Agnès de La Barre de Nanteuil
Légende :
Agnès de La Barre de Nanteuil, membre de Libération-Nord, vers 1939, au moment de son baccalauréat
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Archives privées Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc.
Date document : Vers 1939
Lieu : France - Bretagne
Contexte historique
Agnès de La Barre de Nanteuil, née le 17 septembre 1922 à Neuilly-sur-Seine et morte le 13 août 1944 à Paray-le-Monial, est une résistante française.
Agnès, Louise, Claude, Marie, Joseph de La Barre de Nanteuil est la fille aînée de Gabriel de La Barre de Nanteuil (1891-1942) et de son épouse Sabine Cochin (1899-1972), d’une lignée d’élus parisiens, du Nord et de Vendée, députés et ministres grands serviteurs de l’Etat.
Elle grandit entre Paris et la Bretagne, dans le château de Rugnac à Theix, où sa famille s’installa en 1937. Après avoir achevé ses études à Vannes, elle devint professeur d’anglais, non sans se dévouer aux malades, en tant qu’aide médico-sociale. Passionnée par le service des autres et dotée d’une grande force de caractère, elle s’engagea au sein de différents mouvements de jeunesse ; cheftaine de louveteaux parmi les guides de France, elle fut également membre de l’Action catholique et de la jeunesse étudiante chrétienne féminine.
Avec la Seconde Guerre mondiale s’ouvrit une nouvelle page de l’histoire d’Agnès. En effet, après la défaite de la France, son père s’engagea dans la Résistance et noua des contacts avec le réseau Libé-Nord dès 1940. L’année suivante, Agnès participa à une filière d’accueil et d’évasion d’aviateurs anglais fondée par sa mère, Sabine Cochin (1899-1972), et qui aida à exfiltrer vingt à trente aviateurs alliés, cachés à la campagne et envoyés en Angleterre. En 1942, sous le nom de Claude, elle devint l’agent de liaison du capitaine de frégate Paul Chenailler (1904-1960), futur compagnon de la Libération. Là, assurant notamment la liaison entre celui qui répondait au nom de "colonel Morice" et le général Louis-Alexandre Audibert (1874-1955), réfugié à la clinique des augustines de Malestroit, elle travailla également pour le deuxième bureau de l’État-major départemental de l’Armée Secrète. Sa sœur cadette, Catherine (1924-1992), rejoignit le même réseau.
Après les bombardements de septembre 1943, Agnès participa à l’accueil des blessés à l’hôpital de Nantes et envisagea de gagner l’Algérie via l’Espagne. Dans la clandestinité, elle se procurait de faux papiers pour les réfractaires du Service du travail obligatoire à Redon, Questembert, Paris et Malestroit. Le 13 mars 1944, elle effectua le balisage d’un terrain de largage de matériel pour le maquis.
Mais, le 13 mars 1944, à son retour d’une messe matinale chez les frères mineurs de Vannes, Agnès fut arrêtée au domicile familial par les membres du service de sécurité allemand, sur dénonciation. Elle dit alors à sa mère et à sa sœur : « On ne pleure pas devant ces gens-là. » Emprisonnée à Vannes, Agnès fut ensuite mise entre les mains de la gestapo de Rennes. Ne fléchissant pas sous la torture, elle impressionna ses compagnes de cellule qui diront plus tard : « Elle avait un telle foi qu’on ne pouvait vivre près d’elle sans espoir ! » Bientôt, Agnès fut déportée dans le dernier convoi au départ de Rennes. Ce convoi de deux mille personnes étant attaqué par voie aérienne, Agnès est blessée et meurt bientôt des suites de cette blessure, à l’âge de vingt-deux ans, en gare de Paray-le-Monial.
Décorée à titre posthume de la médaille de la résistance, que le général de Gaulle remit à son frère Benoît (1929-2009), Agnès fut citée à l’ordre de la 11e région : « Secrétaire et agent de liaison du commandement départemental du Morbihan, Agnès de La Barre de Nanteuil assura les liaisons les plus périlleuses. Dénoncée et torturée par la Gestapo, elle garda héroïquement le silence. Tuée au cours de son transfert en Allemagne, elle fit montre d’une foi patriotique dont ses compagnons FFI et FTP garderont le souvenir. » Elle reçut la mention « Morte pour la France. » Nommée marraine de la XXVIe promotion de l’École militaire du corps technique et administratif de Saint-Cyr Coëtquidan (2002-2003), elle est avec Jeanne d'Arc, la seule femme à avoir donné son nom à une promotion de cette prestigieuse école d’officiers.
Notice Wikipédia