François de Menthon
Légende :
François de Menthon, co-fondateur du mouvement Liberté avec Pierre-Henri Teitgen qui, après fusion avec le Mouvement de Libération Nationale, deviendra Combat et fondateur du CGE avec Jean Moulin
François de Menthon, co-founder of the Resistance movement Liberté with Pierre-Henri Teitgen. Upon the unification with the movement Libération Nationale the two movements became Combat and Menthon became a co-founder of the CGE with Jean Moulin.
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc.
Lieu : France
Contexte historique
Pseudonymes : "Tertius", "Joyeuse"
François de Menthon naît à Montmirey-la-Ville (Jura) le 8 janvier 1900, d'une vieille famille de la noblesse savoyarde. A 20 ans, il passe l'agrégation de Droit. Embrassant les thèses du pape Léon XIII, il se rallie à la République et aux réformes sociales. Militant chrétien, il est président, en 1922, de l'Action catholique de la jeunesse française (ACJF) de Haute-Savoie, puis président national en 1926. En 1922, il épouse Nicole de Saint-Seine avec laquelle il aura six enfants. Il est professeur d'économie politique à Nancy à partir de 1930. En 1938, il fonde avec Pierre-Henri Teitgen, la revue Droit social.
En 1939, il s'engage comme volontaire malgré sa famille nombreuse. Blessé sur la ligne Maginot, le capitaine François de Menthon s'évade de l'hôpital de Saint-Dié pour rejoindre Menthon-Saint-Bernard le 20 septembre 1940. Rencontrant son ami Gérard Molerat de Jeu, qui distribue ses Cahiers de la France Libre dès juillet 1940 à Annecy, il a l'idée de rédiger et de publier le 25 novembre 1940, le premier journal clandestin, intitulé Liberté.
François de Menthon est interrogé à plusieurs reprises, en 1941, dans le cadre de l'enquête menée, à Marseille, par le tribunal de la 15e région militaire sur le journal Liberté. Il comparaît en mars 1943, devant la Section spéciale près la cour d'appel d'Aix qui se déclare, finalement, en mai 1943, incompétente à son propos. La surveillance et les tracasseries policières ne l'empêchent pas de militer avec force à Combat. Il reçoit en son château de Menthon, début janvier 1942, Jean Moulin accompagné de Georges Bidault et de Henri Frenay, afin de lancer un organisme destiné à préparer l'après-guerre et la mise en place du programme politique de la future république.
Il est attiré, le 2 mai 1942, dans un traquenard par des sbires du SOL de Joseph Darnand, qui le plongent dans un bassin devant la mairie d'Annecy. Cette affaire, relativement banale, fait grand bruit, allant jusqu'à Londres, étant reproduite dans les journaux clandestins. Joseph Darnand, alors chef des SOL, doit mettre fin aux poursuites judiciaires engagées contre lui par Paul Viret et François Isard.
En juin 1942, François de Menthon crée, à Evian, avec Jean Moulin, le Comité des experts (qui deviendra le Comité général d'études, le CGE, au cours de l'hiver 1943). Pendant plus d'un an, il s'implique corps et âme dans ses travaux, réfléchissant notamment à la réforme des institutions politiques françaises ainsi qu'aux sujets économiques, et renonçant, pour ce faire, à siéger au comité directeur des Mouvements Unis de Résistance (janvier 1943). Son autorité morale personnelle, ajoutée à sa réputation d'ancien responsable des jeunesses catholiques et le prestige de sa famille des comtes de Menthon entrainent derrière lui dans la Résistance de nombreux jeunes catholiques hauts-savoyards.
Un an plus tard, il est appelé à Alger et devient commissaire à la Justice, puis garde des Sceaux du gouvernement provisoire de Charles de Gaulle. Après la Libération, il est procureur de la France au procès de Nuremberg. C'est le commandant "Michel" (Cyril Lazare), ancien commandant de la compagnie FTP d'Evian qui le pilote jusqu'en Allemagne.
Le 16 octobre 1945, il est fait compagnon de la Libération par décret.
Après 1945, il est député et ministre. Il occupe de hautes fonctions européennes de 1951 à 1953, tout en restant un membre très influent du MRP. En 1958, il quitte la vie politique pour reprendre ses cours à la faculté de Nancy (jusqu'en 1962) et la direction de Droit social. Il est maire de Menthon-Saint-Bernard de 1944 à 1977 et président des maires de Haute-Savoie de 1954 à 1977. En février 1983, il perd sa femme Nicole de Saint-Seine. Il s'éteint en juin 1984.
Il est enterré, selon son désir, dans le cimetière de sa commune.
Alias: “Tertius” “Joyeuse”
François de Menthon was born in Montmirey-la-Ville in Jura on January 8th 1900 to a family with origins from the nobility in Savoie. At age 20 he received his PHD in Law. Embracing the theses of Pope Léon XIII, he supported the Republic in terms of social reforms. A devout Christian, he became the president of the Action catholique de la jeunesse française (ACJF) in Haute-Savoie in 1922 and then nationally in 1926. In 1922, he married Nicole de Saint-Seine with whom he fathered six children. In 1930 he became a professor of political economy in Nancy. In 1938, he co-founded the magazine Droit Social with Pierre-Henri Teitgen.
In 1939 he enlisted in the military voluntarily despite being the father of a large family. Wounded on the Maginot Line, Captain François de Menthon was sent to the hospital of Saint-Dié to rejoin Menthon-Saint-Bernard on September 20th 1940.Through meeting Gérard Molerat de Jeu who had been distributing his Cahiers de la France Libre starting in July of 1940 in Annecy, Menthon decided to begin publishing the first clandestine paper, Liberté, with its first edition being distributed on November 25th 1940.
Menthon was interrogated several times by authorities in 1941 and was taken to court by the 15th Military region in Marseilles concerning his newspaper Liberté. In 1943 he appeared before a special section of the court in Aix but was not sentenced. The police surveillance and harassment did not stop him from his activity in Combat.
In his Château of Menthon in early 1942, he met with Jean Moulin, Georges Bidault and Henri Frenay with the goal of creating an organization that would prepare the post-war years and a new political program for the Republic once reestablished.
On May 2nd, 1942 he was lured into a trap by henchmen of the service d'ordre légionnaire of the Vichy Government (SOL) placed under the command of Joseph Darnand and had to defend himself in a prosecution carried out by Paul Viret and François Isard. Although quite ordinary, this affair generated quite a stir whether in the clandestine press or including in London. Joseph Darnand, the head of the SOL, had no choice but to give up all legal prosecutions carried out by Paul Viret and François Isard.
In June 1942, François de Menthon and Jean Moulin created le Comité des experts (which would become le Comité general d’études, (CGE) over the winter of 1943) in Evian. During more than a year he worked wholeheartedly for the committee, keeping in mind the reform of French political institutions as well as economic issues and in doing this he renounced his chair as director of the Comité des Mouvements Unis de Résistance (MUR). In January 1943 His own moral authority added to his reputation as former head of the Jeunesses catholiques (Catholic Youth) and the prestige of his family he carried with himself was obvious to fellow resistants’ and young Catholics from Haute-Savoie.
One year later, he was called to Algiers and became commissioner of Justice then Secretary of State for Justice (Garde des Sceaux) under the provisional government of Charles de Gaulle. After the Liberation, he was appointed Prosecutor for France during the Nuremburg Trials, brought there by the pilot commander “Michel” (Cyril Lazare), former commander of the FTP of Evian.
On October 16th 1945 he was made Compagnon de la Libération by decree. After 1945 he served as deputy minister than going on to hold high posts in the European government from 1951-1953, all while remaining a very effective member of the MRP. In 1958 he left the political realm to return to teach social law in Nancy until 1962 and became the head publisher of Droit social. He was elected mayor of Menthon-Saint-Bernard from 1944-1977 and president of the Mayors of Haute-Savoie from 1954-1977. In February 1983 he lost his longtime wife Nicole de Saint-Seine. François de Menthon died one year later in June 1984 and is buried in the cemetery of Menthon-Saint-Bernard.
Comité de pilotage du CD-Rom La Résistance en Haute-Savoie, AERI, 2004.
Traduction (en cours) : Sarah Buckowski.