Insigne du corps urbain des gardiens de la paix de Nice
Légende :
Le corps urbain des gardiens de la paix de Nice a reçu la Médaille de la Résistance par décret en date du 24 avril 1946.
Genre : Image
Type : Insigne
Source : © Collection privée Droits réservés
Détails techniques :
Insigne métallique apposé sur support en cuir.
Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Alpes-Maritimes - Nice
Analyse média
L'insigne, en forme d'écu, reprend les armoiries de la Ville de Nice agrémentées de la Médaille de la Résistance et des inscriptions "Police nationale", "corps urbain" et "Ville de Nice".
Le pays niçois est symbolisé par une aigle rouge sur fond blanc, posé sur trois monts (en langage héraldique, l'aigle est toujours du genre féminin). La couronne comtale symbolise sa domination sur le comté de Nice, et elle prend appui sur trois monts bordés par une mer stylisée. La présence de l'aigle, qui constitue l'emblème impérial par excellence, montre que ces armoiries sont étroitement liées au pouvoir savoyard. Ne disposant d'aucune légitimité dynastique en Provence, les comtes puis les ducs de Savoie, de la fin du XIVe au début du XVe siècle ne peuvent, en effet, justifier leur domination en pays niçois qu'en se réclamant de leur titre de vicaire impérial. L'aigle dominant les trois collines est donc une illustration et une légitimation des Savoie, qui établissent leur domination sur le pays niçois. L'association du blanc et du rouge est une reprise des émaux héraldiques de la croix de Savoie. Les trois monts symbolisent un honneur territorial, sans souci de réalisme géographique. Par leur structure emblématique, les armoiries de Nice constituent donc un signe d'allégeance et de fidélité à la maison de Savoie.
Source : Derboulle B., « L'histoire des armoiries de Nice », in Nice-Historique, 1991, p. 3-19.
Contexte historique
Dès l'année 1942, un groupe de résistance se crée au sein du corps urbain des gardiens de la paix de Nice. Son action s'amplifie au fil des mois : fourniture de renseignements d'ordre militaire (réseau Ajax), aide aux Juifs et patriotes traqués, diffusion de journaux clandestins, constitution de dépôts d'armes et de munitions, complicité dans des évasions, aide à des jeunes pour échapper au STO...
La fonction facilitant l'accès à divers renseignements, les gradés furent les auxiliaires précieux de plusieurs réseaux de renseignement.
Lors des combats de la libération, le 28 août 1944, les gardiens prirent une part capitale dans les actions engagées : occupation de la préfecture, de la mairie et défense d'édifices avec l'aide de FFI. De nombreuses armes et munitions cachées furent distribuées lors des combats libérateurs. Deux gardiens furent tués (Verdun Vial du groupe Lenoir à proximité de la mairie et Jean Gironne des F-TP à proximité du lycée de garçons), six furent blessés au cours de la guérilla urbaine les ayant opposés aux derniers éléments de la 148e division de réserve de la Wehrmacht.
Signalons également que plusieurs policiers niçois sont morts en déportation - notamment deux commissaires et six inspecteurs des RG, de la Sûreté ou de la Sécurité publique, membres du réseau Ajax, des mouvements Combat ou MNRPGD, ainsi qu'un gardien de la Paix, Raphaël Calvia, membre du groupe Surcouf - et d'autres sont revenus des camps de la mort, notamment deux commissaires, deux inspecteurs et un gardien de la Paix, Pierre Mendiondou, membre du groupe Surcouf.
Le corps des gardiens de la Paix de Nice a été récompensé par l'attribution de la Médaille de la Résistance par décret du 25 avril 1946.
Auteur : Fabrice Bourrée
Sources : renseignements communiqués par Jean-Louis Panicacci, président de l'Association des amis du musée de la résistance azuréenne.
Association nationale des médaillés de la Résistance, La Médaille de la Résistance française, Lavauzelle, 2002.