Membres et opérateurs radio du réseau F 2
Légende :
Selon la légende de la photographie, il s'agirait de membres du sous-réseau S III du réseau F2.
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Service historique de la Défense, CHA Vincennes, DE 2007 ZC18 1 9777 Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc
Date document : sans date
Lieu : France
Contexte historique
A partir du mois d'août 1940, à Londres, les responsables des Services Spéciaux polonais de Londres dépêchent en France plusieurs officiers de leur service de renseignements. Ces derniers, sous couvert de passeports diplomatiques, gagnent le Portugal puis l'Espagne pour rejoindre les consulats polonais de Marseille et de Toulouse. Ils sont chargés de remettre officiellement le commandement d'organisations clandestines de renseignements à des officiers polonais qui n'avaient pu s'évacuer vers Londres. Cependant, dès juillet 1940, ces derniers, anciens des Services secrets, avaient de leur propre initiative commencé à recruter des patriotes français et polonais puis à structurer une petite organisation de résistance en zone libre. Les émissaires dépêchés de Londres apportent également dans leurs bagages des fonds, des codes radio ainsi que des procédures de cryptage des messages. Grâce à cette synergie, la première liaison radio clandestine de la Résistance en France est établie le 15 septembre avec Londres. A partir de cette date, le recrutement de combattants de l'ombre est officialisé et entrepris à grande échelle. Les patriotes français et polonais signent un engagement militaire qui les assimile à des membres de la future armée de libération nationale. Les officiers polonais des Services Spéciaux vont aussi réussir à faire l'amalgame entre un apport constitué de professionnels polonais du renseignement et une intégration de citoyens français patriotes, issus de toutes les couches de la société civile. Ces derniers, quoique novices dans le domaine de l'action clandestine, mettent au service de la cause et avec fougue, leur compétence dans leur propre domaine ainsi qu'une grande connaissance du terrain. Cette diversité de compétences, parfaitement maîtrisée par les Polonais, va permettre de créer le plus grand réseau de Résistance en France. Il est doté d'une organisation militaire au fonctionnement rigoureux et sous le commandement exclusif d'officiers polonais.
Sous l'appellation de « F » puis de « F2 », l'entrée en action de ce réseau est homologuée au 10 juillet 1940. C'est aussi la première organisation de résistance, dotée de ses propres moyens radio, à exercer son activité clandestine sur le sol français. Grâce à la compétence de ses cadres et de son organisation, il va fonctionner avec efficacité durant toute la durée du conflit. Les grands coups de boutoir de la police de Vichy et de celle des Allemands ne pourront l'anéantir.
Au début du mois de novembre 1942, le colonel Romeyko, chef du réseau « F » est informé par Londres de la possibilité d'une invasion de la zone libre par les Allemands. Londres demande alors de suspendre temporairement l'activité du réseau et d'évacuer le maximum d'agents. Romeyko prend alors toutes les dispositions nécessaires pour interrompre l'activité de son organisation durant 6 semaines, sauvegarder tous ses personnels et moyens, dès l'arrivée des troupes allemandes et italiennes.
Dans le courant du mois de janvier 1943, Jordan-Rozwadowski s'emploie à la réactivation de l'organisation. Grâce à son action efficace, l'organisation clandestine polonaise reprend ses activités avec efficacité sous l'appellation de réseau « F2 » et sous le commandement du major Piatkiewicz. L'organisation croît d'une façon spectaculaire, et agit aussi avec une grande efficacité, en étant toujours présente sur la ligne de front pour renseigner les Alliés dans leur progression. Elle reste pérenne jusqu'à la libération totale de la France, puis elle est ensuite intégrée, avec tous ses moyens, dans la structure des Services Spéciaux de la France libre. Dans ce cadre elle participe à la restauration de la légalité républicaine dans notre pays.
A la Libération, il est intégralement repris par les services spéciaux de la France libre, pour agir à la restauration de la légalité républicaine.
Jean Medrala in DVD-ROM La Résistance polonaise en France, AERI, 2013.