Antoine Avinin
Légende :
Antoine Avinin, représentant du mouvement Franc-Tireur à la suite de Jean-Pierre Lévy au Conseil National de la Résistance en octobre 1943
Antoine Avinin, representative of the Franc-Tireur movement following Jean-Pierre Lévy at the Conseil National de la Résistance (National Council of the Resistance, CNR).
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Musée de l'Ordre de la Libération Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc.
Lieu : France
Contexte historique
Pseudonymes : Albert Arnaud - Albert Anceau - Albert Audin - Talbert
Fils de commerçants en alimentation originaires du Cantal, Antoine Avinin est né le 26 janvier 1902 à Lyon. Elève pensionnaire chez les pères Maristes du collège Notre-Dame de Bellegarde à Neuville-sur-Saône, il passe la première partie du baccalauréat avant d’entrer dans la vie active. D’abord employé de banque, puis aide-chimiste, il fait son service militaire au 7e Bataillon de Chasseurs alpins à Bourg-Saint-Maurice. Désigné pour le cours des élèves officiers de Saint-Maixent, il en sort sous-lieutenant en 1922. Au lendemain de son service militaire, sa mère lui achète une petite usine à Villeurbanne où, avec un associé, il crée une unité de confection, ce qui, en plus de lui offrir une bonne couverture pour ses activités résistantes, lui permet de multiplier les déplacements sans paraître suspect.
Parallèlement, Antoine Avinin milite au sein de Jeune République, mouvement démocrate chrétien soucieux d’action sociale, héritier du "Sillon" de Marc Sangnier. Officier de réserve, il est mobilisé en septembre 1939 et commande une compagnie comme lieutenant au 6e Bataillon de Pionniers dans l'Armée des Alpes à Heyrieux en Isère. En juin 1940, son unité se replie à Avignon et il est rapidement démobilisé au lendemain de l’armistice. De retour à Lyon, il fonde, notamment avec Elie Péju et Auguste Pinton, un petit groupe, France Liberté, qui commence son action en imprimant des tracts anti-vichystes et en organisant des manifestations de protestation.
Début 1941, par l’intermédiaire d’un militant de Jeune République, il rencontre un jeune strasbourgeois, Jean-Pierre Lévy, qui adhère à France Liberté qui publie bientôt un journal clandestin du même nom. Fin 1941, il est l'un des fondateurs, avec Jean-Pierre Lévy, Elie Péju, Auguste Pinton, Noël Clavier et Jean-Jacques Soudeille du mouvement Franc-Tireur qui édite également un journal du même nom succédant à France Liberté.
Membre du comité directeur de Franc-Tireur, Avinin rencontre également en novembre 1941 un envoyé du général de Gaulle, Yvon Morandat. Ce dernier attribue au mouvement quelques moyens permettant de financer la parution régulière de Franc-Tireur dont Avinin rédige plusieurs éditoriaux. Arrêté à Lyon le 5 mai 1942 comme rédacteur et diffuseur de tracts et incarcéré au Fort Montluc puis à Saint-Paul, Avinin est libéré en août, faute de preuves. « Brûlé » à Lyon, il s’exile quelque temps dans le Cantal où il a de nombreuses connaissances. Il prend alors les pseudonymes de "Ansot" et "Albert". A l’automne 1942, il rejoint Toulouse où il développe l’implantation du mouvement.
Grand orateur, extrêmement persuasif, il devient chef régional de Franc-Tireur puis, jusqu’en octobre 1943, chef régional des Mouvements unis de Résistance (MUR), c’est-à-dire de la fusion des mouvements Combat, Libération et Franc-Tireur, pour la Région R 4 (Sud-Ouest). Il réorganise cette région et dirige les départs par les Pyrénées. Condamné par contumace à Albi puis Toulouse en 1943, recherché par la Gestapo, Antoine Avinin, chargé des services politiques nationaux des MUR, se déplace constamment de la province à Paris où les principaux mouvements de Résistance ont désormais leur siège.
Après l’arrestation de Jean-Pierre Lévy, le 16 octobre 1943 à Paris, il le remplace à la tête de Franc-Tireur et au comité directeur des MUR puis du Mouvement de Libération nationale (MLN) qui succède aux MUR début 1944. Il le remplace également au Conseil national de la Résistance (CNR) comme représentant de Franc-Tireur. Antoine Avinin participe activement à la libération de Paris et fait partie de ceux qui reçoivent le capitaine Dronne à l’Hôtel de Ville dans la soirée du 24 août.
Délégué à l'Assemblée consultative comme représentant de la Résistance, il est aussi, avec René Pleven et Eugène Claudius-Petit, l'un des leaders de l’Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR). Sous cette étiquette, il est élu député de la Seine à la première Assemblée constituante en octobre 1945. Elu sénateur en 1948 comme représentant des Français en Indochine, il sera conseiller de l'Union française de 1952 à 1958.
Antoine Avinin est décédé le 29 octobre 1962 à Massiac, dans le Cantal, où il est inhumé.
Décorations :
Commandeur de la Légion d’Honneur ; Compagnon de la Libération - décret du 7 août 1945 ; Croix de Guerre avec palme ; Médaille de la Résistance ; Grand Officier de l’Etoile des Comores.
Pseudonyms: Albert Arnaud – Albert Anceau – Albert Audin – Talbert
Son of merchants originally from Cantal, Antione Avinin was born January 26th 1902 in Lyon. As a boarding school student at the Marist high school Notre-Dame de Bellegarde in Neuville-sur-Saône, he finished the first part of his high school diploma before entering the work force. First as an employee at a bank, then as an assistant pharmacist, he began his military service for the 7th Bataillon de Chasseurs alpins in Bourg-Saint-Maurice. Named to the Saint-Maixent cadet course, it created a good cover for a preparation unit of resistant activities while also allowing them to increase their travels without looking suspicious. Concurrently, Antoine Avinin was an activist at the heart of Jeune République (Young Republic), a Christian social democratic movement concerned with social action, inherited from the ‘Sillon’ movement of Marc Sangnier. As a reserve officer, he was mobilized in September 1939 and as a lieutenant of the 6th Bataillon de Pionniers in l’Armée des Alpes in Heyrieux in the Isère region. In June 1940, his unit withdrew to Avignon and was discharged the day after the armistice. On his return to Lyon, he founded, notably with Elie Péju and Auguste Pinton, a small group called France Liberté, which took action by printing anti-Vichy government pamphlets and organizing demonstrations.
Since 1941, through an intermediary in Jeune République, he met a young man from Strasbourg, Jean-Pierre Lévy, who joined France Liberté and soon after published an underground newspaper of the same name.
At the end of 1941, he became one of the founders of the Franc-Tireur movement, along with Jean-Pierre Lévy, Elie Péju, Auguste Pinton, Nöel Clavier and Jean-Jacques Soudeille, under which they published another newspaper of the same name to replace France Liberté.
A member of the Executive Committee of Franc-Tireur, Avinin met, in November of 1941, the envoy of General de Gaulle, Yvon Morandat. They provided the movement with the monetary means to fund the regular publication of Franc-Tireur, which consisted of several of Avinin’s editorials. Arrested in Lyon on May 5th 1942 for being the author and distributor of leaflets and incarcerated at Fort Montluc then at Saint-Paul, Avinin was released in August due to lack of incriminating evidence. Due to being ‘burned’ in Lyon, he withdrew to Cantal, where he had a number of acquaintances. In addition, he adopted the pseudonyms ‘Ansot,’ and ‘Albert.’ In the autumn of 1942, he moved to Toulouse where he developed the presence of the movement.
A great orator and extremely persuasive, he became Regional Head of Franc-Truer then, until October 1943, Regional Head of the Mouvements unis de Résistance (United Movements of the Resistance, MUR), which was an amalgamation of the Combat, Libération and Franc-Tireur movements in the Region R4 (South-West). He reorganized the area and managed the departments throughout the Pyrénées. Condemned in absentia in Albi and then Toulouse in 1943, and hunted by the Gestapo, Antoine Avinin was responsible for the department of national policies for the MUR and constantly travelled to Paris where the main Resistance movements had their headquarters.
After the arrest of Jean-Pierre Lévy, on October 16th 1943, he replaced him as the head of Franc-Tireur and as the Committee Director of MUR and then of Mouvement de Libération nationale (National Liberation Movement, MLN), which succeeded the MUR in 1944. He also replaced him on the Conseil national de la Résistance (National Council of the Resistance, CNR) as the representative of Franc-Tireur. Antoine Avinin participated actively in the liberation of Paris and became a part of those who received the Captain Dronne at the Hotel de Ville on the night of August 24th.
Delegate of the Advisory Assembly as the representative of the Resistance, he was, alongside René Pleven and Eugène Claudius-Petit, one of the leaders of l’Union démocratique at socialiste de la Résistance (the Democrat and Socialist Union of the Resistance, UDSR). As a result of his other held positions, he was elected Deputy of the Seine at the first Assemblée constituante (Constitutional Assembly) in October of 1945. After being elected in 1948 as Senator, representative of the French in Indochina, he became councilor of l’Union française (French Union) from 1952-1958.
Antoine Avinin died October 29th 1962 in Massiac, Cantal, where he was buried.
Decorations:
Commander of the Legion of Honor; Companion of the Liberation – decreed August 7th 1945; Cross of War with palm; Medial of the Resistance; Grand Officer of the Star of the Comoros Islands
D'après le site Internet du Musée de l'Ordre de la Libération.
Traduction : Gabrielle Ciceri