Principales marchandises importées en 1946 à Marseille
Légende :
Trafic maritime - Principales marchandises importées en 1946 (d'après les déclarations faites au service du Port de Marseille)
Genre : Image
Type : Tableaux
Source : © Collection R. Mencherini Droits réservés
Détails techniques :
Document imprimé.
Date document : 1946
Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Marseille
Analyse média
Ce document se présente sous la forme de deux tableaux portant chacun le titre de "Trafic maritime" et qui se différencient par la localisation géographique des données rapportées, répertoriée par les lettres A et B ; ainsi, le A renvoie au port de Marseille proprement dit, et le B aux annexes de Port-de-Bouc, Martigues et Etang-de-Berre.
Alain Giacomi
Contexte historique
Suite au minage du port qui commence le 15 juin 1944 et à l'ordre de sa destruction donné le 22 août, plus de 170 épaves obstruent alors le port et ses différentes passes et bassins, à quoi s'ajoute la destruction de toutes les infrastructures portuaires (quais, grues, hangars, silos, gare maritime, formes de radoub, pont transbordeur…). Tous ces dégâts ont pour résultat une paralysie de l'activité portuaire, qui rend impossible l'approvisionnement de la ville en nourriture, et qui condamne aussi l'activité industrielle des usines par manque des matières premières nécessaires au fonctionnement des industries marseillaises.
Pourtant, nécessité faisant loi, dès le 1er décembre, les Américains confient l'exploitation de la zone sud (bassins de la Joliette, du Lazaret et d'Arenc) à la direction du port. Cette date inaugure ainsi un travail de collaboration entre les autorités américaines et françaises visant à remettre en fonction les équipements essentiels à la reprise du trafic, tant militaire que commercial : embarquement des troupes américaines, importation d'hydrocarbures, approvisionnement en matières premières, importation aussi de denrées alimentaires… Partant de zéro en janvier 1945, le trafic civil du port est passé de 1 500 tonnes par jour en mai et juin pour atteindre 6 000 tonnes par jour au dernier trimestre de 1945. Quant aux principales marchandises, l'ensemble de ce même trimestre accuse, entre autres, les chiffres suivants : blé : 163 000 tonnes, oléagineux : 50 000 tonnes, céréales (maïs) : 15 000 tonnes, charbon : 81 000 tonnes, souffre : 18 000 tonnes, sucre : 16 000 tonnes, café : 8 000 tonnes.
La comparaison de ces seuls chiffres avec ceux fournis dans les tableaux de 1946, témoigne du renouveau et du dynamisme retrouvé du port de Marseille.
Auteur : Alain Giacomi
Sources :
Robert Mencherini, La Libération et les années tricolores (1944-1947). Midi rouge, ombres et lumières, tome 4. Une histoire politique et sociale de Marseille et des Bouches-du-Rhône de 1930 à 1950, Paris, Editions Syllepse, 2014.
"La renaissance du port de Marseille", Notes documentaires et études, n ° 213, Ministère de l'Information, 5 janvier 1946.