Plaque
Légende :
Plaque commémorative en souvenir des victimes du nazisme devant l'entrée de la mairie de Bourg-lès-Valence.
Genre : Image
Type : Plaque
Producteur : cliché Alain Coustaury
Source : © Archives Alain Coustaury Droits réservés
Détails techniques :
Photographie numérique couleur.
Date document : 2007
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Bourg-lès-Valence
Analyse média
La plaque se situe devant l'entrée de la mairie de Bourg-lès-Valence. Elle est donc bien visible pour toutes les personnes qui pénètrent dans ce lieu public. Mesurant 126 cm sur 95 cm, constituée d'une plaque de calcaire, elle est dédiée aux victimes du nazisme de Bourg-lès-Valence. Aucune date, aucun lieu ne sont inscrits. On peut noter aussi une faute d'orthographe concernant le nom de la commune. Un accent grave devrait accentuer « lès » de Bourg-lès-Valence, « lès » signifiant la proximité de Bourg avec Valence. Des traits d'union manquent également. L'âge des morts, les causes de leur décès sont précisés. Autour de 2007, une plaque concernant les événements d'Afrique du nord et d'Indochine a été ajoutée. Pour l'auteur de la notice, la fin de ce que l'on dénomme la guerre d'Indochine est la signature des accords de Genève en juillet 1954. Il ne connaît pas la raison pour laquelle l'année 1956 a été retenue.
Auteurs : Alain Coustaury
Contexte historique
L'intérêt de cette plaque réside dans le manque de précision sur les circonstances du décès des victimes. Le lecteur, trompé par le titre général « Aux victimes du nazisme », pense qu'elles sont toutes mortes des suites d'une action des nazis. Il constate, de prime abord, l'importance des bombardements ayant causé la mort de 18 personnes dont des enfants et des vieillards alors qu'exécutions et déportation sont responsables de la mort de 12 hommes. Le monument aux morts de Bourg-lès-Valence présente un bilan différent quant au nombre de fusillés. Il est fréquent de trouver des divergences entre les monuments. Toutes les imprécisions constatées ont pour conséquence de conduire à une confusion dans la mémoire des événements. La plus grave concerne les bombardements. Ce sont les bombardements alliés qui sont responsables de la mort des personnes citées. C'est celui du 14 août 1944 qui tua des habitants de Bourg-lès-Valence. Le 15 août, les bombardiers de l'USAAF, visant le pont sur le Rhône de Valence, ont manqué leur objectif mais ont détruit plusieurs quartiers de Valence, entraînant la mort d'environ 300 personnes.
Un bilan aussi désolant concerne également le bombardement, le 13 août 1944, du pont ferroviaire sur la Drôme à Crest, inutile car la voie ferrée avait été neutralisée par la Résistance. L'imprécision du bombardement couta la vie à 38 Crestois. En ce qui concerne la Drôme, les bombardements allemands auraient causé la mort de 50 personnes environ, les bombardements alliés autour de 550. Sans remettre en cause la réalité de la barbarie nazie, il est regrettable que l'imprécision relevée sur la plaque de la mairie de Bourg-lès-Valence conduise à une confusion et fausse la mémoire d'événements dramatiques. La même remarque peut être faite pour le monument aux morts de Saint-Vallier-sur-Rhône (98 morts), la stèle de Pont-de-l'Isère (17 morts), cités victimes de bombardements alliés le 16 août 1944. Les responsables des morts ne sont pas indiqués. Par contre, à Crest, la stèle inaugurée en 2008 dans le cimetière précise le rôle de l'USAAF.
Auteurs : Alain Coustaury