Le colonel Passy, chef du BCRA, en Bretagne en 1944
Légende :
Cette photographie a été prise le 6 août 1944 dans la cour de la gendarmerie de Saint-Brieuc. Le colonel Passy exerçait alors la fonction d'adjoint du chef de la mission Aloès, le colonel Eon.
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Service historique de la Défense, CHA Vincennes, AI 6 FI Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc
Lieu : France - Bretagne - Côtes-d'Armor - Saint-Brieuc
Contexte historique
Issu du Deuxième Bureau de l'état-major, le Service de renseignement, qui devient en 1942 le Bureau central de renseignement et d'action (BCRA), est une création spécifique de la France libre. Il est dirigé dès juillet 1940 par un jeune capitaine, le polytechnicien André Dewavrin (Passy), rescapé de l'expédition de Narvik. Organisé progressivement en sections opérationnelles (renseignement, action militaire, contre-espionnage, évasions, section non militaire), ce service secret envoie immédiatement en France des agents, comme Gilbert Renault, le futur colonel Rémy. Ceux-ci peuvent ainsi mettre en place de véritables centrales de renseignements alimentées par plus de deux cents réseaux (dont par exemple la Confrérie Notre-Dame). Il arrive également que les dirigeants du BCRA, Passy, son adjoint André Manuel ou encore Pierre Brossolette, accomplissent eux-mêmes en France des missions spécifiques comme la mission Arquebuse-Brumaire. Parallèlement, le BCRA fournit un support logistique vital à la Délégation générale et à la Résistance intérieure (émetteurs, récepteurs, parachutages, liaisons maritimes et aériennes...). Les mouvements contestent parfois la puissance du BCRA qui est le principal organisme intermédiaire entre Londres, la Résistance intérieure et la Délégation générale.
Cependant, les instructions spécifiquement politiques relèvent du Commissariat à l'Intérieur, dirigé par André Philip, et du cabinet du général de Gaulle. Ainsi, tout en dépendant techniquement des services du BCRA, la "mission Rex", confiée à Jean Moulin à l'automne 1941, est bien programmée par De Gaulle lui-même. Le rôle du BCRA est néanmoins fondamental. Le service de Passy dispose des moyens propres à mettre en oeuvre les diverses missions, politiques ou spécifiquement militaires. De plus, il bénéficie de la totale confiance du général de Gaulle car il contribue à la crédibilité de la France libre par la qualité des renseignements transmis aux services anglo-saxons (Intelligence Service, MI6) qui eux-mêmes ont développé leurs propres réseaux en France.
Conçu et mis en oeuvre par des hommes au départ inexpérimentés, le BCRA est rapidement devenu un organisme essentiel, particulièrement traqué par les services allemands. Ainsi 80 % des opérateurs radio enrôlés sont arrêtés entre 1940 et 1943.
CD-ROM "La Résistance en France, une épopée de la Liberté", AERI-Montparnasse Multimédia, 1997.