Cérémonie du 21 juillet 2005 au mémorial d’Espenel
Légende :
Chaque année, cette cérémonie rassemble une foule nombreuse.
Genre : Image
Type : Photo
Producteur : cliché Alain Coustaury
Source : © Archives Alain Coustaury Droits réservés
Détails techniques :
Photographie argentique couleur.
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Espenel
Analyse média
Le 21 juillet, chaque année, voit se dérouler trois cérémonies commémoratives sur les trois lieux de combats de la vallée de la Drôme, lors de l’assaut allemand vers le Vercors, le 21 juillet 1944.
Chacun de ces lieux est marqué par un monument, le troisième, le mémorial d’Espenel, rendant hommage à l’ensemble des populations meurtries de la vallée, a été édifié à l'initiative d'Albert Fié. Constitué de trois murs symbolisant par leurs crènelures le relief montagneux, il est orné dans une échancrure de l'ancre de marine à croix de Lorraine, insigne de la compagnie Pons, au travers de laquelle on voit se détacher le village d'Espenel. Il porte plusieurs plaques où sont inscrits les noms des victimes civiles et militaires du 21 juillet 1944, les noms des déportés du 27 décembre 1943 et une plaque hommage à Francis Cammaerts, du SOE, dont le rôle fut essentiel pour la Résistance drômoise.
Auteurs : Robert Serre
Contexte historique
L'attaque allemande est déclenchée de toutes parts contre le Vercors le 21 juillet 1944. Appuyés par l'aviation, de gros effectifs progressent sur la route de Die, la RN 93 (devenue RD 93) dans la vallée de la Drôme.
À Aouste-sur-Sye, au pont des Grands Chenaux, la compagnie Chapoutat, dans une embuscade bien préparée, surprend la colonne allemande et lui fait subir de lourdes pertes en hommes et en matériel. Un monument (voir album), inauguré pour le 50ème anniversaire, commémore ces faits au pont des Grands Chenaux. La cérémonie se limite à un bref discours, l’appel des morts, suivi du dépôt de gerbes et de la minute de silence.
Remontant sur chaque rive de la rivière Drôme, les Allemands sont attaqués à nouveau à Saillans par la compagnie Pons. Mais ils ont été échaudés par la première embuscade. L’accrochage au tunnel routier à la sortie est de Saillans est meurtrier : deux avions allemands mitraillent très facilement les Résistants sur le tunnel, faisant onze morts et plusieurs blessés. La cérémonie du 21 juillet se poursuit donc, selon le même processus, devant la stèle implantée à la sortie du tunnel de Saillans (voir album).
Sur la rive gauche, aux abords du village d'Espenel, un autre groupe de la compagnie Pons se trouve sous un déluge de balles et de pluie. En dépit de leur supériorité écrasante et de l'appui de l'aviation, de l'artillerie et des blindés, l'infanterie ennemie subit de lourdes pertes et cherche pendant cinq heures à encercler les FFI : le combat ne cesse qu'à la tombée de la nuit. Les Allemands incendient le village d'Espenel bombardé et des fermes environnantes à titre de représailles.
Une stèle a été édifiée dans le virage face au pont d'Espenel. L’intensité de la circulation a rendu son emplacement trop dangereux pour qu’un groupe y stationne lors des manifestations. Par contre, un mémorial inauguré le 21 juillet 1999, situé au bord de la route départementale 93 en aval d’Espenel commémore l'ensemble des combats de la vallée de la Drôme. La cérémonie commémorative qui s’y déroule revêt un caractère plus imposant. L'aménagement d'un espace entre la route et le monument permet de rassembler un nombre important de personnes : combattants survivants, familles, habitants de la région, autorités locales, en particulier les maires des trois communes voisines, le conseiller général du canton, le député, le sous-préfet, les responsables d’associations de Résistants ou d’amis. Plusieurs prises de parole, la lecture des noms gravés sur les plaques, les dépôts de gerbes sont accompagnés de l’exécution par une fanfare locale des chants de la Résistance et de la Déportation et de l’hymne national. Traditionnellement, un apéritif est offert sur la place du village d’Espenel, suivi d’un repas amical.
Auteurs : Robert Serre
Sources : AN, archives BCRA 3AG2/478, 171 Mi 189. AN, 72 AJ 120. SHAT, Microfilm Bobine 173, 9e Panzer. G173-b - 52994/1. ADD, 97 J 91. AC Crest, 2 I 12/10 (registre arrivée étrangers). Témoignage Chapoutat. H. Faure, éphéméride. Pour l’Amour de la France. Combats pour le Vercors et pour la liberté. Gerland, La Résistance en Drôme Centrale. Albert Fié, Souvenirs d’un vieil homme. Paul Pons, De la résistance à la Libération. Combats pour le Vercors et pour la liberté. Pour l’Amour de la France. Le Dauphiné Libéré, 21 juillet 1989, 23 juillet 1990, 1er août 1994, 28 juillet 1996, 23 juillet 1999. Le Crestois, 18 juin et 23 juillet 1999, 19 juillet 2002. "Journal du Dr Thiers" (1944) in Le Crestois du 29/07/1994.
En arrière-plan, le village perché d'Espenel.
© Cliché Alain Coustaury – droits réservés.
Ancre de marine, croix de Lorraine, symbole de la compagnie PonsSite du mémorial d'Espenel.
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Site du mémorial d'EspenelLa « proue » du monument, l'ancre, deux plaques commémoratives.
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Événements de juillet 1944, appel à la réflexionPremière plaque commémorative (de gauche à droite).
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Plaque des victimesSite du mémorial d'Espenel.
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Site du mémorial d'EspenelCe cliché a été pris en juin 2011. De nouvelles plaques ont été rajoutées.
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Plaque des morts au combat de la compagnie PonsSite du mémorial d'Espenel.
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Liste des otages du sabotage du 22 décembre 1943Site du mémorial d'Espenel.
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Citation des compagnies de résistants du secteurSite du mémorial d'Espenel.
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Plaque en honneur de Francis CammaertsSite du mémorial d'Espenel.
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PLaque de Lassus-Saint-GenièsPlaque apposée le 21 juillet 2011.
Collection Alain Coustaury ©
Article de presse relatant la commémoration du 21 juillet 2010Sur la photo, Albert Fié et une fille de Francis Cammaerts.
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Vue sur les drapeauxSite du mémorial d'Espenel.
© Cliché Laure Bougon – droits réservés.