Raymond Mulard

Légende :

Raymond Mulard, porte-­drapeau lors du défilé historique du 11 no­vembre 1943 à Oyon­nax

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © La Voix du Maquis N° 55 1978 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : Sans date

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ain - Oyonnax

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Contexte historique

Né le 18 septembre 1913 à Paris où il passe sa jeunesse, il y apprend le métier d'électricien. Il effectue le service militaire légal d'octobre 1934 à octobre 1935. Travaillant dans la région parisienne, il est mobilisé le 17 septembre 1939 au 223e régiment de réserve territotiale de la 7e armée. En 12 jours, son régiment se replie du nord-est de Paris jusque dans le Sud-Ouest en subissant les bombardements aériens notamment sur la Loire.

Sa brillante conduite au feu lui vaut la Croix de guerre 1939 - 1940 et il est démobilisé le 5 septembre 1940. Il continue de travailler en zone occupée jus­qu'en 1943.
Devançant la réquisition pour la Relève en Allemagne, il rejoint les maquis de l'Ain où, le 15 août 1943, il est affecté au camp de Morez sous les ordres de Pierre Marcault. Il est désigné porte-drapeau pour le défilé emblématique du 11 novembre 1943 à Oyonnax. Il participe à différentes opéra­tions contre les GMR (Groupes mobiles de réserve), effectue de nombreux coups de main et sabotages dans le groupe franc Marco, participe aux opéra­tions de février 1944 au Rut (ou Rupt) et à Hauteville-Lompnès.

Arrêté au cours d'une mission le 7 avril 1944 à la Cluse, il est conduit à Montluc, puis à Compiègne. Le 4 mai, il est dirigé sur Buchenwald, puis vers le 15 mai sur le kommando de Dora où, dans l'usine souterraine, sont construits les V1 et les V2. Comme beaucoup de ses camarades, il sabote certains de ces engins meurtriers, notamment lors des alertes aériennes. Devant l'avance alliée, fin mars 1944, les dépor­tés de Dora, à bout de forces, sont évacués dans des conditions terribles vers le camp de Bergen-Belsen où il est prévu de les faire tous disparaître : tranchées et bulldozers les attendent. Du pain empoisonné est sur le point de leur être distribué lorsque les troupes anglaises les libèrent le 15 avril 1945 : ce moment est également vécu par son camarade Pierre Bourcier de Cerdon. Dans un piteux état, mais vivant, Raymond est rapatrié sur Paris le 19 mai 1945. Rapidement, il quitte Paris pour revenir dans l'Ain où il travaille au barrage de Génissiat, puis il part en Alsace où il reste 14 années dans les chantiers des travaux publics.

Raymond Mulard est décédé le 4 avril 1992 à Ceyzériat.


Claude Morel, in DVD-ROM La Résistance dans l'Ain et le Haut-Jura, AERI, 2013