Conditions de vie au maquis

Légende :

Entretien avec Pierre Coti enregistré par Marcel Santoni le 12 décembre 2000. Extrait du CD-ROM La Résistance en Corse, AERI, 2003. 

Genre : Son

Type : Témoignage

Source : © Mémorial informatique : la Résistance en Corse Droits réservés

Lieu : France - Corse

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Analyse média

Recruté par André Giusti à son retour des Chantiers de jeunesse en juin 1942 pour le maquis de Sainte-Marie Sicche, Pierre Coti réceptionne des parachutages et rejoint le maquis d'Azilone fondé par Arthur Giovoni après la mort d'André Giusti en juin 1943. En septembre,il s'engage dans le Bataillon de choc. Blessé à Puzzichello, il participe après la libération de la Corse à l'expédition sur l'île d'Elbe puis aux combats en Provence, en Alsace et en Autriche. Blessé quatre fois, il reçoit la Médaille militaire,la Croix de guerre et la Légion d'Honneur. Il meurt en décembre 2000 à Sainte Marie Sicche.


Extrait du CD-ROM La Résistance en Corse, AERI, 2003. 

Contexte historique

Extrait du livre de Maurice Choury, Tous bandits d'honneur (édition de 1956, p.113):

"Les maquisards du Sartenais - ils sont des centaines - ne peuvent tenir que grâce à la population des villages qui leur fournit l'hébergement, le ravitaillement, les renseignements, les agents de liaison, les équipes de protection, des refuges. L'ennemi contrôle les villes et les gros bourgs. Mais dans les villages et en montagne, de jour comme de nuit, les patriotes sont chez eux. Dès que l'ennemi apparaît, l'alerte est donnée et toutes les dispositions sont prises. Toute la population de l'Ortolo est dans la Résistance. Des familles entières consacrent toute leur activité au ravitaillement et à la sécurité des hommes du maquis. Des propriétaires, tel Jean-Paul Polidori, envoient des vivres. A Granace, chez le vieux Pasquin Leandri, on est sûr de trouver le gîte et le couvert, et des guides, le plus souvent pieds nus, mais qui vous accompagnent par tout l'arrondissement s'il le faut. A Carabona, porte ouverte chez les Pietri, chez François Quilichini, chez les Giorgi où le fils répare un poste de radio clandestin. Dans ce hameau, on poursuit pendant plusieurs jours l'instruction militaire des jeunes réfractaires. A Gianuccio, où l'ennemi n'a jamais osé paraître, on fait en plein jour des tirs d'essai de fusils-mitrailleurs parachutés dans la région de l'Ortolo (terrain "Chèvre") et le plateau d'Ovace (terrain "Lion"). Au castel de Baraci, Rosine et Nicolas Toussaint sont de vrais anges gardiens pour les membres du Comité d'arrondissement campant dans le maquis voisin. A Pantano, sous la garde des familles Stromboni, les dirigeants du Front national tiennent des assises quasi publiques. Cette région constitue un tel point d'appui de la Résistance que le Comité d'arrondissement envisage d'en faire un véritable réduit militaire".

Noter qu'en Corse, c'est le mot "macchiagiolu" qui correspond à "maquisard". Dans un texte signé le 21 février 1958, par Vittori, Choury et Giovoni, les trois dirigeants du Front national disent que "si le Front national en Corse n'a pas qualifié de "FTPF" les membres de ses groupes de combat, c'est en raison du particularisme insulaire et de la tradition. Le "macchiagiolu" était notre franc-tireur". (Ce texte a été communiqué par le général Roidot).


Hélène Chaubin, "Les conditions de vie dans l'un des maquis les plus denses de Corse, décrites par l'un des dirigeants du Front national.", Extrait du CD-ROM La Résistance en Corse, AERI, 2003.