Louis Lungo

Légende :

Résistant au sein de la Résistance intérieure française (RIF) du 1er juillet au 31 décembre 1942 puis du 6e bataillon de l'Armée secrète (AS) de Savoie jusqu'au 20 septembre 1944. 

Genre : Image

Type : Portrait

Source : © Archives privées de la famille Nées Droits réservés

Détails techniques :

Photographie extraite du DVD-ROM La Résistance en Savoie, AERI, 2012.

Date document : Vers 1947-1948

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Savoie

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Analyse média

En uniforme de chasseur alpin, le commandant Louis Lungo porte la Croix de chevalier de la Légion d'honneur (1945), la Médaille de la Résistance avec rosette, la Croix de guerre 1939-1945 et la croix de chevalier de l'Ordre de l'Empire brtannique (1947). 


Contexte historique

La famille de Louis Lungo, d'origine italienne, s'installe en France au début du XXe siècle. Après un passage à Marseille et à Saint-Etienne, son père trouve un emploi de contremaître aux aciéries d'Ugine. Louis Lungo est employé chez Piquant à Albertville puis il achète un portefeuille d'assurances à Moûtiers. Il s'installe alors en Tarentaise comme comptable agréé et assureur en 1938 avec son épouse, Blanche Lungo.

Vers la fin 1942, Marcel Martin, dit "Dio-Dio", contacte Louis Lungo par l'entremise de Marcel Alessio. Cela se passe après le dépôt d'une gerbe au monument aux morts de Moûtiers, le 11 novembre 1942, avec un groupe d'environ vingt-cinq personnes. Par l'intermédiaire de l'abbé Georges Muyard, il rencontre Joseph Gaudin, et accepte de prendre en main le secteur de Tarentaise, rattaché au Beaufortain, secteur 3 bis, pour le mouvement Libération-Sud sous le pseudonyme de "Durhone". A Moûtiers, Louis Lungo s'entoure d'une équipe d'hommes décidés comme Joseph Bardassier, Louis Sibut ou Joseph Guillet. De plus, il a une très forte personnalité ce qui lui permet d'assumer cette dangereuse tâche avec courage et autorité. Il est très estimé des hommes qu'il commande. Il est également activement recherché car il participe lui-même à de nombreuses actions de résistance telles que la propagande, l'organisation et le développement des maquis (Les Allues, Glaisette et La Plagne), la récupération d'armes, de munitions, d'explosifs, de vivres, de matériels divers, mais aussi des parachutages, des coups de main et des actions militaires.

En septembre 1943, il est nommé par Jean Mercier, à la tête des Mouvements unis de Résistance (MUR) pour le secteur de Tarentaise. Un mois plus tard, son secteur se détache du 3e secteur du Beaufortain pour devenir indépendant sous la dénomination de 6e secteur. Le 3 mai 1944, alors que Louis Lungo rentre chez lui sur les quais de l'Isère à Moûtiers, les Allemands tendent une embuscade. Prévenu par son épouse, Blanche Lungo, et aidé par R. Martinet, il parvient à s'échapper par les toits. Il rejoint, par la suite, le maquis de La Plagne puis celui des Allues. Au cours du mois de juin, Louis Lungo dirige les opérations avec le capitaine André Tournon, qui vient d'être nommé chef de l'Armée secrète (AS) en Tarentaise. Il organise le rassemblement des résistants à Hautecour, au-dessus de Moûtiers. Nommé commandant des Forces françaises de l'intérieur (FFI) de Tarentaise, il prend Joseph Bardassier comme premier adjoint. En août, Louis Lungo tente de négocier avec les Allemands le retour des otages moûtiérains, qui seront, le 25 ou le 26, fusillés à Terre-Noire (Italie).

Le dimanche 1er octobre, il prend part à la cérémonie de la Libération à Moûtiers en compagnie du lieutenant-colonel Oronce de Galbert, commandant les FFI des deux Savoie. Il devient délégué du Mouvement de Libération nationale (MLN) pour la Tarentaise au sein du Comité départemental de libération (CDL) de Savoie.

Louis Lungo est nommé Chevalier de la Légion d'honneur en 1945 et membre de l'ordre du British Empire à l'ambassade d'Angleterre en 1947. Il meurt dans un accident de voiture en 1964. Une place de Moûtiers porte son nom.


Auteur : Gérard Simon
Source : DVD-ROM La Résistance en Savoie, AERI, 2012.