Médaille coloniale attribuée à Pierre Messmer
Légende :
Médaille coloniale à six agrafes ayant appartenu à Pierre Messmer, compagnon de la Libération
Genre : Image
Type : Médaille
Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés
Détails techniques :
Médaille en argent
Lieu : France
Analyse média
Cette médaille coloniale comporte six agrafes : "AFL", "Erythrée", "Libye", "Bir-Hakeim", "Tunisie 42-43", "Extrême-Orient".
"AFL" : agrafe non officielle, gravée probablement après la Libération. L'agrafe officielle porte la mention "Afrique française libre" en toutes lettres. Elle est attribuée aux civils et militaires ayant servi en Afrique Equatoriale française ou au Cameroun à partir du 26 août 1940.
"Erythrée" : agrafe officielle attribuée à tous les militaires ayant participé aux opérations contre les forces italiennes en 1941.
"Libye" : agrafe officielle décernée aux participants des campagnes de Lybie de 1940 à 1943.
"Bir-Hakeim" : agrafe officielle. Instituée sous l'appellation "Bir Hacheim 1942" en octobre 1942 pour les participants à cette opération, elle a été renommée "Bir-Hakeim" le 7 janvier 1944 probablement pour des raisons phonétiques.
"Tunisie 42-43" : agrafe non officielle. L'appellation officielle "1942 Tunisie 1943" est instituée par l'ordonnance du 7 janvier 1944. Compte-tenu du temps écoulé entre l'ordonnance et les décrets de confirmation, et de l'imprécision des textes, plusieurs variantes ont vu le jour dont celle portée par Pierre Messmer.
"Extrême-Orient" : agrafe officielle instituée par décret du 05/08/1946 pour les opérations effectuées en Indochine.
Fabrice Bourrée
Sources :
Patrick Binet, La médaille coloniale. Guide du collectionneur, PBCo, juin 2010.
Legifrance - Décret du 5 août 1946 portant attribution de la médaille coloniale avec agrafe « Extrême-Orient » - J.O. du 13 août 1946 - Page 7149.
Contexte historique
Né à Vincennes, fils d’industriel, breveté de l’École nationale de la France d’outre-mer, docteur en droit et diplômé de l’École des langues orientales, Pierre Messmer rêve depuis son plus jeune âge de la mer, du grand large, d’aventures lointaines. Après son service au 12e régiment de tirailleurs sénégalais (1937-1939), il est maintenu sous les drapeaux comme sous-lieutenant. Faisant un stage d’observateur en avion à la base d’Aulnat (Puy-de-Dôme), il entend, avec son ami Jean Simon, l’appel du maréchal Pétain à la cessation des hostilités (17 juin 1940). Tous deux décident sur-le-champ de partir pour Marseille afin de continuer le combat en Afrique du Nord : "la dignité d’un homme ne tient pas aux grades qu’il a atteints, aux distinctions qu’il a reçues, aux fonctions qu’il a remplies, à son intelligence ou à sa richesse, mais à l’usage qu’il fait de sa liberté", écrira-t-il dans ses Mémoires. [...] "De ma liberté, je fis bon usage en quittant la France qui accepte l’armistice pour rejoindre en Angleterre ceux qui veulent reprendre le combat contre l’Allemagne et l’Italie. Ce choix a orienté le reste de ma vie ; il n’a pas été raisonné bien que le recul du temps lui ait donné une apparence raisonnable".
Embarqués à bord du cargo italien Capo Olmo, les deux hommes le détournent vers Gibraltar, puis Liverpool, où le bâtiment parvient le 17 juillet, avec une cargaison qui permettra de payer les frais de fonctionnement de la France Libre pendant plus de deux mois. Engagé dans les Forces françaises libres, Messmer est affecté, à sa demande et toujours en compagnie de Jean Simon à la 13e demi-brigade de Légion étrangère. Il participe à l’expédition sur Dakar et au ralliement du Gabon puis il se distingue, lors de la campagne d’Erythrée (mars-avril 1941), ce qui lui vaut d’être fait Compagnon de la Libération (décret en date du 27 mai 1941).
Commandant de compagnie en Syrie, il est promu capitaine (septembre 1941) et prend part à la campagne de Libye et aux batailles de Bir Hakeim (mai-juin 1942) et d’El-Alamein (octobre-novembre 1942). Après la campagne de Tunisie, il est envoyé en mission aux Antilles auprès du général Jacomy, commandant supérieur des troupes, et Henri Hoppenot, délégué du Comité français de la Libération nationale (juillet-octobre 1943) avant d’être affecté à l’état-major du général Kœnig, commandant en chef des forces françaises de Grande-Bretagne (janvier 1944).
Commandant (janvier 1945), il est envoyé à Calcutta comme chef de la Mission militaire administrative en Inde. Parachuté au Tonkin (août 1946) pour y créer une nouvelle mission, il est capturé par le Viêt-minh, mais s’évade au bout de deux mois. Il sera ensuite directeur du cabinet d’Emile Bollaert, haut-commissaire en Indochine (1947-1949). De 1950 à 1960, il occupera les plus hauts postes de l’administration coloniale en Afrique noire.
Ministre des Armées (1960-1969), puis ministre d’Etat chargé des Dom-Tom (1971-1972), il deviendra ensuite Premier ministre (1972-1974). Président de l’Institut Charles-de-Gaulle, puis de la Fondation Charles-de-Gaulle (1992-1999), il succédera au général Simon à la présidence de la Fondation de la France Libre (2001), puis au général de Boissieu à la chancellerie de l’Ordre de la Libération (2006). Élu à l’Académie française au fauteuil de Maurice Schumann (1999), chancelier de l’Institut de France (1999-2006), il sera reçu sous la Coupole par François Jacob, ancien de la 2e division blindée et lui aussi Compagnon de la Libération.
Pierre Messmer est décédé le 29 août 2007 à l'Hôpital du Val-de-Grâce à Paris. Il est inhumé à Saint-Gildas de Rhuys dans le Morbihan.
Grand Croix de la Légion d'honneur et compagnon de la Libération, Pierre Messmer était également titulaire des décorations suivantes :
Croix de Guerre 39/45 (6 citations)
Médaille de la Résistance
Médaille des Evadés
Médaille Coloniale avec agrafes "AFL", "Erythrée", "Libye", "Bir-Hakeim", "Tunisie 1942-43", "Extrême-Orient"
Médaille Commémorative 39/45
Officier de l'American Legion
Commandeur du Nichan Iftikhar (Tunisie)
Commandeur de l'Ordre Royal du Cambodge
François Broche, site internet de la 1ère DFL
Site internet de l'Ordre de la Libération