Ruines de Vassieux
Genre : Image
Type : Photo
Producteur : Inconnu
Source : © Collection Jeanne Sauvageon Droits réservés
Détails techniques :
Photographie argentique noir et blanc.
Date document : Sans date
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Vassieux-en-Vercors
Contexte historique
L'attaque générale contre la Résistance du Vercors a débuté le 21 juillet 1944. Le 23, l'ordre de dispersion donné par les chefs de la Résistance consacre la défaite des maquisards. A partir de cette date, les Allemands conduisent une opération de nettoyage.
Le 27 juillet le général Pflaum signe l‘instruction suivante :
"Il s'agit maintenant de ratisser le Vercors avec méthode, de trouver les bandes de terroristes dispersées dans leurs refuges et de les exterminer complètement, ainsi que de découvrir les munitions accumulées, les provisions de l'ennemi et de détruire leurs repaires et leurs dépôts afin de rendre impossible dans l'avenir une réinstallation de l'ennemi dans le Vercors".
La répression dépasse le cadre du massif. Le 14 août, à Grenoble, les Allemands fusillent vingt résistants capturés dans le Vercors les jours précédents.
La plupart des exactions commises par l'occupant dans le Vercors est le fait des hommes du 19e régiment de police placé sous les ordres du capitaine (Hauptsturmführer) SS Hans Liebrecht dirigeant une compagnie de "légionnaires de l'Est, les Mongols". Il tente de se justifier en prétextant que : "Ici, nous n'avons pas affaire à des combattants réguliers mais à des pillards, des assassins et des terroristes. C'est pourquoi nous devons être sans pitié".
Le bilan pour l'ensemble du massif, le "donjon", l'estimation des pertes françaises est de plus de 200 civils (201) et d'environ 640 (639) maquisards.
À Vassieux sont tombés 130 résistants, 178 civils tués dans les combats ou exécutés par la suite.
Selon le rapport allemand suivant, les pertes allemandes seraient d'une centaine de morts sur le massif et d'une cinquantaine de blessés décédés à l'hôpital de Grenoble.
"Lors de sa participation à l'attaque du Vercors, un planeur sera abattu le 21 juillet au hameau de la Mure où seront recensés huit morts : trois soldats d'origine française, cinq Ukrainiens dont un officier. Cette première vague de planeurs sera rapidement suivie, le 23 juillet, d'une seconde constituée de vingt autres DFS 230 et de trois gros Go 242. En se posant près de Vassieux et de sa piste d'atterrissage de 1050 mètres, les planeurs déversent les paras qui passent à l'action. Les maisons sont incendiées et les maquisards, comme d'ailleurs la population civile, sont passés par les armes ou meurent en combattant. Le 26, les parachutistes brûlent leurs planeurs avant de descendre dans la vallée. Sur l'ensemble du massif du Vercors, les parachutistes ont perdu 101 combattants dont 46 à Vassieux".
Trente d'entre eux ont été tués lors de l'atterrissage catastrophique de leur planeur. Parmi les occupants des planeurs se trouvait le Dr Werner Knab, de la Gestapo, blessé par balle.
L'âge des combattants est intéressant à analyser. Il confirme que ce sont des jeunes soldats, en pleine forme physique, ayant pu subir un entraînement poussé. À ce moment de la guerre où l'armée allemande fait appel à des classes d'âge de plus en plus jeunes et de plus en plus âgées, les soldats posés à Vassieux ne sont ni de très jeunes garçons insuffisamment entraînés, ni des hommes âgés que l'on trouve dans des unités de moindre valeur.
Auteur : Alain Coustaury
Sources : Dvd-rom La Résistance dans la Drôme et le Vercors, éditions AERI-AERD, 2007.