Joseph Laniel
Légende :
Joseph Laniel, représentant du parti politique l'Alliance Démocratique au Conseil National de la Résistance
Joseph Laniel, representative of the political party Alliance Démocratique in the National Council of the Resistance
Genre : Image
Type : Photographie
Producteur : Assemblée nationale
Source : © Archives de l'Assemblée nationale Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc.
Lieu : France
Contexte historique
Joseph Henri Eugène Laniel est né le 12 octobre 1889 à Vimoutiers (Orne).
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, Joseph Laniel a déjà accompli une carrière politique flatteuse. Il est conseiller général de Livarot depuis 1919, maire de Notre-Dame-de-Courson depuis 1922 et député du Calvados depuis 1932. Il succède à son père qui avait été parlementaire durant trente six ans. Lorsque Paul Reynaud forme son cabinet, le 21 mars 1940, il fait appel au député de Lisieux pour occuper les fonctions de sous-secrétaire d'État aux finances. Celui-ci nourrit une grande admiration pour le leader modéré et il fait figure de fidèle parmi les fidèles. Aussi, lorsque Paul Reynaud décide, à l'occasion du remaniement ministériel du 18 mai, de se séparer de Joseph Laniel, il se prive d'un appui qui aurait pu lui être utile à l'intérieur des conseils de gouvernement partagés entre partisans et adversaires de l'armistice.
Le 10 juillet 1940, Joseph Laniel vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Il s'installe, ainsi que sa famille, à Bellerive près de Vichy. En 1943, il est déchu de son mandat de maire. Il est vrai qu'il ne cache guère la réserve que lui inspire le gouvernement de Vichy. Joseph Laniel rend visite à Paul Reynaud, aussi souvent qu'il en reçoit l'autorisation, et proteste auprès de Laval du maintien en captivité de son ancien patron.
En 1942, après l'invasion de la zone Sud, Joseph Laniel gagne Paris. Il est approché, en 1943, par les milieux de la Résistance. Il est prié de suivre, le 27 mai, un jeune homme - il s'agit de Félix Gaillard - qui l'amène rue du Four où se tient la réunion constitutive du Conseil National de la Résistance (CNR). Joseph Laniel y représente l'Alliance Démocratique. On sait que le général de Gaulle souhaitait qu'aux côtés des représentants des mouvements de Résistance siègent des représentants des partis politiques et des syndicats pour attester du soutien populaire qu'il recevait. Joseph Laniel participe ainsi à l'élaboration du programme du CNR sans pouvoir freiner l'ardeur réformiste de ses collègues. Lorsque le général de Gaulle descend les Champs-Elysées, le 26 août 1944, la deuxième personne à sa droite, au premier rang, est Joseph Laniel. Celui-ci a été désigné pour siéger à l'Assemblée consultative au titre du Conseil National de la Résistance. Du 2 au 5 mars 1945, Joseph Laniel présente aux délégués le rapport sur le budget du ministère de la reconstruction. Il juge insuffisante la législation en vigueur sur les dommages de guerre et demande le retour à la législation de 1919 pour obtenir une indemnisation totale.
Joseph Laniel reprend contact avec le Calvados en 1945 en sollicitant à nouveau, le 21 octobre, un mandat de député. Il conduit une liste de Concorde républicaine sur laquelle figure en deuxième position Jean Boivin-Champeaux qui avait voté les pleins pouvoirs à Pétain.
Joseph Laniel est vice-président des deux Assemblées Nationales constituantes et membre de la Commission des finances. Avec la défense des sinistrés, le combat contre les nationalisations retient toute son attention. En décembre 1945, il combat le projet de nationalisation de la Banque de France et des grandes banques de crédit. Le député du Calvados propose, non pas une nationalisation, mais une organisation du crédit sous le contrôle du ministre des Finances, contre-projet qui sera rejeté.
Il est l'un des fondateurs, en décembre 1945, du Parti républicain de la Liberté qui se propose d'être le quatrième grand parti. Son appellation est à elle seule un programme. Il est, en outre, membre de la Commission chargée d'enquêter sur les événements survenus en France de 1933 à 1945 .
Finalement, Joseph Laniel vote, le 27 octobre 1949, l'investiture de Georges Bidault. Au cours de la législature, Joseph Laniel a voté contre le statut de l'Algérie (27 août 1947) et pour la ratification du traité de l'Atlantique (26 juillet 1949)
Aux élections législatives du 17 juin 1951, Joseph Laniel conduit la liste d'Union des Indépendants, des Paysans et des Républicains nationaux. Il est réélu et retrouve la Commission des finances.
Le mois de décembre 1953 est dominé par l'élection du Président de la République. Joseph Laniel s'y présente avant de retirer sa candidature. Le nouveau Président de la République est René Coty.
Le 5 mars 1957, il interpelle le gouvernement sur sa politique agricole. Joseph Laniel accorde les pouvoirs spéciaux au gouvernement Mollet et vote la loi-cadre Defferre en 1956 ainsi que la ratification des traités de Rome. Il vote l'investiture du gouvernement de Gaulle le 1er juin 1958 et, le lendemain, les pleins pouvoirs et la révision de l'article 90. Sous la Ve République, Joseph Laniel ne joue aucun rôle politique. Pour répondre aux attaques, souvent excessives, dont il a été l'objet, il rédige ses mémoires, Jours de gloire et Jours cruels, qui ont été publiés en 1971 aux Presses de la Cité. Est édité, en 1973, Réflexions après l'action, chez Plon.
Il décède à Paris le 8 avril 1975, à l'âge de 85 ans.
Joseph Henri Eugène Laniel was born October 12, 1889 in Vimoutiers (Orne).
When World War II erupted, Joseph Laniel had already accomplished a notable political career. He was the Councilor General of Livarot starting in 1919, mayor of Notre-Dame-de-Courson starting in 1922, and deputy of Calvados in 1932. He succeeded his father who had been a member of parliament for thirty years. When Paul Reynaud formed his cabinet, March 21, 1940, he was named deputy of Lisieux to occupy the functions of Under-Secretary of State Finances. He nourished a grand admiration for the moderate leader and he was made one of the most loyal figures there. Also, when Paul Reynaud decided on the occasion of ministerial realignment on May 18, to separate himself from Joseph Laniel, he robbed him of support that could have been useful in the interior of the government councils shared between the partisans and adversaries of the armistice.
July 10, 1940, Joseph Laniel voted for granting power to Marshal Pétain. He installed himself, as well as his family, at Bellerive close to Vichy. In 1943, he was deposed of his duties as mayor. It is true that he hardly hid the reserve that inspired him to support the Vichy government. Joseph Laniel visited Paul Reynaud, and often would receive authorization and protest along with Laval to maintain his old boss in captivity.
In 1942, after the invasion of the southern zone, Joseph Laniel went to Paris. He was approached, in 1943, by members of the Resistance. May 27, he was brought by a young man, Felix Gaillard, to rue du Four where the first meeting of the National Council of the Resistance (CNR) was held. There Joseph Laniel would represent the Alliance Démocratique. It was known that General de Gaulle wished to have the resistance groups, political parties, and the unions sit together in the assembly ibn order that he might claim popular support of the country. Joseph Laniel thus participated in the elaboration of the CNR program without being able to stop the reformist ardor of his colleagues. When General de Gaulle drove down the Champs-Elysées, August 26, 1944, the second person to his right, in first rank, was Joseph Laniel. He had also been designated a seat in the Consultative Assembly ran by the CNR. From March 2-5, 1945, Joseph Laniel presented to the delegates the report on the budget from the Minister of Reconstruction. He judged the legislation as insufficient in light of the damages from the war and asked for the return to the legislation of 1919 to obtain an undetermined sum.
Joseph Laniel retook contact with the Calvados in 1945 soliciting a new deputy’s mandate October 21. He conducted a list of republican agreement on which the person second in charge was Jean Boivin-Champeaux who had voted total power to Petain.
Joseph Laniel was vice-president of the two Constituent National Assemblies and a member of the commission of finance. Along with the defense of the sinister, the combat against nationalization retained all of his attention. In December 1945, he fought the nationalization project of the Bank of France and other large credit banks. The deputy of Calvados proposed not a nationalization, but a large organization of credit under the control of the Minster of Finances, yet this was rejected.
He was one of the founders, in December 1945, of the Parti Républicain de la Liberté that proposed itself as being the fourth large party. Its designation was the only one in the program. He was, amongst other things, a member of the commission charged with the study of the events which took place between 1933 and 1945.
Finally, Joseph Laniel voted, October 27, 1949, for the inauguration of Georges Bidault. In the legislature, Laniel voted against the Algerian statute (August 27, 1947) and for the ratification of the Atlantic pact (July 26, 1949).
In the legislative elections of June 17, 1951, Joseph Laniel led the list of the Union of Independents, the national countryman and republicans.
The month of December 1953 was dominated by the Presidential election. Joseph Laniel presented himself before pulling back out of the race. The new President would be René Coty.
March 5, 1957, he denounced the government for its agriculture policy. Joseph Laniel agreed with the special powers in the Mollet government and voted for the outline law from Deffere in 1956 as well as the ratification of the treaties of Rome. He voted for the inauguration of the De Gaulle government June 1, 1958 and, the next day, for full power and the revision of Article 90. Under the Fifth Republic, Joseph Laniel did not play any political role. To respond to the often exaggerated attacks that he was the object of, he dictated his memoirs, Jours de gloire et Jours cruels, which was published in 1971 by Presses de la Cité. He published, in 1973, Réflexions après l’action, with Plon.
Joseph Laniel passed away in Paris on April 8, 1975, at the age of 85.
Traduction : John Vanderkloot
D'après le site Internet de l'Assemblée Nationale.