Daniel Mayer
Légende :
Daniel Mayer, représentant de la SFIO à la suite d'André Le Troquer au Conseil National de la Résistance, à compter de septembre 1943
Daniel Mayer, the representative of the SFIO following André Le Troquer at the National Council of the Resistance from September 1943
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © ONAC de Paris, dossier de CVR de Daniel Mayer Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc.
Lieu : France
Contexte historique
Né à Paris le 29 avril 1909, Daniel Raphaël Mayer appartient à la petite bourgeoisie juive pauvre. Son père, représentant de commerce, républicain, dreyfusard, vote socialiste sans être pour autant militant. Sa mère, institutrice dans un orphelinat avant de se marier, apprend à son fils à lire et à écrire. Elle meurt de la tuberculose en 1921.
Son certificat d'études primaires en poche, Daniel Mayer gagne sa vie à 14 ans comme grouillot à la Bourse, chineur puis représentant de commerce. En 1927, à 18 ans, bouleversé par l'affaire Sacco et Vanzetti, il adhère à la Ligue des droits de l'Homme puis à la SFIO et aux Jeunesses socialistes qui répondent mieux à sa soif d'action. Militant très actif à Paris, bon orateur, il s'engage dans les luttes internes et combat avec succès, dans sa section, Marcel Déat et les "néo-socialistes".
En juillet 1933, recommandé par le secrétaire général de la SFIO, Paul Faure, il entre comme journaliste débutant au Populaire, le quotidien du parti dirigé par Léon Blum. Promu chef de la rubrique économique et sociale en 1935, il défend sans réserve la politique du Front Populaire. Dès l'automne 1938, cet antimunichois passionné se bat contre la signature d'accords qui symbolisent, à ses yeux, la capitulation devant Hitler et le déshonneur puisque la France trahit ses engagements vis-à-vis d'un pays allié, la Tchécoslovaquie. Contre les partisans de la paix à tout prix regroupés derrière Paul Faure, Mayer fait partie des militants "bellicistes" qui, autour de Léon Blum, refusent de s'incliner devant la menace hitlérienne et acceptent le risque d'une guerre. En 1939, dans un article sur l'Allemagne, il dénonce la suppression des partis politiques et des syndicats, le régime de terreur que font régner les nazis, la multiplication des pogroms. Munich marque pour lui un tournant décisif : la fin de l'"illusion" pacifiste, la rupture avec la direction paulfauriste et l'engagement définitif aux côtés de Léon Blum.
Mobilisé le 27 août 1939 et versé, à cause d'un voile au poumon, dans une compagnie auxiliaire, Daniel Mayer obtient de partir pour le front, dans les Ardennes, comme infirmier. En juin 1940, il participe à la retraite de sa compagnie qui le conduit dans le Cantal. Il est démobilisé le 18 juillet.
Alors que la SFIO s'est effondrée, discréditée par le vote de la majorité de ses parlementaires, le 10 juillet 1940, et par l'attitude défaitiste d'une partie de ses dirigeants, Daniel Mayer fait partie des socialistes résistants de la première heure qui veulent se battre à la fois contre l'occupation nazie et contre le régime de Vichy. A la fin de juillet 1940, accompagné de sa femme, Cletta, et de sa belle-mère, il descend en zone Sud, à la recherche de contacts. Léon Blum lui déconseille de partir pour l'Angleterre et trace sa "mission" en France : reconstruire le parti et orienter la lutte à la fois contre l'occupant et contre Vichy. Installés à Marseille, Daniel et Cletta Mayer trouvent un emploi dans un comité d'aide aux réfugiés juifs et commencent un patient travail de recrutement. Un militant socialiste, Horace Manicacci, et des amis du Bund les aident à résoudre les problèmes pratiques posés par l'action clandestine.
Les débuts sont difficiles. En 1941, à Marseille, ils sont seuls pour coller des papillons protestant contre la projection du film Le Juif Süss. Ils sont trois, avec Gaston Defferre, à coller des tracts portant pour seule inscription "14 juillet. Liberté. Egalité. Fraternité. Vive la République." envoyés par Emmanuel d'Astier de la Vigerie, le chef du mouvement Libération-Sud.
Après avoir sillonné la zone Sud et noué des contacts avec quelques militants "sûrs", Mayer organise une première réunion, à Nîmes, le 30 mars 1941, avec trois parlementaires qui ont voté "non" le 10 juillet 1940 (Edouard Froment, ex-député de l'Ardèche, Félix Gouin, qui a été vice-président du groupe socialiste, Lucien Hussel, ex-député de l'Isère), deux membres de l'ancienne direction (Suzanne Buisson et Pierre Lambert), et trois militants de base (dont Daniel et Cletta Mayer). Le Comité d'action socialiste (CAS-Sud) est né.
Après cette première étape de la reconstitution du PS en zone Sud, Mayer organise une deuxième réunion, à Lyon, en mai 1941, au cours de laquelle est prise une décision majeure : l'exclusion des parlementaires socialistes qui n'ont pas voté contre les pleins pouvoirs, le 10 juillet 1940 et qui ne se sont pas "rachetés" par une entrée immédiate dans la Résistance.
Le 21 juin 1941, à l'issue d'une troisième réunion, à Toulouse, est formé le comité directeur du CAS-Sud. Daniel Mayer est désigné comme secrétaire. Le titre ne fait que confirmer la fonction qu'il occupe déjà. Son rôle dans la Résistance est exclusivement politique. Il ne participe à aucun mouvement de résistance.
Messager et interprète de Léon Blum, il établit des liaisons et s'efforce, avec d'autres militants, d'apporter au PS clandestin une organisation, un programme et surtout une légitimité. Après la suspension du procès de Riom, il prend en charge, en mai 1942, la rédaction du Populaire clandestin pour l'édition en zone Sud. Au printemps 1943, avec sa femme Cletta qui allie courage, sang-froid et audace, il quitte Marseille devenu trop dangereux pour Lyon et entre dans une clandestinité totale.
En avril 1943, il accomplit avec succès une mission à Londres. Il obtient, auprès du général de Gaulle et des socialistes du groupe Jean-Jaurès, la reconnaissance politique du PS clandestin et une légitimation personnelle. Il associe les socialistes "gaullistes" et "antigaullistes" de Londres à la rédaction d'un texte qui deviendra le programme du Parti socialiste, proposé à l'ensemble des partis et des mouvements de résistance. A son retour, il s'installe à Paris.
Le 4 juin, à Lyon, il rend compte de sa mission devant le CAS-Sud, puis, à Paris, devant le CAS-Nord. Le texte rédigé et ratifié à Londres est adopté à l'unanimité. Les 17 et 18 juin, à Paris, le PS reconstitué achève son unification. Au terme de négociations difficiles, Jean Texcier pour le Nord et D. Mayer pour le Sud parviennent à un accord qui garantit une certaine autonomie aux comités directeurs des deux zones qui se voient chapeautés par un comité exécutif de neuf membres.
Avec "l'assentiment général", D. Mayer est nommé secrétaire du PS clandestin. Son action au CAS-Sud et le succès de son voyage à Londres lui ont assuré une légitimité qu'aucun des dirigeants du parti ne lui conteste.
A l'automne 1943, après la dissolution du Komintern, D. Mayer, au nom du PS, propose au PC de créer un comité d'entente afin d'étudier "les problèmes de l'unité ouvrière" mais les communistes refusent une alliance privilégiée avec le PS en invoquant la priorité donnée à l'union nationale dans la lutte contre l'occupant. Parallèlement, dès la fin 1943, D. Mayer décline les propositions de rapprochement que fait au PS le Mouvement de libération nationale (MLN) et repousse au lendemain de la Libération la question délicate des alliances. Plutôt que de créer un parti travailliste associant socialistes et chrétiens, D. Mayer souhaite l'adhésion des éléments socialisants du MLN à un PS épuré et renouvelé dans ses méthodes et dans ses hommes, mais fidèle à une doctrine inchangée.
Après le départ d'André Le Troquer pour Alger en septembre 1943, Daniel Mayer siège à l'assemblée plénière du Conseil national de la Résistance (CNR). Il est fier de participer à cette institution prestigieuse de la Résistance intérieure mais il doit vite déchanter. Car cet organisme que Blum a voulu et qu'il a lui-même défendu avec acharnement n'accorde pas aux socialistes la place, le pouvoir et la reconnaissance qu'ils attendent. Il doit sans cesse livrer bataille contre les communistes qui, jusqu'au bout, tentent de marginaliser, voire d'exclure le PS de la direction politique de la Résistance. Ainsi il constate qu'au CNR les décisions importantes ne sont pas prises au sein de l'assemblée plénière mais au bureau où le PS n'est pas représenté. Il réclame en vain que le PS soit traité comme le PC, qui dispose au bureau d'un représentant très actif, Pierre Villon, siégeant au nom du Front national.
Il contribue largement au "Programme d'action de la Résistance" du CNR, adopté le 15 mars 1944, après des accrochages violents avec Pierre Villon. Alors qu'approche l'heure de la libération de Paris, en désaccord complet avec le PC et avec le bureau du CNR, Daniel Mayer dénonce les mots d'ordre de grève générale décidée pour le 15 juillet 1944. Il proteste, une nouvelle fois, contre les empiètements du bureau à l'égard des "membres mineurs" du CNR.
En opposition totale avec les communistes, il vote, le 20 août, pour la trêve des combats car il est convaincu que le déclenchement de l'insurrection avant l'arrivée des troupes alliées ne peut entraîner qu'un bain de sang et la destruction de Paris.
Le 26 août 1944, il participe à la marche triomphale sur les Champs-Elysées. Comme les autres membres du CNR, Daniel Mayer doit jouer des coudes pour figurer au premier rang auprès du général de Gaulle. Le militant inconnu sort de l'ombre. La Résistance apporte à Daniel Mayer une ascension politique fulgurante. A 35 ans, l'ancien rédacteur du Populaire qui n'avait exercé, avant 1940, aucun mandat électif, aucune responsabilité au niveau fédéral ou national devient, à la Libération, secrétaire général de la SFIO (1944-1946).
Membre de l'Assemblée consultative puis député (1945-1958), il est ministre du Travail et de la Sécurité Sociale dans le gouvernement Léon Blum, en décembre 1946, et, sans interruption, de mai 1947 à octobre 1949. Il préside trois ans la commission des Affaires étrangères (1953-1955).
En mars 1958, il est élu président de la Ligue des droits de l'Homme et du citoyen (1958-1975). Menacé d'exclusion à cause de ses indisciplines parlementaires répétées (il est en complet désaccord avec la politique algérienne menée par la direction de son parti), il démissionne de son mandat de député puis quitte la SFIO à l'automne 1958 pour fonder le Parti socialiste autonome (PSA-SFIO) avec ses amis Edouard Depreux et Robert Verdier. Il joue ensuite un rôle effacé au Parti socialiste unifié (PSU) qu'il quitte en 1967 avant d'adhérer au nouveau Parti socialiste en 1970. Il préside la Fédération internationale des droits de l'Homme (1977-1981).
Nommé président du Conseil constitutionnel par François Mitterrand en février 1983, il démissionne, en février 1986, de la présidence tout en restant membre du Conseil constitutionnel jusqu'en 1992.
Il meurt le 29 décembre 1996.
Born on April 29th 1909 in Paris, Daniel Raphaël Mayer belonged to the poor Jewish middle class. His father was a representative of commerce, a Republican, a defender of Captain Dreyfrus and a socialist voter without being an activist. His mother was a teacher in an orphanage before getting married and she taught her son to read and write. She died from tuberculosis in 1921.
With his high school diploma completed, Daniel Mayer obtained a job as an errand boy at the Stock Exchange, then as bargain-hunter and finally, as a representative of commerce. In 1933, at the age of 18, shaken by the Sacco and Vanzetti case (two Italian anarchists wrongly convicted of murder), he joined the League for Human Rights before becoming a member of SFIO (Section française de l'internationale ouvrière, French Section of the Second International) and of Young Socialists, who had a greater thirst for action. An active campaigner in Paris, a superb orator, he engaged in internal struggles and conflicts with success, in his section, Marcel Déat and the “neo-socialists.”
In July 1933, recommended by the General Secretary of the SFIO, Paul Faure, he began work as a journalist for Populaire, the daily party newsletter managed by Léon Blum. Promoted to head of the economic and social column in 1935, he passionately defended the politics of the Front Populaire (Popular Front). From the autumn of 1938, anti-appeasement advocates fought against the signing of the Munich Agreement as it symbolized, in his opinion, their capitulation to Hitler and the dishonor of France betraying their allegiance with Czechoslovakia. Against the peace partisans led by Paul Faure, he created a party of militants “bellicistes” (warmongers) which, grouped around Léon Blum, refused to submit before the terror of Hitler and they accepted the risk of war. In 1939, in an article on Germany, he denounced the suppression of political parties and syndicates, the regime of terror that gave power to the Nazis and the multiplication of pogroms. Munich marked a decisive turn in him: the end of the pacifist ‘illusion,’ the rupture of his relationship with Paul Faure and the solidification of his loyalty to Léon Blum.
Mobilized on August 27th 1939 and put, thanks to a shadow on his lung, in an auxiliary company, Daniel Mayer caught an illness in the Ardennes before leaving for the front. In June 1940, he retreated with the company to Cantal and he was discharged on July 18th.
Even though the SFIO was abolished, discredited by the majority vote in parliament on July 10th 1940, and by the defeatist attitude of a group of their directors, Daniel Mayer became a member of the resistant socialists who from the first hour had wanted to fight against the Nazi occupation and the Vichy regime. Towards the end of July 1940, accompanied by his wife, Cletta, and his mother-in-law, he moved down to the South Zone to search for contacts. Léon Blum recommends he not leave for London in favor of exploring his mission in France: reconstruct the party and focus the struggle against the occupation and against the Vichy regime. Based in Marseille, Daniel and Cletta Mayer found employment in a committee to help refugee Jews and started the patient work of recruitment. Socialist activist Horace Manicacci and his friends from the Bund helped to solve the practical problems posed by the underground action.
The beginning was difficult. In 1941, in Marseilles, they only put up stickers protesting against the projection of the film Le Juif Süss. Three of them, thanks to the addition of Gaston Defferre, distributed leaflets sent by Emmanuel d’Astier de la Vigerie, head of the Libération-Sud movement, with the sole inscription, “July 14. Liberty. Egality. Brotherhood. Long live the Republic.”
After having crossed the South Zone and making contacts with some trustworthy activists, Mayer organized their first meeting, in Nimes on March 30th 1941, with three parliamentary representatives who voted “no” on July 10th 1940 (Edouard Froment, ex-deputy of Ardèche, Félix Gouin, who had been vice-president of the socialist group and Lucien Hussel, ex-deputy of Isère), two members of the former management (Suzanne Buisson and Pierre Lambert), and three grassroots activists (Daniel and Cletta Mayer). Thus le Comité d’action socialist (The Socialist Action Committee, CAS-Sud) was born.
After this first stage of reconstruction for the PS in the South Zone, Mayer organized a second meeting in Lyon in May of 1941, during the course of which a important decision was reached: the exclusion of socialist parliament members who did not vote against those in power on July 10th 1940 and those who were not “redeemed” by immediate entry into the Resistance.
On June 21st 1941, during their third reunion, in Toulouse, the comité directeur (Executive Committee) of the CAS-Sud is formed and Daniel Mayer is made Secretary. The title doesn’t properly explain his role during the Resistance, which was purely one of politics. He did not participate in any resistance movement.
The messenger and interpreter for Léon Blum, he established relationships and endeavored, with other militants, to bring to the PS underground organization, an agenda and, above all, a legitimacy. After the suspension of the Riom trial (a failed attempt by the Vichy Regime to place legal blame on the French Third Republic for the French defeat by the Germans in 1940), he took charge, in May 1942, of the composition of the underground Populaire for a South Zone edition. In the spring of 1943, with his wife Cletta who was a combination of bravery, composure and daring, he left Marseille when it became too dangerous, for Lyon in order to go completely underground.
In April 1943, he successfully completed a mission to London. He obtained, from General de Gaulle and the Jean-Jaurès socialists, the political acknowledgment of the underground PS and personal legitimacy. He combined the “Gaullist” socialists with the “anti-Gaullists” of London in the composition of a text that would become the program of the Socialist Party, which proposed the unification of the parties and the movements of resistance. On his return, he relocated to Paris.
On the 4thof June, in Lyon, he completed his mission in front of the CAS-Sud and then, in Paris, before the CAS-Nord. After being redefined and ratified in London, it was unanimously adopted. On the 17-18th of June in Paris, the reconstituted PS achieved its unification. As a compromise reached after difficult negotiations, Jean Texcier for the North and Daniel Mayer for the South reached an agreement that guaranteed a degree of autonomy to the directing committees of both zones that would be overseen by an Executive Committee of nine members.
With “the general assent,” Daniel Mayer was nominated Secretary of the PS underground. His track record at the CAS-Sud and his success in London assured him a level of legitimacy that no other director contested.
In the autumn of 1943, after the dissolution of the Komintern, in the name of PS, proposed to the PC the creation of a committee to explore “the problems of the united working class” but the Communists refused a privileged alliance with the PS by invoking the priority given to the national union in the struggle against the occupier. Meanwhile, at the end of 1943, Daniel Mayer declined the proposals of rapprochement made to the PS by the Mouvement de libération nationale (National Liberation Movement) and postponed the delicate question of alliances to the future of the Liberation. Instead of the establishment of a Labor Party mingling Socialists and Christians, Daniel Mayer wanted the adhesion of social elements of the MLN to a purified PS, renewed in its methods and in its men but loyal to its original doctrine.
After André Le Troquer departed for Algeria in September 1943, Daniel Mayer took a seat at the planning assembly of the Conseil national de la Résistance (National Council of the Resistance, CNR). He was proud to participate in the prestigious institution of the internal Resistance but he was quickly disenchanted because the system that Blum had wanted and that he himself had defended relentlessly did not allocate the Socialists the place, power or recognition that they expected. He ceaselessly went to war against the communists who, all the way through, tried to marginalize, or even exclude, the PS from the political management of the Resistance. Thus, he observed that at the CNR the important decisions were not taken at the center of the planning assembly but at the Executive Committee where the PS did not have a representative. He claimed in vain that the PS could be dealt with like the PC, who had a very active member on the Executive Committee, Pierre Villon, who sat in the name of Front nationale (National Front).
He contributed considerably to the “Programme d’action de la Résistance” (Action Program of the Resistance) for the CNR, adopted on March 15 1944, after violent clashes with Pierre Villon. Even though the hour of Paris’s liberation drew closer, in complete disagreement with the PC and the Executive Committee of the CNR, Daniel Mayer denounced the words of the order and called a general strike for the 15th of July 1944. He protested, once again, against the encroachments of the Executive Committee against the “minor members” of the CNR.
In total opposition to the communists, he voted, on August 20th, for a truce to the fighting because he was convinced that beginning the insurrection before the arrival of Allied troops could lead to a blood bath and the destruction of Paris.
On the 26th of August 1944, he took part in the triumphant parade on the Champs-Elysées. Like the other members of the CNR, Daniel Mayer had to jostle for position in the first row beside General de Gaulle. The unknown activist emerged from the shadows. The Resistance launched Daniel Mayer to dazzling political heights. At 35 years old, the former editor of Populaire with no formal training, before 1940, no elected office, no responsibility at the federal or national levels, became, after the Liberation, the General Secretary of the SFIO (1944-1946).
A member and then, between 1945-1958, a deputy of l’Assemblée consultative (Consultative Assembly), he was Minister of Labor and Social Security in the government of Léon Blum, in December of 1946, and, without interruption, from May 1947 until October 1949. He presided for three years over la commission des Affaires étrangères (Foreign Affairs Commission) from 1953-1955.
In March 1958, he was elected president of League of Human and Citizen Rights. Threatened with exclusion as a cause of repeated parliamentary indiscipline (he was in complete disagreement with the Algerian policies within his party), he resigned from his position as deputy before quitting the SFIO entirely in 1958 in order to found le Parti socialiste autonome (Autonomous Socialist Party-SFIO) with his friends Edouard Depreux and Robert Verdier. He played an unassuming role in the Parti socialiste unifié (United Socialist Party, PSU) before leaving in 1967 to join the new Parti socialiste in 1970. He presided over la Fédération internationale des droits de l’Homme (The International Federation for Human Rights) from 1977-1981.
Named president of the Conseil constitutionnel (Constitutional Council) by François Mitterrand in February 1983, he resigned the presidency in February 1986 while remaining a member of the Conseil constitutionnel until 1992.
Martine Pradoux, "Daniel Mayer", in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004.
Traduction : Gabrielle Ciceri