Analyse média

La carte localise 21 camps pour près de 50 implantations, du fait de la mobilité nécessaire des groupes (saisons été/hiver, évacuation en cas de menace, fusion-séparation des camps…). On peut noter la diversité des camps, civils et militaires. 
Il convient de signaler un seul camp FTP éphémère, à Malleval, non répertorié ici, mais développé plus loin.

Contexte historique

La politique du gouvernement de Vichy, résolument tournée vers la collaboration, institue la politique de la Relève » sous la pression des autorités allemandes. D’abord fondée sur le volontariat, « la Relève » est un échec, et devient alors catégorielle et obligatoire. Elle s’adresse aux techniciens et ouvriers spécialisés. Une nouvelle loi donne naissance au STO, le Service du travail obligatoire, qui frappe les classes d’âges nées en 1921, 1922, 1923. Les jeunes hommes nés en 1922 seront les plus nombreux à être envoyés en Allemagne. La France sera le pays d’Europe à avoir envoyé le plus grand nombre de personnel qualifié…

De nombreux jeunes et moins jeunes refusent cette déportation par le travail. C’est un choix personnel et de circonstance ; certains se tournent vers la Résistance, d’autres choisissent de se cacher chez de la famille, dans des fermes où ils travaillent comme ouvriers agricoles…
On estime à une moyenne de 20 % le nombre de réfractaires à avoir rejoint la Résistance.

Les différents mouvements de Résistance s’organisent peu à peu pour accueillir les réfractaires et des filières sont mises en place, dans les usines, les auberges de jeunesse, dans les universités…

L’implantation des camps réfractaires, puis maquisards, dans le massif du Vercors, a débuté dès la fin 1942.
La première implantation fut le maquis de la Ferme d’Ambel en décembre 1942, sous couvert d’une exploitation forestière. Ce fut l'un des tout premiers maquis de France, articulé au mouvement Franc-Tireur, et qui compta rapidement près de 85 dissidents.

L’implantation des camps dans le Vercors connut une histoire mouvementée, certains camps installés sur les contreforts du massif subirent des coups de main et attaques par les occupants ou la Milice et durent se replier à l’intérieur du massif, bien plus sécurisé.

Le C1, l’historique maquis de la Ferme d’Ambel, s’effilocha et disparut. Un nouveau C1 vit le jour en janvier 1944, formé à partir d’éléments d’une Section d’Eclaireurs Skieurs (SES) du 159^e régiment d’Infanterie alpine basé, avant sa dissolution, à Grenoble.

D’autres camps ont été d’une plus grande stabilité : c’est le cas du C3, qui a duré de février 1943 jusqu’à août 1944, ce qu’il lui a valu le titre de « plus ancien camp du Vercors ». Certains disparurent après fusion, d'autres encore furent formés après la mobilisation du Vercors, le 9 juin 1944, et connurent une existence éphémère.

 

Pour en savoir plus :

Les camps - Essai de synthèse (A. Raffin)

Typologie, sociologie et origine des camps (A. Raffin et J-W. Dereymez)

 

Visualiser les camps du Vercors

1- Installer Google Earth, en téléchargeant le lien ici
2- Cliquer sur "Visualiser les camps du maquis"
3- Un fichier se télécharge au bas de l'écran
4 - Cliquer sur le fichier pour l'ouvrir 
5- Naviguer sur les lieux, notamment à l'aide du pictogramme , zoomer, dézoomer, etc.