Brassard du Corps-franc Pommiès (Hautes-Pyrénées)
Légende :
Ce modèle de brassard a été porté par les hommes du Corps-francs Pommiès avant la Libération. Vu l'absence de marquage de celui-ci, il n'est pas possible de le dater avec certitude.
Genre : Image
Type : Brassard
Source : © Collection Gilles Chapin Droits réservés
Détails techniques :
Brassard en toile épaisse
Date document : 1944
Lieu : France - Occitanie (Midi-Pyrénées) - Hautes-Pyrénées
Analyse média
Le brassard, de forme rectangulaire (39 cm x 10,3 cm), ne comporte aucun marquage. Peut-être n'a-t-il pas été "fini" et donc pas porté. La croix de Lorraine situé dans l'écusson central a été brodée sur le tricolore. Le rectangle de tissu blanc servait à indiquer l'unité d'appartenance et le matricule du FFI.
Selon les écrits du général Céroni, l'un des officiers du Corps-franc Pommiès : "Tous les commandants d'unité du CFP s'étaient efforcés de doter leurs personnel d'une tenue paramilitaire. Celle-ci comportait en général, un pantalon de drap et une chemise kaki, un béret basque et des brodequins de type militaire. En outre, cadres et chasseurs devaient porter sur le bras gauche un brassard tricolore où figurait leur matricule et sur le bras droit l'étoile noire avec le sigle CFP."
Sous la croix de Lorraine devait figurer le numéro de matricule précédé des initiales du chef de demi-brigade. Pour les deux lettre précédent le chiffre (matricule) la lettre correspond à P pour Pyrénéen puis Pommiès (aprés la libération) suivis de la lettre du nom du chef de la demi-brigade (exemple : PL 5352 P pour Pommiès L pour LE MAGNY (chef de la demi brigade Nord/Ouest) et il était le 352e engagé. Le chiffre 5 pour 5.352 corespond quand à lui au numéro de série de la demi-brigade. Le chef Le Magny devrait avoir le brassrd PL 5001.
Source : Forum Maquisards de France
Contexte historique
Militaire de carrière, André Pommiès se voit confier par le colonel d'Anselme, la mobilisation secrète de l'armée dans les Landes, les Basses-Pyrénées, les Hautes-Pyrénées et l'arrondissement de Mirande (Gers) dès le 15 novembre 1940. Devant l'impossibilité d'une entente avec les organisations civiles de Résistance, A. Pommiès décide de créer et de mener au combat des unités soustraites à toute influence politique, dont la mission est purement militaire : chasser les Allemands de France. Ainsi naît le 17 novembre 1942, quelques jours après l'Occupation de la zone libre, le corps-franc Pommiès connu sous le sigle CFP. En février 1943, le CFP installe son PC et le centre de transmissions à Toulouse. Le même mois, A. Pommiès devient le chef de l'ORA (Organisation de Résistance de l'armée) à Toulouse.
Dès la formation du corps-franc, Pommiès sait s'entourer d'une équipe solide et de confiance. A partir de novembre 1943, le CFP comprend quatre groupements :
-Sud-Ouest (Landes, Basses-Pyrénées et Hautes-Pyrénées)
-Sud-Est (Haute-Garonne et Ariège)
-Centre (Gers)
-Nord-Est (Lot, Lot-et-Garonne, Tarn-et-Garonne)
Est mis en place progressivement un service de renseignement à la charge du lieutenant Scheider qui connaît parfaitement la langue allemande. Ce service s'avère très efficace. Le commandement de la 17e division militaire se dit prêt à fournir armement et matériel au CFP. Le CFP, avec ses cellules régionales et ses maquis, devient le plus important groupe de l'ORA dans le Sud-Ouest. N'ayant pas pu réaliser un accord avec les autres organisations de Résistance pour garder un cadre départemental pour le recrutement et l'action des unités, A. Pommiès décide le 31 mars 1944 la mise en place de sept groupements de combat :
- Groupement Sud-Ouest avec comme chef Bénoni ; zone d'opérations : Hautes-Pyrénées (sauf à l'est de Tarbes et au Sud-Est du département) ; 1 250 hommes.
- Groupement Sud-Est commandé par Miler ; zone d'opérations : l'Ariège, le Sud de la Haute-Garonne et la partie Sud-est des Hautes-Pyrénées (La Barousse) ; 1 000 hommes.
- Groupement Nord-est dirigé par Cramaussel ; zone d'opérations : le Lot et les ¾ Nord du Tarn-et-Garonne ; 780 hommes.
- Groupement Nord-ouest aux ordres de Désiré Ernst ; zone d'opérations : Lot-et-Garonne, partie Nord-est du Gers, partie Sud du Tarn-et-Garonne ; 600 hommes.
- Groupement Est, chef Clerck ; zone d'opérations : les 2/3 Nord de la Haute-Garonne, l'Est du Gers, partie Sud du Tarn-et-Garonne ; 1 000 hommes.
- Groupement Centre commandé par Céroni ; zone d'opérations : partie des Hautes-Pyrénées à l'est de Tarbes, Sud du Gers ; 458 hommes.
- Groupement Ouest aux ordres de de Milleret ; zone d'opérations : partie des Landes à l'Est de la ligne de démarcation, partie Ouest du Gers.
Le total général en unités organisées, y compris l'EM du CFP, s'élève aux environs de 6 000 hommes. A cet effectif, il faut ajouter 3 000 hommes en réserve, prêts à être mobilisés (ces nombres semblent bien optimistes). Malheureusement, 40% initialement sont armés.
A partir de décembre 1943, le CFP entreprend de nombreux sabotages des moyens de transport ferroviaire (surtout dans le Tarn et le Tarn-et-Garonne) et des installations industrielles (dans la Haute-Garonne, dans les Hautes-Pyrénées et dans les Basses-Pyrénées) servant à la machine de guerre allemande. Il sabote aussi des lignes électriques importantes. En plus des armes promises par la 17e division militaire, le CFP reçoit dans le Gers des parachutages d'armes en quantité suffisante pour équiper ses hommes.
Après le Débarquement, sous l'appellation CFP, cette unité militaire participe à la lutte armée contre les Allemands dans le Sud-Ouest de la France. Le 24 août 1944, sur demande du général Moraglia ; le bataillon de Milleret, portant le nom de brigade Carnot est mis à disposition par le colonel Pommiès pour une montée sur Bordeaux puis sur la Pointe de Grave. La compagnie Claverie issue du CFP (région de Villeneuve-de-Marsan) et l'ancienne compagnie Croharé (PC Sarbazan) sont des composantes du 34e RI. Le reste du CFP participe au contrôle de la frontière espagnole, puis à la lutte armée dans la région d'Autun et dans les Vosges. Devenu 49e Régiment d'Infanterie à partir du 10 février 1945, il se bat en Basse-Alsace et Outre-Rhin jusqu'à Stuttgart où il pénétre le 22 avril 1945. Ainsi, la grande majorité des volontaires du CFP restent fidèles à leur serment de combattre jusqu'à la libération de notre pays et la victoire.
Bilan de l'activité du CFP :
-267 opérations militaires ;
-4 529 soldats allemands hors de combat (1 531 tués ; 847 blessés ; 2 151 prisonniers) ;
-ses propres pertes s'élevant à 528 tués et fusillés, 157 déportés (deux seulement reviennent vivants) et 1 200 blessés.
Sources :
CD-ROM La Résistance dans les Landes, AERI, 2008
CD-ROM La Résistance en Haute-Garonne, AERI, 2009
Général Pommiès, Le commandement du CFP pendant la Résistance, Toulouse, Edition du Grand Rond, 1980.
Général Céroni, Le corps-franc Pommiès, tome 1: la clandestinité, Montauban, Edition du Grand Rond, 1980.
Général Céroni, Le corps-franc Pommiès, tome 2 : la lutte ouverte, Toulouse, Edition du Grand Rond, 1984.