La répression s'intensifie. En avril 1944, des arrestations déciment la brigade. Affaiblie, elle doit être réorganisée. Elle participe alors aux combats de la Libération au cours desquels un de ses derniers responsables, Zeef Gottesman, est tué à Toulouse.
Michel Goubet in CD-ROM La Résistance en Haute-Garonne, AERI, 2008