Claude Bourdet
Légende :
Claude Bourdet, premier représentant du mouvement Combat au Conseil national de la Résistance
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc.
Date document : Sans date
Lieu : France
Contexte historique
Claude Bourdet est né le 28 octobre 1909 à Paris dans une famille de lettrés ; son père Édouard Bourdet est dramaturge et sa mère, Catherine Pozzi, écrivain. Il suit des études scientifiques à l'École polytechnique de Zürich dont il sort, en 1933, avec le diplôme d'ingénieur en physique technique.
Il fait son service militaire en 1934 au 93e régiment d'artillerie de montagne et en sort sous-lieutenant. Catholique de gauche, il est au moment du Front Populaire chargé de mission auprès du ministère de l'Économie nationale de Charles Spinasse, ministre socialiste.
Claude Bourdet est mobilisé en 1939 comme lieutenant à l'état-major de l'artillerie divisionnaire de la 57e DI. Il passe l'hiver 1939-1940 dans le Jura, près de la frontière suisse. En juin 1940, il sert près de Villers-Cotterêts et fait retraite avec son unité.
A la démobilisation en août 1940, il retrouve sa femme et ses trois enfants dans les Alpes-Maritimes et monte une huilerie-savonnerie avec un ami industriel.
Vers la fin de l'année 1940, ayant rencontré Henri Frenay, il participe au développement du journal Les Petites Ailes puis de Vérités. Frenay le charge au début de l'année 1941 d'organiser et de développer le Mouvement de libération nationale (MLN) dans les Alpes-Maritimes. Claude Bourdet, alias "Lorrain", devient chef départemental de Combat pour les Alpes-Maritimes. Il s'installe par la suite à Lyon et devient membre du Comité directeur du mouvement, en juin 1942, chargé des questions politiques. Il seconde Henri Frenay lorsque ce dernier s'absente (voyages à Londres). Au cours de l'été 1942 se forme peu à peu autour de Lyon et à l'initiative de militants lyonnais de Combat, un service destiné à infiltrer les administrations et à utiliser leurs ressources ; le Noyautage des administrations publiques (NAP) se constitue et Claude Bourdet en devient le responsable national. Il persuade Jean Moulin d'étendre ce service à l'ensemble du territoire.
Il participe à la constitution des Mouvements unis de Résistance (MUR) avec Libération et Franc-Tireur au début de l'année 1943. Membre du Comité directeur des MUR, lorsque les contacts s'établissent avec la zone Nord, il est nommé membre du Comité central de la Résistance.
À la création du Conseil national de la Résistance en mai 1943, Claude Bourdet y siège comme représentant du mouvement Combat ; après le départ définitif pour Alger d'Henri Frenay en juin 1943, il prend la tête du mouvement, qu'il représente également au sein des Mouvements unis de Résistance de la zone Sud. Il est aussi à l'origine, au moment où le STO est instauré, de la création du Comité d'action contre la Déportation (CAD).
Arrêté à Paris par la Gestapo le 25 mars 1944, il est emprisonné à Fresnes, puis, de Compiègne, il est déporté à Neuengamme où il parvient le 7 juin 1944. Trois semaines plus tard, il est transféré à Sachsenhausen puis, en février 1945, à Buchenwald.
Claude Bourdet rentre en France le 18 avril 1945. Il devient vice-Président de l'Assemblée consultative provisoire puis s'engage dans une carrière de journaliste : il est directeur de l'hebdomadaire Octobre, du quotidien Combat puis de l'hebdomadaire France Observateur.
Il est directeur général de la Radiodiffusion française.
Conseiller municipal de Paris de 1959 à 1971, il est membre du Parti socialiste unifié (PSU). Il dénonce la torture en Algérie. Il est journaliste à Témoignage Chrétien à partir de 1967.
Il publie en 1975 ses souvenirs, L'aventure incertaine.
Claude Bourdet est décédé le 20 mars 1996 à Paris. Il a été inhumé au cimetière du Montparnasse.
Claude Bourdet was born October 28, 1909 in Paris into a family of writers; his father Edouard Bourdet was a playwright and his mother, Catherine Pozzi, a writer. He completed his studies in science at l’Ecole polytechnique de Zurich and he graduated in 1933 with a diploma in physics engineering.
He did his military service in 1934 with the 93rd mountain artillery regiment and became a sub-lieutenant. A Catholic and a leftist, at the start of Front Populaire he was charged with missions within the Ministry of National Economics under socialist minister Charles Spinasse.
Claude Bourdet was mobilized in 1939 as a lieutenant-major in the artillery division of the 57th D1. He spent the winter in the Jura close to the Swiss border. In June of 1940, he served close to Villers-Cotterêts and retreated with his unit. At the point of demobilization in August 1940, he rejoined his wife and three kids in the Alpes-Maritimes department and started a soap and oil factory with a business partner.
Towards the end of 1940, having met Henri Frenay, he participated in the development of the newspaper Les Petites Ailes and then Vérités. Frenay charged him at the beginning of the year 1941 with organizing and developing the Mouvement de Libération Nationale (MLN) in Alpes-Maritimes. Claude Bourdet, alias “Lorrain”, became departmental chief of Combat in Alpes-Maritimes. He installed himself later in Lyon and became a member of the Executive Committee and, in June 1942, was charged of political questions. He seconded Henri Frenay when Frenay was absent (trips to London). During the summer of 1942, around Lyon, the initiative of Lyonnais resistants of Combat, a service intended to infiltrate administrations and use their resources was formed. The Infiltration of Public Administrations (NAP) was created and Claude Bourdet became the national head of it. He persuaded Jean Moulin to expand the service across the territory.
Bourdet participated in the combining of the United Movements of the Resistance (MUR) with Libération and Franc-Tireur in the beginning of 1943. A member of the Executive Committee of MUR, when contact with the movements in the northern zone was established, he was nominated to the Central Committee of the Resistance.
At the creation of the National Council of the Resistance in May 1943, Claude Bourdet sat as a representative for Combat; after the definitive departure of Henri Frenay to Algiers in June 1943, he became the head of the movement which he also represented within the MUR of the southern zone. He was also at the origin, when STO was established, of the founding of the Committee of Action Against Deportation (CAD).
Arrested in by the Gestapo March 25, 1944, he was imprisoned at Fresnes and then Compiègne. He was deported to Neuengamme arriving June 7, 1944. Three weeks later, he was transferred to Sachsenhausen and then in February 1945 to Buchenwald. Claude Bourdet returned to France April 18, 1945. He became the vice-president of the Consultative Provisional Assembly and then proceeded to have a career in journalism. He was director of the weekly nexspaper Octobre, of the daily newspaper Combat, and the weekly France Observateur.
He was director general of the French radio broadcasting and also Municipal Counselor of Paris from 1959-1971 as a member of the United Socialist Party (PSU). He denounced the atrocities in Algeria. He was a journalist at Témoignage Chrétien starting in 1967. He published his memoire L’aventure incertaine in 1975.
Claude Bourdet died March 20, 1996 in Paris. He was buried in the cemetery of Montparnasse.
Traduction : John Vanderkloot
Cécile Vast, "Claude Bourdet", in DVD-Rom La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004.