Analyse média

Sur proposition de Jean Monin, ancien résistant, déporté à Mauthausen, la municipalité de Romans-sur-Isère a choisi la voie de la sortie ouest (ancienne route de Tain) pour lui donner le nom de cette grande dame, Geneviève de Gaulle Anthonioz.

L’inauguration a réuni, autour des enfants de Geneviève de Gaulle Anthonioz, Annette Chanut, présidente nationale de l’Association des anciennes Déportées de la Résistance (ADIR), Paul Bouchet, président d’ATD-Quart Monde. Geneviève de Gaulle Anthonioz avait été présidente des deux associations. Les élus locaux et départementaux, les représentants des associations d’anciens résistants, un nombre important de personnes ont participé à la manifestation.

Sur la photo, la plaque vient d’être dévoilée par le maire de Romans et les quatre enfants de Geneviève de Gaulle Anthonioz.

Cette avenue termine un long parcours consacré aux résistants. Partant du rond-point Jean Moulin, par les boulevards Rémy Roure, Marcel Paul, Simone Abat, Louis Saillant, il se prolonge aujourd’hui par l’avenue Geneviève de Gaulle Anthonioz. Elle va du giratoire, proche d’une zone commerciale, jusqu’au au niveau du Lycée Horticole, soit « quatre kilomètres d’espoir », comme Isabelle Gaggini, une des filles de Geneviève de Gaulle Anthonioz, a terminé son intervention.

Contexte historique

Depuis longtemps, les résistants et déportés de Romans souhaitaient donner le nom de Geneviève de Gaulle Anthonioz à une artère importante de la ville de Romans. C’est surtout Jean Monin qui a insisté auprès des élus municipaux pour arriver à cette décision. Plusieurs projets ont échoué. La construction du contournement nord-ouest de Romans a donné de l’importance à l’entrée ouest de la ville et a créé les conditions de la dénomination de cette avenue.

C’est le vendredi 8 octobre 2010, à 11 h 30, qu’a eu lieu la manifestation ; la participation massive des drapeaux des associations patriotiques et de la musique lui a donné un éclat particulier. Mais c’est surtout le haut niveau des interventions qui a retenu l’attention. Le maire, Henri Bertholet, a retracé la biographie de Geneviève de Gaulle Anthonioz. Puis c’est Annette Chanut qui a notamment lu un message de Jacqueline Fleury, ancienne présidente de l’ADIR et, surtout, déportée elle aussi à Ravensbrück avec Geneviève, rappelant son implication dans la Résistance et sa déportation. Son nom ne lui a pas évité les sévices, comme à toutes ses camarades. Paul Bouchet a insisté sur son engagement dans ATD-Quart Monde qui est un prolongement de ses investissements antérieurs. Enfin, sa fille Isabelle, au nom de ses sœurs et de son frère, présents, a dit leur émotion et leur fierté de vivre ce moment, qui rend hommage à leur mère « qui a engagé toute sa vie dans le combat pour la dignité de l’homme, contre l’exclusion, les discriminations, suivi par les plus pauvres et en particulier les Gitans Ces femmes gitanes qu’elle a côtoyées à Ravensbrück et dont les nazis exterminaient les enfants et stérilisaient les petites filles ».

Suite à cette cérémonie, quelques associations, la FNDIRP, le AFMD, l’ANACR, la Fédération des FFI, ATD-Quart Monde ont décidé la publication de plaquettes reprenant l’intégralité des discours prononcés de jour-là. Elles seront vendues au profit d’ATD-Quart Monde.