Général Jules Bruncher

Légende :

Général Bruncher, membre de l'Armée secrète (AS), d'Honneur et Patrie et de Libération-Nord

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection particulière Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Poitou-Charentes) - Charente-Maritime

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Contexte historique

Jules Bruncher, dit "Félix" dans la clandestinité, est né le 29 mars 1877 à Vouvray (Vosges) et décédé le 18 novembre 1944 à Buchenwald.
Il fait partie de l'Armée secrète (AS), d'Honneur et Patrie et de Libération-Nord.

Originaire de Lorraine, il se destine à l'enseignement mais pendant son service militaire dans l'artillerie, il prépare l'école de Fontainebleau. Admis, il en sort officier et décide de rester dans l'armée. En 1911, il est détaché au service de l'aviation militaire, obtient les brevets de pilote d'avion et de ballon.
Commandant du parc aéronautique pendant la Première Guerre mondiale, il en fait une unité modèle. Il participe également à plusieurs opérations aériennes. Il est décoré de la croix de guerre 1914/1918.

Au début de l'année 1933, il est admis, sur sa demande, en congé définitif de l'armée et s'installe à Fouras avec le grade de général de brigade.
Il est rappelé sous les drapeaux en 1939 et affecté au ministère de l'Air.
Démobilisé à l'été 1940, il regagne Fouras où il côtoie désormais les uniformes allemands. En républicain sincère, il ne supporte ni la situation créée par Vichy ni la présence des troupes d'occupation et il déclare au futur colonel Laudoyer : "Nous devons lutter contre Vichy et combattre les fidèles admirateurs du Maréchal prêts à suivre aveuglément ses ordres. Il faut empêcher la France et notre République de sombrer".

Dès l'été 1940, il forme un petit groupe de renseignement avec Edmond Grasset et le commandant Eugène Lisiack. Ils renseignent les services secrets anglais utilisant probablement un poste émetteur retrouvé 50 ans plus tard, enfoui dans la cave de la famille Lisiack.

En 1942, il devient membre du groupe Honneur et Patrie qui est en cours de constitution à La Rochelle.
A la fin de l'année, les impératifs d'une organisation départementale de l'Armée secrète amènent les responsables de la région B à se réunir à Poitiers sous la présidence du général Delestraint. Au cours de la réunion, le général Bruncher est désigné comme responsable départemental pour la Charente-Maritime.

Durant l'hiver 1942-1943, il participe à différentes réunions dans le département. Enfin, en juin à Royan, une nouvelle réunion lui permet de mettre un point final à l'organisation de l'état-major départemental de l'AS. Il choisit Madeleine Fouché, alias "Françoise", comme agent de liaison et le 2 août le colonel Eugène Lisiack devient son adjoint.
Des équipes de parachutage sont mises en place, de même que sont prévues d'éventuelles caches d'armes. L'AS est prête pour lancer des actions et préparer des groupes de combat.

En septembre 1943, c'est la catastrophe pour la Résistance départementale. Le général Bruncher est contraint à la fuite pour échapper au coup de filet allemand qui anéantit Honneur et Patrie mais également la première organisation départementale. Il se réfugie à Cognac puis gagne Paris. Il poursuit le combat comme chef militaire FFI de la région du Nord sous la fausse identité de Monsieur Jussiaume, un instituteur en retraite. Il continue à travailler en relation avec Edmond Grasset à Libération-Nord et garde des liens avec la Résistance de Charente-Maritime.
C'est ainsi que le 8 mai, à Paris, il retrouve son successeur le commandant Thibaudeau, Edmond Grasset le préfet désigné de la Libération, Roger Faraud le président du CDL du département pour discuter de la mise en place des Comités de Libération en Charente-Maritime.

Il est arrêté le 11 juin 1944 ainsi que son épouse Marie-Thérèse Houot qui l'a secondé dans son travail de résistant. Ils sont déportés tous les deux dans le dernier convoi du 15 août 1944 : elle à Ravensbrück et lui à Buchenwald, depuis Pantin. Il arrive à Buchenwald le 20 août 1944, où il reçoit le matricule 77043. Elle arrive à Ravensbrück le 21 août, où elle reçoit le matricule 57467.
Soumis au régime inhumain des camps, ils ne supportent pas les conditions de vie et s'éteignent tous les deux : le général, le 18 novembre et son épouse,  le 6 octobre.

Le général Jules Bruncher, mort pour la France :
Commandeur de la Légion d'honneur ;
Médaille de la Résistance française avec rosette, à titre posthume.

Une rue de Fouras porte son nom.


Auteur : Nicole Proux, " Jules Bruncher ", in CD-ROM La Résistance en Charente-Maritime, AERI, 2010.

Informations transmises par l'association Libération-Nord.