Henri Ribière
Légende :
Henri Ribière, responsable de Libération-Nord en Basse-Normandie, puis, en zone occupée
Henri Ribière, head of Libération-Nord first in Lower Normandy and then in the occupied zone
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Office Universitaire de Recherche Socialiste Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc.
Lieu : France - Ile-de-France
Contexte historique
Henri, Alexis Ribière naît le 27 décembre 1897 à Montluçon (Allier).
Fils d'un employé à l'abattoir de Montluçon, Henri Ribière, s'engage à 18 ans pour participer à la Grande guerre. Grièvement blessé dans la Somme, il est pensionné à 60 % à la fin du conflit. Employé à Montluçon, dans un établissement de crédit, il est révoqué pour activités syndicales et doit partir pour Paris. Il s'installe à Vitry-sur-Seine où il entre à la Sûreté nationale, revient à Montluçon pour travailler avec le député-maire socialiste de la ville, Marx Dormoy dont il est un ami intime. Lorsque, après le suicide de Roger Salengro, celui-ci devient ministre de l'Intérieur du gouvernement Blum, il fait de Henri Ribière son chef adjoint de cabinet. Avec le deuxième ministère Blum en 1938, Henri Ribière entre dans la préfectorale, comme secrétaire général de l'Ardèche. Puis il est détaché à la Caisse du crédit aux départements et communes. A la veille de la guerre, Henri Ribière est donc membre de la haute fonction publique.
En 1940, il est replié avec son administration à Bordeaux, lorsque le gouvernement de Vichy le relève de ses fonctions. Dès le mois d'août 1940, Henri Ribière décide d'entrer en résistance et prend contact avec les parlementaires socialistes qui ont refusé les pleins pouvoirs au maréchal Pétain : Marx Dormoy, Vincent Auriol, André Philip, Lucien Hussel et André Le Troquer.
Discret, ayant la culture du secret et la connaissance des pratiques policières, fonctionnaire de l'Intérieur bénéficiant à ce titre des possibilités exceptionnelles de passage de la ligne de démarcation, il a, selon les témoins, le goût de l'action clandestine et semble avoir été préparé de tout temps à devenir l'un de ceux que l'on va appeler plus tard avec Daniel Mayer et André Blumel, un "commis voyageur du socialisme clandestin" ou encore "un père tranquille" de la Résistance.
En décembre 1940, Henri Ribière organise la première rencontre entre les syndicalistes qui mettent sur pied Libération-Nord et les pionniers du socialisme clandestin. Il participe à la direction collective du mouvement et, après le voyage de Christian Pineau à Londres à l'été 1942, il en prend la direction, Jean Texcier s'occupant du journal.
Au début de l'année 1941, il occupe le poste de conseiller de préfecture à Caen qu'il quitte officiellement en juin 1942 "pour raison de santé". Multipliant les déplacements, il s'efforce alors de reconstituer clandestinement la SFIO tout en mettant sur pied le mouvement de résistance Libération-Nord en Basse-Normandie. Il entre ainsi en contact avec Achille Thouin dans le Calvados, et dans la Manche avec Joseph Bocher et Raymond Le Corre.
Revenu à Paris en 1942, Ribière continue son travail de prospection pour étendre Libération-Nord à l'ensemble de la zone occupée et devient l'un des principaux dirigeants du mouvement. Lors de la réunion tenue à Paris les 17 et 18 juin 1943, qui voit la naissance du Comité d'action socialiste unifié, Henri Ribière est désigné comme membre du bureau du comité exécutif, délégué à la propagande de la zone-Nord.
ll représente Libération-Nord au ConseNational de la Résistance et lors des journées qui précèdent la Libération de Paris, avec Daniel Mayer, ils s'efforcent d'éviter le déclenchement d'une insurrection qu'ils jugent prématuré. Contre les représentants du Parti communiste et ceux du Front national, ils se prononcent pour une trêve lors des premiers combats. Le 20 août 1944, il participe à la prise de l'Hôtel de ville de Paris puis du ministère de l'intérieur. A l'issue de la guerre, il apprend que son fils est mort au combat.
Reconstructeur de la SFIO, membre du Comité directeur depuis novembre 1944 (il le demeure sans interruption jusqu'à 1955), secrétaire général de Libération-Nord, Henri Ribière est désigné pour siéger à l'Assemblée consultative provisoire. Il est nommé membre de la Commission de la France d'outre-mer le 17 novembre 1944, de la commission de l'intérieur et de la santé publique et de la Commission d'enquête sur les fournitures de papier de presse.
En mai 1945, Henri Ribière est élu conseiller municipal de Montluçon, alors que son frère René devient maire de la ville. Le 21 octobre 1945, il est élu député socialiste de l'Allier à la première Assemblée nationale constituante.
Élu, après la Libération, député (SFIO) aux deux assemblées constituantes de 1945 et 1946, il assurera les fonctions de directeur du journal Libé-Soir, puis des services spéciaux de renseignement (DGER) et enfin de l'Office national des Anciens Combattants (ONAC).
Henri Ribière décède d'un cancer du cerveau, après de longs mois de souffrances à Paris le 25 avril 1956. Le gouvernement lui fait des obsèques officielles dans la cour des Invalides.
La municipalité de Montluçon lui a dédié une rue, conjointement avec son frère René Ribière, le 28 juin 1996.
Henri Ribière a épousé Claire Pourrat, née le 13 juillet 1899 à Issoire (Puy-de-Dôme) avec laquelle il a eu deux enfants. Son fils Jean (né le 22 juin 1922) est décédé en déportation.
Henri, Alexis Ribière was born the 27th of December 1897 in Montluçon (Allier).
Son of an employee at a slaughterhouse in Montluçon, Henri Ribière engaged in World War I at the age of 18. Seriously injured during the Battle of the Somme, he was pensioned 60 % at the end of the conflict. Employed in Montluçon in a credit union, he was dismissed for trade union activities and had to leave for Paris. He settled at Vitry-sur-Seine where he entered into the Sûreté nationale (National Security), returning to Montluçon to work with the socialist deputy-mayor of the village, Marx Dormoy who was a good friend. When, after the suicide of Roger Salengro, he became Minister of the Interior for Blum’s government, he made Henri Ribière head of the cabinet. In Blum’s second ministry, Henri Ribière entered into a prefectural position as Secretary General of the Ardèche. Then he was moved to the Credit Fund for the departments and communes. On the eve of the war, Henri Ribière was a senior member of the civil service.
In 1940, he withdrew with his administration to Bordeaux when the Vichy government relieved them of their functions. From August 1940, Henri Ribière decided to enter the resistance and made contact with the socialist parliamentarians who had refused to recognize the full power of Marshal Pétain: Marx Dormoy, Vincent Auriol, André Philip, Lucien Hussel and André Le Troquer.
Discrete, with a working knowledge of police practices and an aptitude for secrecy, as an official of the Interior who received atypical opportunities to cross the line of demarcation, he had, according to witnesses, the taste for clandestine action and seemed to have been prepared at all times to become, as people would also later say of Daniel Mayer and André Blumel, “a traveling assistant of underground socialism” or even “a quiet father” of the Resistance.
In December 1940, Henri Ribière organized the first meeting between the syndicates who had established Libération-Nord and the pioneers of underground socialism. He participated in the collective management of the movement and, after Christian Pineau left for London in the summer of 1942, he took over leadership while Jean Texcier was occupied with the newspaper.
In the beginning of 1941, he occupied the position of councilor of the administrative offices in Caen, a job that he officially resigned from on June 1942 “for reasons of health.” Traveling constantly, he struggled to covertly reconstitute the SFIO while simultaneously setting up the resistance movement Libération-Nord in Lower Normandy. At the time, he was also in contact with Achille Thouin in Calvados, and Joseph Bocher and Raymond Le Corre in Manche.
Returning to Paris in 1942, he continued to work on the prospect of expanding the Libération-Nord to the Occupied Zone in order to become the principle managers of the movement. So at the meeting in Paris held on the 17-18th of June 1943, which resulted in the foundation of the Comité d’action socialiste unifié (Unified Socialist Action Committee), Henri Ribière was given a role on the Executive Committee as delegate of propaganda for the North Zone.
He also represented Libération-Nord on the Conseil National de la Résistance (National Council of the Resistance, CNR) and in the days preceding the Liberation of Pars, in collusion with Daniel Mayer, they struggled to quell the beginning of an insurrection they judged to be premature. Against the representatives of the Parti communiste (Communist Party) and those of the Front nationale (National Front), they were in favor of a truce from the first days of combat. On August 20th 1944, he participated in the recovery of Hotel de Ville in Paris and then of the Foreign Ministry. At the conclusion of the war, he learned that his son had died in combat.
The reformer of the SFIO, member of the Comité directeur (Directing Committee) since November 1944 (where he remained without interruption until 1955), General Secretary of Libération-Nord, Henri Ribière was asked to be a member of the Assemblée consultative provisoire (Provisional Consulting Assembly). He was appointed to the Commission de la France d’outre-mer (Commission of France Overseas) on November 17th 1944, of the Commission de l’Intérieur et de la santé publique (Commission of the Interior and Public Health) and to the Commission d’enquête (Inquiry Commission) for the supplies of press paper.
In May 1945, Henri Ribière was elected municipal councilor of Montluçon while his son became the Mayor. October 21st 1945, he was also elected Deputy Socialist for Allier at the first Assemblée nationale constituante (Constitutional National Assembly).
After the Liberation, he was elected SFIO deputy at the two constitutional assemblies in 1945 and 1946. He would assume the role of director at the newspaper Libé-Soir, and then for the services spéciaux de renseignement (Special Intelligence Services, DGER) and finally, of l’Office national des Anciens Combattants (National Office of Veteran Affairs, ONAC).
Henri Ribiére died of brain cancer after a long month of suffering in Paris on April 25th 1956. The government held an official funeral service for him in the courtyard of the Invalides.
The municipality of Montluçon dedicated a street to him in conjunction with his brother René Ribière on June 28th 1996.
Henri Ribière was married to Claire Pourrat, born July 13th 1899 in Issoire (Puy-de-Dôme) with whom he had two children. His son Jean (born June 22nd 1922) died on deployment.
Jean Quellien, " Henri Ribière " in DVD-Rom La Résistance dans le Calvados, AERI, 2004 et d'après le site Internet de l'Assemblée nationale.
Traduction : Gabrielle Ciceri