Jacques-Henri Simon
Légende :
Jacques-Henri Simon, alias "Sermoy", représentant de l'Organisation Civile et Militaire (OCM) au Conseil National de la Résistance
Jacques-Henri Simon, alias « Sermoy », the representative of Organisation Civile et Militaire (Civil and Military Organization, OCM) in the National Council of the Resistance
Genre : Image
Type : Reproduction de photographie
Source : © Comité d'Histoire de la Seconde Guerre mondiale Droits réservés
Lieu : France
Contexte historique
Né en 1909, Jacques-Henri Simon appartenait à une famille d'industriels du textile des Cévennes, protestants et républicains. Son père avait été député radical-socialiste du Tarn de 1910 à 1924 ; fervent disciple de Clemenceau, il avait été son ministre des Colonies dans le ministère de guerre (1917-1919).
Après des études de droit, Jacques-Henri Simon s'inscrit au barreau de la Seine. Il songe avant tout à une carrière politique où il prendrait la suite de son père, décédé en 1926, dont il partage les idées et l'admiration pour Clemenceau. En 1936, il est élu conseiller d'arrondissement.
Mobilisé en 1939 comme lieutenant, il est affecté à l'armée des Alpes. Démobilisé à Toulon en juillet 1940, il y retrouve son ami Rebeyrol, mobilisé dans la Marine. Rentré à Paris, Simon reprend son métier d'avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation. Au début de l'année 1941, il rejoint l'Organisation civile et militaire (OCM) et y fait entrer son ami Rebeyrol. Après l'entrevue entre Rémy et Touny, l'OCM crée, avec la Confrérie Notre-Dame (CND), un réseau de renseignement dénommé Centurie. Simon et Rebeyrol travaillent dorénavant pour ce réseau sous les pseudonymes respectifs de "Sermoy" et "Robin". En octobre 1942, pour renforcer l'état-major de l'OCM, Touny fait appel à ces nouvelles recrues. Le bureau civil dirigé par Blocq-Mascart s'agrandit avec l'arrivée de Jacques-Henri Simon, chargé de relations extérieures, et de Jacques Rebeyrol, chargé de l'action politique et de la propagande.
Au début de l'année 1943, Jacques-Henri Simon part pour Londres dans le but d'éclaircir auprès du général de Gaulle le projet d'unification de la Résistance placé sous l'égide de l'OCM. De retour en France quelque temps plus tard, il reprend sa place au sein de l'OCM. Le 27 mai 1943, il est présent au 27 rue du Four lors de la création du CNR où il remplace Maxime Blocq-Mascart. A la suite de l'arrestation du général Delestraint le 9 juin 1943 et de Jean Moulin le 21 juin, l'unification de la Résistance semble, selon les dirigeants de l'OCM, rencontrer des difficultés. En août 1943, la Gestapo fait une descente chez Jacques-Henri Simon, boulevard Beauséjour. Simon et Vera Obolensky, qui se trouvaient alors avec lui, en échappent par miracle. Jacques-Henri Simon est de nouveau envoyé auprès du général de Gaulle cette fois-ci à Alger en octobre 1943. Sa mission, élaborée par Blocq-Mascart et approuvée par Touny, consiste à trouver une solution au problème "d'une collaboration réelle entre la Résistance et la France combattante". En effet, l'OCM considère que le CNR ne fonctionne qu'à usage externe et que la Résistance intérieure, et notamment l'OCM, n'y est pas suffisamment représentée.
De retour en France en décembre 1943 après avoir refusé les postes qu'on lui proposait à Alger, Simon jette les bases d'un nouveau réseau de renseignement, Navarre, rattaché à la centrale Prométhée. Il a aussi découvert à son retour la part plus importante prise par l'OCM au sein du CNR. Sont membres du Conseil Blocq-Mascart, qui fait partie du bureau permanent de cinq membres, Marie-Hélène Lefaucheux (commission des oeuvres sociales), Roger Milliène puis Claude Bellanger (commission de la Presse)…
Jacques-Henri Simon est arrêté par la GFP en avril 1944. Après avoir été incarcéré à Senlis, Simon est ramené à Paris au début du mois de juin 1944. C'est à cette date que l'on perd sa trace. Il aurait vraisemblablement été fusillé à la citadelle d'Arras.
Born in 1909, Jacques-Henri Simon belonged to an industrial textile family from Cévennes who were both Protestant and Republican. His father had been a radical-socialist deputy of Tarn from 1910-1924; made a disciple of Clemenceau, who had been Minister of the Colonies for the Ministry of War (1917-1919).
After his law studies, Jacques-Henri Simon enrolled in the Bar of the Seine. His ultimate dream was to have a job in politics where he could follow in his father’s footsteps, who died in 1926 and who also shared his son’s ideas and admiration for Clemenceau. In 1936; he was elected councilor of his arrondissement.
Mobilized in 1939 as a lieutenant, he was transferred to an army in the Alps. When he was discharged in July 1940 in Toulon, it was there that he discovered his friend Rebeyrol who was enlisted in the Marines. Returning to Paris, Simon recommenced his job as a lawyer at the Conseil d’Etat (State Council) and at the Cour de cassation (Supreme Court). At the start of 1941, he rejoined l’Organisation civile et militaire (OCM) and introduced to it his friend Rebeyrol. After the interview between Rémy and Touny, the OCM created, with la Confrérie Norte-Dame an intelligence network called Centurie. From then on, Simon and Rebeyrol worked for the network under the pseudonyms, respectively “Sermoy” and “Robin.” In October 1942, to reinforce the general staff of the OCM, Touny composed an appeal to new recruits. The Civil Bureau managed by Blocq-Mascart expanded upon the arrival of Jacques-Henri Simon, who was responsible for external relations, and Jacques Rebeyrol, in charge of political action and propaganda.
At the start of 1943, Jacques-Henri Simon left for London with the aim of clarifying the Resistance movement unification project placed under the jurisdiction of the OCM with General Charles de Gaulle. On his return to France sometime later, he reclaimed his place at the heart of the OCM. On May 27th 1943, he was present at the founding of the CNR on rue du Four, where he replaced Maxime Blocq-Mascart. Following the arrest of General Delestraint on June 9th 1943 and of Jean Moulin on the 21st the unification of the Resistance seemed, according to the management of the OCM, to encounter difficulties. In August 1943, the Gestapo searched Jacques-Henri Simon’s house on boulevard Beauséjour. Simon and Vera Obolensky, who then worked with him, miraculously escaped. Jacques-Henri Simon received new orders to meet with General de Gaulle, this time in Algiers in October 1943. His mission, devised by Blocq-Mascart and approved by Touny, consisted of finding a solution to the problem “of a realistic collaboration between the Resistance and the France combattante (Fighting France).” In reality, the OCM believed that the CNR worked only for external representation and that the internal Resistance, in particular the OCM, was inadequately represented.
He returned to France in December 1943 after refusing the posts that they had offered him in Algiers. He then initiated a new intelligence network, Navarre, connected to the centrale Prométhée. He also discovered the more vital role taken by the OCM within the CNR. Their members on the Council included Blocq-Mascart, who became a member of the permanent five person committee, Marie-Hélène Lefaucheux (Committee of Social Work), Roger Millène and Claude Bellanger (Press Committee)…
Jacques-Henri Simon was arrested by the GFP (Geheime Feldpolizei, Abwehr) in April 1944. After being incarcerated at Senlis, Simon was taken back to Paris at the beginning of June 1944. It is on this date that all trace of him was lost. In all likelihood, he was shot in the Arras Citadel.
Fabrice Bourrée, "Jacques-Henri Simon", in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004.
Traduction : Gabrielle Ciceri