Corrélation entre les secteurs de Résistance et les lieux de mémoire

Légende :

Carte des secteurs de résistance envoyée par Alain Le Ray, Bastide, chef FFI de l'Isère, à l'état-major du secteur 3 à l'été 1944

Genre : Image

Type : Carte

Producteur : Alain Le Ray

Source : © AD Isère 57 J 36 Droits réservés

Détails techniques :

Carte manuscrite à l'encre noire.

Date document : Été 1944

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes)

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Analyse média

Cette carte, envoyée au responsable FFI du Secteur 3 de l’Isère, probablement après le débarquement de Normandie du 6 juin 1944, présente les différents secteurs de Résistance en Isère, numérotés en fonction de leur date de création, de la ville (Grenoble/Secteur 1) aux massifs (Chartreuse/Secteur 2) jusqu’aux vallées (Grésivaudan/Secteur 6), par exemple.
Il s’agissait alors de matérialiser les forces en présence, et surtout de les situer. Notons les « vides » : dans le nord-Isère, le Viennois et le pays bergusien ne dépendent pas de l’Isère, mais de Lyon, et donc du département du Rhône (Secteurs 6 et 7 du Rhône).
Le Vercors résistant drômois n’est pas indiqué car hors champ du commandement d'Alain Le Ray.
L’ensemble du massif, le Secteur 8, est un cas spécifique car il dépend directement du commandement interallié.


Julien Guillon

Contexte historique

Dès 1942, ce sont les trois principaux mouvements de zone Sud (Combat, Libération, Franc-Tireur) qui déterminèrent leurs zones d’implantations. C’est en allant distribuer leur « feuille », clandestinement, qu’ils sondèrent le terrain auprès de leurs propres connaissances et/ou de groupes déjà enclins à « faire quelque chose ».  Les sizaines et les trentaines sont constituées et les secteurs de résistance déterminés. Le Vercors, Secteur 8, est cerclé, en son piémont, des Secteurs 3 (Chambaran) et 4 (Trièves), des Secteurs de la Drôme, au sud, et de l’agglomération grenobloise au nord.

L’attaque généralisée du Vercors, le 21 juillet 1944, conduit au bouclage du massif par les troupes allemandes. Après les combats et en suivant l’ordre de dispersion donné par F. Huet (Hervieux), les tentatives d’exfiltration des combattants, en juillet et août 1944, conduisant à des combats, des exécutions sommaires et au massacre de civils, marquent les lieux de mémoire du massif en lui-même et de ses pourtours, en piémont.

 

Pour en savoir plus :

Lieux d’histoire, lieux de mémoire (J-W. Dereymez et G. Giraud)


Auteur : Julien Guillon

Sources :

Archives Départementales de l'Isère, 57 J 36.

Julien Guillon, Dessiner le territoire de la Résistance : Essai sur la transgression en Isère (1934-1944), Saint-Étienne, Université Jean-Monnet (Thèse de Doctorat), 2011, 900 p.