Madeleine Michelis
Légende :
Portrait de Madeleine Michelis, membre de Libération-Nord et du réseau Shelburn, au lycée qui porte son nom à Amiens
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Collection Marie-Claude Durand Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc.
Lieu : France - Hauts-de-France (Picardie)
Contexte historique
Madeleine Michelis est née le 22 août 1913 à Neuilly-sur-Seine. Admise au concours des bourses à l'issue de l'école primaire, elle entre au lycée de jeunes filles de Neuilly. Après son baccalauréat, elle intègre la Khâgne de Condorcet puis l'Ecole Normale Supérieure de Sèvres en 1934. Elle part enseigner le français et le latin au lycée de jeunes filles du Havre. En 1940, elle est détachée à l'annexe du lycée du Havre à Etretat, ouverte pour les Parisiens réfugiés et les élèves havrais fuyant les éventuels bombardements.
En mars 1941 elle est mutée au lycée Victor Duruy à Paris, puis, à la rentrée 1942, au lycée de jeunes filles d'Amiens. Elle héberge alors une jeune juive - Claude Dalsace - dont le père avait été déporté, avant de réussir à lui faire passer la ligne de démarcation pour l'envoyer chez des amis cultivateurs dans le Gers, les Orllhac...
L'Etat d'Israèl lui décerne, à titre posthume, le titre de Juste parmi les Nations le 24 novembre 1997.
En 1943, membre de Libé-Nord mais aussi du réseau Shelburn comme agent P2, elle développe son action résistante : participer au rapatriement des aviateurs ou prisonniers évadés disséminés dans la campagne picarde. La médaille de la liberté décernée par les Américains fait état des services rendus de novembre 1943 à février 1944.
Arrêtée en gare d'Amiens le 12 février 1944, la Gestapo trouve sur elle des papiers prouvant son appartenance au réseau Shelburn. Elle est alors emmenée dans les locaux de la Gestapo au Lycée Montaigne à Paris, elle meurt dans des circonstances imprécises après avoir été torturée. Selon son chef de réseau, elle s'est suicidée le 15 février car elle ne pouvait supporter l'idée d'un nouvel interrogatoire.
Dans la citation, le général de Gaulle accrédite une autre version : " Jeune Française admirable, qui s'est entièrement dévouée à la cause de la Résistance, professeur agrégée au lycée d'Amiens, a tout sacrifié au service de la Libération. S'est particulièrement occupée du passage des prisonniers évadés et d'aide aux parachutistes et aviateurs alliés. Arrêtée le 12 février 1944, transférée à Paris, a refusé de parler malgré les pires traitements. A été étranglée le 15 février 1944, trouvant une mort glorieuse au milieu des tortures supportées avec un courage magnifique et sans trahir son secret. Modèle d'abnégation, de foi patriotique. "
Les Allemands, après avoir fait courir le bruit de son évasion, ne remettent son corps à la police française que le 21 février.
Philippe Pauchet, " Madeleine Michelis ", in CD-ROM La Résistance dans la Somme, AERI, à paraître.