Le retour des prisonniers de guerre à Marseille

Légende :

Un paquebot arrive d'Odessa ramenant à son bord les prisonniers français - Sur le port de Marseille, la foule acclame les arrivants

Genre : Film

Type : Actualités filmées

Source : © Institut national de l’audiovisuel Droits réservés

Détails techniques :

Film sonorisé en noir et blanc - Durée : 01 min 01 secondes.

Date document : 6 avril 1945

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Marseille

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Contexte historique

La conquête progressive de l'Allemagne et des territoires d'Europe orientale qu'elle avait annexés par les armées alliées permet la libération des millions de personnes qui s'y trouvaient assujetties, soit comme main-d'œuvre, soit comme prisonniers de guerre ou déportés. Parmi elles, se trouvent plus de deux millions de Français, dont environ la moitié sont des prisonniers de guerre, près de 700 000 requis au Service du travail obligatoire et des milliers de déportés en camps de concentration ou d'extermination.
Paris et les centres d'accueil du Nord et de l'Est reçoivent les libérés par les Américains, les Britanniques et les Français.
Marseille est le principal centre de réception de ceux qui ont bénéficié de l'avance de l'Armée rouge à l'Est.
Ce mouvement de retour, que le ministère des Prisonniers et des Déportés tente d'organiser, s'accélère depuis mars 1945. Dès lors, chaque jour, les journaux, en première page, publient sous la rubrique « Le retour des absents » les noms de ceux qui sont originaires de la région.

Un premier bateau britannique est arrivé à Marseille le 23 mars avec 2 000 libérés venant de Prusse orientale, dont 1 976 Français. Près de 3 000 - prisonniers et déportés - ont suivi le 26 mars, et 800 encore, le 1er avril. Une noria de navires, battant des pavillons divers (britanniques surtout, mais aussi hollandais), unit désormais Marseille à Odessa, où les Soviétiques concentrent les occidentaux en vue de leur rapatriement. Les bateaux accostent au Cap Janet, où il y a souvent foule pour accueillir les arrivants. Composée de badauds, mais aussi de tous ceux qui attendent un proche, elle se livre fréquemment à de grandes manifestations de joie.
Assez régulièrement, ces premières arrivées donnent lieu à des manifestations officielles en présence des autorités civiles et militaires. C'est ici le cas pour l'arrivée de ce paquebot britannique, dont les passagers sont accueillis par un détachement qui leur rend les honneurs et par la musique militaire. Il débarque 1 665 Français, 24 Belges et un Luxembourgeois. Parmi les Français, se trouvent 1 575 soldats et sous-officiers, 27 officiers, et 63 déportés (dont 26 femmes). Ces libérés viennent de Pologne, d'Ukraine, de Prusse orientale. En juin, certains d'entre eux seront dirigés vers l'Italie et embarqueront pour Marseille à partir de Naples. Le gros des retours, via la cité phocéenne, s'effectuera en juin, mais ils se prolongeront jusqu'à la fin de l'été 1945.

On remarquera le commentaire assez culpabilisant de ce reportage qui, à l'unisson des articles de la presse, appelle la population à la compréhension.


Jean-Marie Guillon pour les Fresques INA - Repères méditerranéens (2015)