Oyonnax - Le 11 novembre pour les résistants de l'Ain
Légende :
Témoignages d'Henri Petit dit "Romans" et d'André Jacquelin sur le défilé du 11 novembre 1943 à Oyonnax. Pour cette action, la Ville s'est vu décerner la Médaille de la Résistance (décret du 16 janvier 1947)
Genre : Image
Type : Reportage
Producteur : Rhône Alpes actualités
Source : © INA Droits réservés
Détails techniques :
Durée : 05 min 12 s
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ain - Oyonnax
Analyse média
Rappel des événements qui se sont déroulés à Oyonnax. Des maquisards, dont Henri Petit dit "Romans" et André Jacquelin, se souviennent du défilé du 11 novembre 1943 à Oyonnax. Ils défilèrent dans cette ville de la France occupée pour commémorer l'armistice de 1918.
Source : site Internet de l'INA.
Contexte historique
Ville de moins de 10 000 habitants en 1940, Oyonnax est l'une des villes emblématiques de la Résistance dans l'Ain. Ville médaillée de la Résistance, elle s'est très vite mobilisée contre le régime de Vichy. Son maire, René Nicod, est l'un des quatre-vingts parlementaires à avoir refusé de voter les pleins pouvoirs au Maréchal. L'Armée secrète de l'Ain est l'une des plus efficaces du de la région, avec à sa tête Gabriel Jeanjacquot et Raymond Boudet.
C'est à Oyonnax que le chef des maquis de l'Ain, le capitaine Romans-Petit, décide de mener une action destinée à changer l'image des maquisards. Il s'agit de montrer qu'ils ne sont pas des "métèques", des "hors-la-loi", des "terroristes" comme les présente la propagande vichyste, mais des soldats encadrés, disciplinés et désireux de se battre pour libérer leur pays. Cette action est un défilé d'environ 130 hommes (sans compter les maquisards postés en protection) le 11 novembre 1943 en pleine ville ; un défilé impeccable, avec des représentants des autorités de R1, qui vont déposer au monument aux morts une croix de Lorraine aux couleurs de la République avec la mention "Les vainqueurs de demain aux vainqueurs de 1914-1918". La population n'en croit pas ses yeux puis applaudit au passage des jeunes du maquis qui démontrent par leur tenue qu'ils ne sont pas une équipe de voyous ou de terroristes. Ce défilé, médiatisé par la presse clandestine, a un retentissement spectaculaire, et, en février 1944, est connu à Londres et à Alger. Il contribue à donner aux Alliés une image positive de la Résistance et conforte leur intention d'armer les maquis.
Il n'y a pas eu de représailles directes et immédiates au défilé d'Oyonnax. Romans-Petit et les chefs de la Résistance locale avaient pris soin de ne pas faire défiler de maquisards originaires d'Oyonnax le 11 novembre, même s'ils étaient là dans la foule et postés en protection sur les routes autour de la ville. L’AS locale et les membres des administrations (police, gendarmerie, Postes, etc.) ont également très largement facilité le défilé. Cependant, dans les semaines qui suivent le défilé, les GMR attaquent des camps et les Allemands arrêtent des responsables de la Résistance dans le département. Un mois plus tard a lieu la rafle du 14 décembre 1943 à Nantua.
Claude Morel in DVD-ROM La Résistance dans l'Ain et le Haut-Jura, Département AERI-Fondation de la Résistance, novembre 2013.