Louis Pacaud

Légende :

Louis Pacaud, Adrien

Genre : Image

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Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Var - Signes

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Contexte historique

Louis Armand Pacaud naquit le 1er juillet 1913 dans le petit village de Serley, en Saône-et-Loire, dans une famille d’agriculteurs. Il se maria avec Reine Annie Bonin le 6 mars 1939, à Mervans (Saône-et-Loire). Il aurait été parachuté en Provence, en Vaucluse, avec Muthular d’Errecalde, dans la nuit du 13 juin 1944, sans doute comme instructeur, sous le pseudonyme d’Adrien. Arrêté à Marseille, Louis Pacaud apparaît sous le numéro 35 dans le « rapport Antoine », où Ernst Dunker-Delage, homme clé de la section IV du SIPO-SD (la Gestapo), établit le bilan des arrestations qui conduisirent aux exécutions de Signes. Il est très succinctement évoqué sous le nom de « Pageault ». Il figure également, comme Pageault Léon, domicilié à Aix (8, boulevard-Pasteur) dans le registre de saisies de la police de sécurité allemande (SD), page 130 sous le numéro 946, à la date du 10 août 1944, comme Maquians Bilder (sans doute organisateur de maquis). Il était en possession de 4 360 francs.

Le rapport « Antoine » indique, en face de son nom : « Fut… le… ». Cette mention est apposée en regard de la plupart des noms de résistants exécutés à Signes. Louis Pacaud fut effectivement fusillé à Signes le 12 août 1944 et inhumé de manière sommaire, avec huit autres victimes dans la « deuxième fosse ». Sa dépouille, transportée le 17 septembre à la morgue du cimetière Saint-Pierre à Marseille (cercueil 791), fut parmi les 32 premières identifiées, mais comme « Pageaud Léon ». Le médecin légiste constata l’éclatement de l’occipital et des pariétaux. Il est toujours recensé comme « Pageaut Léon », dit Adrien, dans le premier numéro de l’hebdomadaire du MLN, Vérités, le 6 octobre 1944. La rectification sur l’acte de décès ne fut faite qu’en avril 1947.

Louis Pacaud fut reconnu Mort pour la France. En Saône-et-Loire, son nom figure sur des plaques apposées sur les monuments aux morts de la Première Guerre mondiale de Saint-Germain-du-Bois et de Mervans (« À la mémoire de Louis Pacaud, torturé et tué par les Allemands »).


Auteur : Robert Mencherini

Sources : Actes de naissance et de décès ; DAVCC Caen, 27 P 244, « Bouches-du-Rhône, charnier de Signes, Procès-verbaux d’enquête, exhumations » ; DAVCC Caen, 27 P 45, livre de saisies de la police de sécurité (SD), Marseille, commencé le 14 juin 1943 (avec jour d’inscription : Tag der Eintragung) ; archives nationales 72 AJ 104, AIII, le Kommandeur de la SIPO et du SD de Marseille, « Rapport final sur l’identification d’un groupe de Résistance de Marseille par le Kommandeur de Lyon dans l’affaire “industriel”. L’affaire Antoine », Marseille, 11 août 1944 ; archives départementales des Bouches-du-Rhône, 58 W 20, Interrogatoire de Dunker par le principal chef de la BST, à propos du rapport Antoine, 9 juillet 1945 ; Vérités, n°1, 6 octobre 1944 ; Madeleine Baudoin, Témoins de la Résistance en R2, intérêt du témoignage en histoire contemporaine, thèse de doctorat d’État, Université de Provence, 1977 ; Madeleine Baudoin, Histoire des groupes francs (MUR) des Bouches-du-Rhône, de septembre 1943 à la Libération, Paris, PUF, 1962 ; Simone et Jean-Paul Chiny, La Résistance et l’occupation nazie à Marseille, Marseille, comité de l’ANACR, 2014, p. 311 ; Jean-Marie Guillon, notice in Maitron-en-ligne.