Analyse média

Transcription du texte :

REPUBLIQUE FRANCAISE
Liberté ~ Egalité - Fraternité
Ville de CREST - Comité local de libération nationale.
- A V E R T I S S E M.E N T -
Monsieur ……………………………….
Votre nom figurait sur la liste des 56 personnes qui en raison de leur attitude antérieure, devaient être mises en état d‘arrestation préventive par l'Intendant de Police du Gouvernement provisoire.
Dans un but de conciliation et d'apaisement, nous avons obtenu de la Police que votre arrestation soit différée pour vous permettre de racheter les erreurs de votre conduite passée.
Nous mettons à cela une condition :
Vous cesserez dès maintenant de combattre, soit par la parole, soit par écrit ou de toute autre façon l'action patriotique menée par le Gouvernement provisoire de la République Française, les FFI (Forces françaises de l'intérieur) et nos alliés Anglais et Américains pour la Libération de la France, le rétablissement de la République et l‘organisation de la Paix mondiale,
Voulez-vous prendre cet engagement formel et catégorique ?
Si oui, vous demeurerez en liberté provisoire.
Si non, nous laisserons la Police et la Justice agir comme elles l'entendront.
Mais nous croyons, dans tous les cas, devoir vous signaler que la Police de Sûreté américaine qui doit assurer la protection de ses troupes d'occupation vous surveillera et prendrait éventuellement toute mesures utiles vous concernant.
- ENGAGEMENT -
Je soussigné ……………………………..prend l’engagement d'honneur de ne me livrer à aucun acte hostile de propagande, sous quelque forme que ce soit, contre les autorités républicaines, contre le Gouvernement du général de GAULLE et contre nos alliés.
Crest, le ........

Contexte historique

Cette lettre a été adressée aux 56 personnes suspectées d’agir en paroles, en écrits ou en actes contre la Résistance, le gouvernement provisoire de la République et les Alliés, personnes dont la liste est donnée sur une feuille annexe. En outre, une vingtaine d’autres personnes suspectes ont été arrêtées ultérieurement.

Autant qu’on puisse en juger, il semble que les principaux « collaborateurs » n’y figurent pas, ayant déjà été soumis à la Cour martiale. D’autre part, dans un ou deux cas, les avis ont été un peu hâtifs ou mal informés.

Ces 56 personnes ont répondu à la convocation qui leur était faite pour le 5 septembre, salle de la Justice de Paix, à Crest. Après deux lectures du texte par Louis Vallon (père), elles ont signé cet engagement.

Des résistants de longue date témoignent que certaines personnes très compromises ont « joué le jeu » et se sont battues vaillamment aux côtés des FFI (Forces françaises de l’intérieur), en particulier lors de la libération de Valence. Il est vrai qu’elles n’avaient pas le choix pour « sauver leur peau » !