Analyse média

Ce projet de télégramme "à soumettre au général de Gaulle" émane du commissariat à l'Intérieur dirigé alors par Emmanuel d'Astier de la Vigerie. Une copie est adressée à Jacques Soustelle, directeur de la Direction générale des services spéciaux à Alger. 

Il s'agit d'un projet de réponse à faire pour les délégués civils et militaires au sujet des brassards. Ce document nous donne la description du brassard préconisé par le commisariat à l'Intérieur, à savoir "blanc avec croix de Lorraine rouge". Selon ces consignes, les brassards doivent être "fabriqués et distribués à l'échelle régionale" et doivent comporter un "cachet bleu dont l'inscription porterait Comité régional de la Libération, région de .... ou Comité départemental, département de...".  Selon ce télégramme, les brassards doivent être fabriqués en France mais, après avis du Comité central de la Résistance*, les mêmes pourraient être fabriqués à Londres.

Le télégramme définitif, dont aucun élément n'a été modifié, arrive à Londres le 18 mars 1944. Il émane d'André Pélabon, responsable du BCRA d'Alger, et est adressé à différents services du BCRA de Londres : chef du BO, chef de la section N/M, chef de la section CE, chef de la section R.


*Créé en juillet 1943, le Comité central des mouvements de Résistance (CCMR) réunit les représentants des huit mouvements composant le comité directeur des Mouvements Unis de Résistance et le comité de coordination de zone nord. Claude Bouchinet-Serreules, chargé de l'intérim de la Délégation générale après l'arrestation de Jean Moulin, en est le président. Le 1er février 1944, le CCMR crée le COMIDAC ou Comité d'action. En mai 1944, à la suite des autres commissions du CCMR, le COMIDAC se rattache au CNR et prend le nom de COMAC (Comité d'action militaire).