Plaque rappelant le souvenir de l'hôpital de la Résistance
Légende :
Cette plaque à Saint-Martin-en-Vercors est apposée près de l'emplacement du bâtiment de l'hôpital dont il ne subsiste aucun vestige (voir la photographie de situation en verso).
Genre : Image
Type : Plaque
Producteur : cliché Alain Coustaury
Source : © Collection Alain Coustaury Droits réservés
Détails techniques :
Photographie argentique couleur.
Date document : 2006
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Saint-Martin-en-Vercors
Analyse média
La plaque se situe au nord du village, en bordure de la route D 103 (photographie de situation en verso). Elle est relativement peu visible. Cette discrétion peut expliquer que la commune de Saint-Martin-en-Vercors ne fait pas partie des grands lieux de mémoire du Vercors alors qu'elle a joué un rôle significatif dans l'histoire de la Résistance du massif.
Auteurs : Alain Coustaury
Contexte historique
La création de l'hôpital de la Résistance s'inscrit dans l'histoire de la commune. Dès mai 1943, un camp de maquisards est créé à Saint-Martin-en-Vercors. Il reçoit les élèves de l'école du Prytanée militaire repliée à Valence-sur-Rhône, ainsi que plusieurs étudiants qui refusent le STO (Service du travail obligatoire). En juin, René Piron et Paul Jansen, de Romans-sur-Isère, créent un camp de maquisards à la maison des Chabottes, à Saint-Martin. La maison des Chabottes étant devenue trop peu discrète, le camp est transféré aux Combes à l'ouest de Saint-Martin.
En août, le maquis de Saint-Martin reçoit ses premières mitraillettes et grenades.
Le 24 novembre 1943, la ferme Trapier, aux Berthonnets à Saint-Martin, où est installé le poste émetteur du commandant Vincent Gaston « Azur » est attaquée par 20 Allemands en civil. Le radio est laissé pour mort ; les autres fuient. En décembre 1943, le maquis commandé par Narcisse Geyer « Thivollet » s'installe à Saint-Martin.
Le 16 mars 1944, des appareils alliés larguent 150 containers d'armes légères américaines et anglaises sur le terrain « coupe-papier » entre les hameaux des Combes et du Briac.
Fait important le 8 juin 1944 : Marcel Descour, chef de la Résistance dans le Vercors installe son quartier général à Saint-Martin.
Le même jour, l'hôpital de la Résistance du Vercors est installé à Saint-Martin. Il reçoit les blessés de tout le secteur. Le 9 juin, arrive le premier blessé. L'équipe de soignants se renforce progressivement. Par exemple, l'équipe de Romans avec Maud Romana arrive à l'hôpital de la Résistance le 10. Elle est présentée au chirurgien qui lui montre une pièce vide et la charge d'y installer une salle d'opérations. La table d'opérations est parachutée ainsi que le matériel chirurgical. Cinq jours après, la salle est prête à fonctionner. L'équipe romanaise est renforcée avec l'arrivée du docteur Rigal, d'Odette Malossane. Le fonctionnement de l'hôpital du Vercors est assuré par la récupération de matériel et de médicaments d'origines diverses. Comme dans d'autres domaines, les Chantiers de la jeunesse sont de bons pourvoyeurs involontaires. Le 17 janvier 1944, un coup de main dans l'infirmerie des Chantiers de la jeunesse du Royans est opéré par le groupe-franc du Royans. Tout est pris et emporté. Le matériel d'infirmerie, remis à la Croix-Rouge, reste camouflé et constituera, avec celui envoyé de Valence, la première dotation de l'hôpital de la Résistance de Saint-Martin-en-Vercors
Le 23 juin, trois soldats polonais de la Wehrmacht blessés la veille à Combovin et faits prisonniers par la Résistance sont transférés aux hôpitaux de Saint-Martinet de Die.
Le 22 juillet 1944, avec l'investissement du Vercors par les Allemands, les blessés sont d'abord dirigés vers l'hôpital de Die. Ce dernier ne pouvant les recevoir à cause de l'arrivée imminente des Allemands, ils sont installés dans la grotte de la Luire. Le 27 juillet, les Allemands détruisent ce refuge en exécutant des blessés ainsi qu'une partie du personnel soignant. Le massacre de la grotte de la Luire est un des épisodes les plus dramatiques et emblématiques de l'affaire du Vercors. L'hôpital de Saint-Martin est détruit le 4 août 1944 quand les Allemands évacuent le Vercors. Aujourd'hui, il ne reste plus que la plaque commémorative pour en évoquer le souvenir.
Auteurs : Alain Coustaury
Sources : Dvd-rom La Résistance dans la Drôme et le Vercors, éditions AERI-AERD, 2007.