Le ravitaillement du maquis : témoignage d'Henri Pasquier

Genre : Son

Type : Témoignage audio

Source : © Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon Droits réservés

Détails techniques :

Durée

Lieu : France - Grand Est (Champagne-Ardenne) - Doubs

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Contexte historique

La ferme de Rufille appartenant à la famille Cachot héberge pendant plus d'un mois, de fin juillet au 10 septembre 1944, un maquis formé par les hommes de la compagnie du capitaine Ducret, membres de Libération-Nord et de l' Armée secrète(AS). Ils sont rejoints, fin août, par des volontaires des Montboucons (quartier de Besançon). Parmi ces derniers, se trouve Jean Jeune, un chef de groupe très actif et volontaire pour toutes les missions. La ferme de Rufille bénéficie d'une situation stratégique intéressante : située en haut d'une crête très boisée, elle domine deux axes empruntés par les Allemands cherchant à rentrer chez eux : l'axe Besançon-Belfort et celui de Besançon-Rougemont. Les autres sections de la compagnie Ducret sont cantonnées dans le secteur de la ferme, près de Rufille : dans la loge du Mont d'Agré avec le sous-lieutenant Henri Pasquier, à la ferme des Roussillons et à la ferme Combe Lançon. Non loin de là, se trouvent le maquis de la Grange Verdière avec Monsieur Georges Grosclaude et celui de Champoux avec une antenne médicale importante, dépendant du maquis de Vieilley (compagnie Molle constituée par des employés de la SNCF et des chantiers forestiers du Jura). Le maquis de Rufille est ravitaillé par la ferme, par le boulanger de Marchaux et par des expéditions dans les fermes autour de Besançon. Ainsi, André Jeune, frère de Jean, fait-il une expédition à Velotte pour collecter des marchandises et des armes. Les hommes sont vêtus d'uniformes de camps de jeunesse subtilisés dans les usines Weil de Besançon, usines reprises par la maison Houdard de Dijon au début de la guerre. Deux médecins, le docteur Quichon et le docteur Savourey, viennent y soigner les blessés. L'abbé Gallois, aumônier du maquis, y célèbre des messes en plein air, notamment le 3 septembre 1944. Le 5 septembre, quatre résistants, Boutonnet Roger, Pasquier Michel, Georges Felix, René Zanchi, rentrant d'une mission à la ferme de Rufille, sont arrêtés par un groupe d'Allemands en lisière de la forêt de Chailluz. Après un interrogatoire sommaire dans une ferme proche, ils sont exécutés dans la combe de Chailluz. C'est aussi en quittant ce maquis après une prise d'armes que Jean Cornet, accompagné de Jean Milani, est tué à Cromary, sur la route de Vieilley, le 8 septembre 1944, jour de la libération de Besançon. Dans les bois autour de la ferme, deux collaborateurs cherchant à s'enfuir sont rattrapés et gardés par les maquisards avant d'être conduits à Besançon, le 9 septembre. Le 10 septembre, les FFI quittent la ferme de Rufille et se rendent à Besançon où beaucoup s'engagent pour la durée de la guerre.


Françoise Leboul, "Le maquis de Rufille", extrait du CR-Rom La Résistance dans le Doubs, AERI, 2008.