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Analyse média

Le monument a été érigé sur le lieu de leur mort. Il est le fruit d'une souscription publique qui a réuni 600 000 francs. Sa construction a été autorisée par une délibération du conseil municipal de Paris en date du 13 décembre 1945, et son inauguration a eu lieu le 6 juillet 1946. Sur le monument de forme cylindrique sont gravés les 35 noms par ordre alphabétique, en deux listes séparées par deux croix de Lorraine.

En outre, un chêne portant des traces des balles les ayant tués est marqué d'une plaque commémorative portant l'inscription (« Passant, respecte ce chêne : il porte les traces de balles qui ont tué nos martyrs »).

Liste des victimes :
François Bellenger, Jacques Bernard, Roger Bernard, Pierre Bezet, Charles Birette, Henri Blanchet, Claude Bouvelle, Paul Buchaillot, Robert Chalard, Raymond Counil, Jacques Delporte, Jean Desfarges, Arthur de Smet, Marcel Douret, Jean-Pierre Dudraisil-Élie, René Faugeras, Bernard Gante, John Gay, Maurice Guilbert, Guy Hemery, Franck Hemon, Michel-Henri Huchard, Georges Lorioz, Robert Magisson, Jacques Restignat, Pierre Rouillon, Pierre Sarrabayrouse, Jacques Schlosser, Maurice Thibairenq, Georges Trapletti, Luigi Vannini, Roland Verdeaux, Gabriel Verdier, Jean Veron, Pierre Weczerka.

Contexte historique

Le groupe Berger, connu sous le nom de "Gestapo de la rue de la pompe" fut sans doute le plus cruel parmi tous ces professionnels de la torture. Les réseaux "organisation juive de combat", "F2", "Coty", "Phalanx", "Cloches des Halles", "NAP", furent décimés par les hommes de Berger. Du 17 avril au 17 août, elle fit cent dix morts et quatre cents déportations, bilan qui se soldera finalement par plus de trois cents morts. Mais la Libération approchait. Avant de fuir, la bande Berger se surpassa dans l'horreur.

En août, beaucoup de résistants cherchaient des armes pour les combats imminents. Un groupe de jeunes FFI de Chelles prit ainsi contact avec un prétendu agent de l'Intelligence Service, Porel. Celui-ci était, en réalité, Karl Rebhein, de l'Abwehr. Le 16 août, trente-quatre jeunes gens de Chelles se présentèrent avec un camion qu'ils avaient eu beaucoup de mal à trouver au rendez-vous fixé par Porel, dans un garage du passage Doisy, où les armes devaient leur être remises. Dès que le camion fut entré, les portes du garage se fermèrent et des Allemands armés jaillirent de toutes parts : militaires, SS, gestapistes et membres du groupe Berger. On les amena à la Gestapo de la rue des Saussaies, mais on n'avait plus le temps de les interroger. Le soir, Berger vint en prendre livraison. On les fit monter dans un camion qui les amena au bois de Boulogne. Parvenu près de la Cascade, le camion s'arrêta et on les fit descendre un par un. A mesure qu'ils descendaient, on les abattit à la mitraillette, à bout portant. Les derniers, épouvantés, refusaient de descendre, se cramponnaient aux ridelles du camion, implorant qu'on les épargnât. On les tua sur place. Leurs corps furent abandonnés en tas sur l'herbe rouge de sang. La plupart n'avaient pas vingt ans.

Le même jour, l'équipe Berger participa à un autre guet-apens dans un garage, 14, rue Leroux. Sept membres du groupe de résistance Sicard furent abattus sur place. Le soir, Berger fit charger leurs corps dans un camion, on les abandonna avenue Foch. C'était la fin. Le lendemain, la bande Berger au complet, tortionnaires, concubines et enfants, prit la route de l'Est. Avant d'atteindre l'Allemagne, elle fit encore cinquante morts et des dizaines de déportés à Sainte-Menehould, Saint-Dié, Calles-sur-Plaine, Senones et Provenchères.

Les 35 résistants massacrés à la Cascade du Bois de Boulogne le 16 août 1944 :

François Bellenger, dit Bizet, de Saint-Germain-en-Laye, 21 ans. Responsable militaire de la région parisienne des Jeunes chrétiens combattants (JCC).
Jacques Bernard, de Paris XIVe, 24 ans. Trois fois arrêté par les Allemands, trois fois évadé. Membre du groupe des Jeunes de l’Organisation civile et militaire (OCMJ). 
Roger Bernard, de Paris XIVe, 20 ans. Jeune frère de Jacques. Membre de l’OCMJ. 
Charles Birette, de Lutzelhouse (Bas-Rhin), 47 ans. Membre depuis 1942 du mouvement Vengeance.
Pierre Bezet, de Gagny, 18 ans. Membre du bataillon Hildevert relevant du mouvement Veangeance. 
Henri Blanchet, de Chelles (Seine-et-Marne) 28 ans. Médecin à Chelles. Membre du mouvement Vengeance, un des principaux responsables du groupe FFI-FTP de Chelles.
Paul Bouchaillot, de Bondy 
Claude Bouvelle, de Paris XVIIe 
Robert Chalard, de Brassac-les-Mines (Puy-de-Dôme) 
Raymond Counil, de Chelles (Seine-et-Marne) 21 ans. Membre du groupe FFI-FTP de Chelles. 
Jacques Delporte, de Champ-sur-Marne (Seine-et-Marne) 17 ans. Membre du mouvement Vengeance et du groupe FFI de Chelles. 
Jean Desfarges, de Paris XVIIIe , étudiant, militant de la JEC et membre des JCC.
Marcel Douret, de Villemomble. Gardien de la paix à Villemomble. 
Jean-Pierre Dudraisil-Élie, de Paris XIIe, 21 ans. Etudiant, militant de la JEC. Responsable parisien des JCC.
René Faugeras, de Gagny. Membre du groupe FFI-FTP de Chelles.
Bernard Gante, de Villemomble. Gardien de la paix à Villemomble. 
John Gay, de Paris XVIIIe. Etudiant, militant de la JEC et membre des JCC. 
Maurice Guilbert, de Gournay (Seine-et-Marne), 28 ans. Boulanger. Membre du groupe FFI-FTP de Chelles. 
Guy Hemery, de Clamart, 21 ans. Participe à la manifestation des jeunes à Paris le 11 novembre 1940. Agent de liaison du mouvement Franc-Tireur à Toulouse il est arrêté et emprisonné à Toulouse en 1942. Il s’évade en octobre 1943 et rejoint Paris. Malade, il reprend cependant la lutte et participe à l’organisation de l’OCMJ en région parisienne. 
Franck Hemon, de Chelles (Seine-et-Marne), 23 ans. Membre du groupe FFI-FTP de Chelles.
Michel-Henri Huchard, dit Micky, de Paris XIIIe, 21 ans. Résistant depuis 1941. Membre des JCC. 
Georges Lorioz, de Montfermeil 
Robert Magisson, de Chelles (Seine-et-Marne), 19 ans. Entre aux FTP en 1943 et participe à de nombreux sabotages d’installations allemandes, notamment au triage de Chelles-Vaires. Attaque de postes allemands et de GMR (Groupes mobiles de réserve) pour la récupération d’armes. Lieutenant FFI. 
Jacques Restignat, de Paris XIIIe, 18 ans. Membre des JCC.
Pierre Rouillon, de Paris XIIIe, 20 ans. Étudiant en 1ère année à HEC, ainsi qu’en licence d’histoire-géographie. Responsable de la société Saint-Vincent de Paul de la paroisse Saint-Marcel du XIIIe arrondissement. Il participe à l’organisation des JCC de la région parisienne et aux actions du mouvement notamment par l’édition et la diffusion d’impressions clandestines.
Pierre Sarrabeyrousse, de Paris XIXe, 18 ans. Membre des JCC. 
Jacques Schlosser, de Chelles (Seine-et-Marne), 22 ans. Sportif à l’Union sportive de Chelles. Mécanicien à l’entreprise SIMAC à la plaine Saint-Denis. Militant aux Jeunesses communistes, secrétaire du cercle de Chelles. En 1940 effectue son service militaire en Tunisie. Après le débarquement en Afrique du Nord, regagne Chelles et rejoint les FTPF (compagnie «Jeunesse héroïque») au printemps 1943. En liaison avec Adolphe Legeay, commissaire aux effectifs des FTP d’Ile-de- France, il participe à de nombreuses actions de sabotage. Il était également membre du mouvement Vengeance.
Arthur de Smet, de Chelles (Seine-et-Marne), 20 ans. Cheminot à Vaires. Entre en résistance en 1942 au mouvement Vengeance. “Doit se mettre au vert” et participe aux combats des maquis de Savoie. De retour à Chelles participe aux actions du groupe FFI-FTP. 
Maurice Thibairencq, de Paris XIIIe, 19 ans. Membre des JCC. E
Georges Trapletti, Le Raincy. Jeune manoeuvre. En mai 1944 entre au groupe FFI-FTP de Chelles.
Pierre Weczerka du mouvement Vengeance

Plaque à la mémoire de Guy Hemery

Plaque en hommage aux 42 patriotes fusillés par la Gestapo

Plaque dédiée aux victimes chelloises de la barbarie nazie

Plaque en hommage au résistant Jean-Pierre Dudraisil