Charles Gras
Genre : Image
Source :
Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Saint-Rémy-de-Provence
Contexte historique
Charles Gras, né le 14 janvier 1925 à Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône), est le fils de Dominique Gras, cultivateur, et de son épouse, née Marie Rose Laurence Tabouret. Il demeure, avec sa mère, veuve, et son frère cadet, à proximité de la coopérative boulangère de la Galine, à Saint-Rémy. Engagé dans la Résistance, il participe au groupe des Mouvements Unis de la Résistance (MUR) dirigé par Eugène Thiot*.
Dans la soirée du 9 juin 1944, Charles Gras tombe dans le piège tendu dans la boulangerie par les légionnaires Brandebourg, qui depuis plusieurs heures, jouent dans le quartier de La Galine la comédie de (faux) maquisards. Il est, avec ses amis, conduit, mains sur la tête, dans une gloriette proche et soumis sans doute, comme eux, à la torture. Au cours de la nuit, des soldats allemands arrivent avec un camion, sur lequel les Saint-Rémois sont chargés et où, probablement, se trouve déjà un autre prisonnier, arrêté à Cavaillon. Eugène Thiot* gérant de la coopérative, y est hissé, mort ou mourant. Le véhicule prend la direction d’Orgon, s’arrête brièvement pour jeter le corps d’Eugène Thiot* dans un fossé et interrompt sa course à mi-chemin de Lamanon et Sénas. Là, entre la voie ferré Miramas-Cavaillon (Bouches-du-Rhône - Vaucluse) et le canal des Alpines, les résistants sont assassinés par coups de feu, de crosse et à l’arme blanche. Les corps des frères Roudier*, Louis et Marcel, sont retrouvés quelques jours après sur le territoire de la commune de Sénas, et les quatre autres dépouilles sur celui de la commune de Lamanon, quartier de la Baptistine.
Le corps de Charles Gras portait des traces de balles et de coups à l’arme blanche dans le dos. Il fut d’abord inhumé à Lamanon, puis, après des obsèques solennelles à Saint-Rémy le 5 décembre 1944, dans le cimetière de cette ville. Charles Gras fut reconnu mitrailleur (MUR-CFL, Corps francs de la Libération) et Armée secrète (AS), décoré de la Croix de combattant volontaire de la Résistance et obtint les mentions « Interné résistant » et « Mort pour la France ».
Son nom figure sur la plaque commémorative de la coopérative de la Galine et sur la stèle érigée entre Sénas et Lamanon, le long du canal des Alpines. Il est également gravé sur la plaque « Guerre de 1939-1945 » du monument aux morts de la place de la République, sur celle scellée au début de l’avenue de la Résistance au centre de Saint-Rémy (avec la mention FTPF), et sur le monument aux morts de la Résistance du cimetière de cette ville.
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Auteur : Robert Mencherini
Sources :
DAVCC, Caen, 21 P 278072 ;
Archives départementales du Gard, 3U7, article 252, dossier Paolino Honoré ;
Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 76 W 129, rapports de gendarmerie, 11, 12 et 16 juin 1944 ;
Casimir-Pierre Mathieu, La résistance à l’oppression, la première et deuxième guerre mondiale, La Résistance, Saint-Rémy, chez l’auteur, Cavaillon, Imprimerie Mistral, 1978, pp. 316 et sq. ;
Marcel Bonnet, « Le massacre de “La Galine”, 9-10 juin 1944 », Revue de l’Amicale laïque de Saint-Rémy-de-Provence, 1984, reproduit (avec des documents) in Marcel Bonnet, Le massacre de “La Galine”, 9-10 juin 1944, présenté par André Bonafos et par Rémy Bonein (chef de groupe du quartier de la Galine 1940-1943, Eyrargues, Édition espace culturel Eyrarguais, 1996 ;
Véronique Sassetti, « Saint-Rémy-de-Provence pendant la Seconde Guerre mondiale », mémoire de maîtrise, dir. R. Mencherini, Université d’Avignon et des pays de Vaucluse, 1996, dactylographié ;
Robert Mencherini, Résistance et Occupation (1940-1944), Midi rouge, Ombres et lumières. Histoire politique et sociale de Marseille et des Bouches-du-Rhône, 1930 - 1950, tome 3, Paris, Syllepse, 2011 ;
Robert Mencherini, notices de La Galine, lieu d’exécution, et biographies des victimes, Dictionnaire Maitron des Fusillés (et sur le site Internet Maitron en ligne).