La mise en oeuvre

Le 11 novembre à 9 heures, les hommes choisis pour défiler à Oyonnax embarquent dans huit véhicules. Le point de rassemblement et de départ du convoi se situe au Grand-Abergement, à une quarantaine de kilomètres au sud d’Oyonnax. A 11 h 55, soit avec presque une heure de retard, les véhicules arrivent à Oyonnax par la route d’Echallon.

Attirés par ce remue-ménage inhabituel, les gens commencent à arriver de toutes parts ; bientôt, c'est une véritable foule qui se masse sur les trottoirs. En formation impeccable, chaque section flanquée des cadres en tenue s'ébranle, et, pour les habitants, c'est un spectacle extraordinaire de voir, en pleine Occupation, un groupe de maquisards en uniformes et en armes se diriger au pas cadencé vers le monument.

Au pied du Monument aux morts du « Vieux François », Henri Romans-Petit dépose une gerbe en forme de croix de Lorraine, portant la mention "Les vainqueurs de demain à ceux de 1914-1918". Après avoir fait observer une minute de silence, il entonne la Marseillaise, puis le chant Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine repris par la population. A l'issue de la manifestation patriotique, les chefs donnent le signal du départ. Les clandestins rejoignent alors les camions qui bientôt s'éloignent au chant de la Marseillaise

Auteur(s): Département AERI
Source(s):

Claude Morel in DVD-ROM La Résistance dans l’Ain et le Haut-Jura, Fondation de la Résistance – Département AERI, 2013.
Patrick Veyret, Histoire secrète des Maquis de l’Ain, La Tailla

Plan de l'expo

Crédits

Bibliographie

Le départ pour Oyonnax et le défilé haut ▲

Le 11 novembre à 9 heures, les hommes embarquent dans sept véhicules de l’armée d’armistice cachés à la régie des Transports de l’Ain de Tenay auxquels il faut ajouter celui de la Trappe des Dombes qui transporte la Garde d’honneur et la clique. Le point de rassemblement et de départ du convoi se situe au Grand-Abergement, à une quarantaine de kilomètres au sud d’Oyonnax. 

A 11 h 55, soit avec presque une heure de retard, les véhicules arrivent à Oyonnax par la route d’Echallon. Les hommes du défilé, habillés en blouson de cuir et uniforme des chantiers de jeunesse descendent des camions. Attirés par ce remue-ménage inhabituel, les gens commencent à arriver de toutes parts ; bientôt, c'est une véritable foule qui se masse sur les trottoirs. Lorsque le chef départemental donne d'une voix forte l'ordre de départ : "Maquis de l'Ain, à mon commandement, en avant marche !", des applaudissements et des vivats éclatent. En formation impeccable, chaque section flanquée des cadres en tenue s'ébranle, et, pour les habitants, c'est un spectacle extraordinaire de voir, en pleine Occupation, un groupe de maquisards en uniformes et en armes se diriger au pas cadencé vers le monument. 

Le maquisard Roger Tanton ouvre la marche, précédant le chef Romans-Petit, en uniforme de capitaine aviateur, escorté de responsables de la région R1, Henri Jaboulay, Lucien Bonnet et Charles Mohler, également vêtus de leur tenue d'officier. Ils sont protégés par un groupe franc de cinq hommes. Derrière eux marchent le porte-drapeau, Raymond Mulard, et sa garde d'honneur en gants blancs, eux-mêmes suivis des clairons et des porteurs de la gerbe. Viennent ensuite deux sections du camp de Morez entraînées par Pierre Marcault et commandées par Jean-Pierre de Lassus et Henri Girousse puis la section du camp de Corlier sous les ordres de Jean Vaudan. La marche est fermée par une voiture et deux hommes qui demandent à la foule de ne pas suivre le cortège. 

Au pied du Monument aux morts du « Vieux François », Henri Romans-Petit dépose une gerbe en forme de croix de Lorraine, portant la mention "Les vainqueurs de demain à ceux de 1914-1918". Cette dernière fait 80 cm de haut. Elle est composée d’un montant en bois recouvert de mousse naturelle avec des violettes artificielles. Entre les deux branches de la croix de Lorraine est placé un nœud tricolore à 4 branches. Après avoir fait observer une minute de silence, Romans-Petit entonne la Marseillaise, puis le chant Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine repris par la population. Dans son livre Les Obstinés, Romans-Petit évoque ce moment fort en émotion : « En deux mots, je demande à tous de rester calmes, de ne pas entraver notre départ. Mais filles, femmes, garçons, les yeux embués, la voix enrouée viennent vers nous, se jettent dans nos bras. On entend des exclamations qui remuent jusqu’aux entrailles : « Vous venez de venger mon fils ! - Je vis les plus beaux moments de ma vie ! - Ah ! On viendra me critiquer les terroristes ». Je n’arrive pas à prendre les billets de cinq et dix francs, les paquets de cigarettes entamés qui nous sont tendus. » 

Mais la prudence est de règle et les chefs donnent les consignes de départ. S'arrachant aux mains qui les agrippent, les clandestins rejoignent les camions qui bientôt s'éloignent au chant de la Marseillaise. Aussitôt, les groupes de sécurité décrochent à leur tour.

Auteur(s) : Département AERI
Source(s) :

Claude Morel in DVD-ROM La Résistance dans l’Ain et le Haut-Jura, Fondation de la Résistance –  Département AERI, 2013. 
Patrick Veyret, Histoire secrète des Maquis de l’Ain, La Taillanderie, 2010.
Henri Romans-Petit, Les obstinés, éditions Janicot, 1945. 
Jérome Croyet, « Le défilé du 11 novembre 1943 à Oyonnax », Archives départementales de l’Ain, non publié. 
François Marcot, article « 11 novembre 1943 » in F. Marcot (dir.), Dictionnaire historique de la Résistance, Laffont, 2006.

Quelques participants du défilé et du service d'ordre haut ▲

Les hommes du lieutenant Bourret, chef du camp de Cize, contrôlent les accès de la ville et les points névralgiques, des groupes de maquisards neutralisent le commissariat, la poste, la gendarmerie, la mairie et la caserne des pompiers. Des maquisards des camps de Granges et de Cize gardent les abords de la ville et se tiennent prêts à diriger vers les bois ceux du défilé en cas d'irruption de l'ennemi à Oyonnax.

Le maquisard Roger Tanton ouvre la marche, précédant le chef Romans-Petit, en uniforme de capitaine aviateur, escorté de responsables de la région R1, Henri Jaboulay, Lucien Bonnet et Charles Mohler, également vêtus de leur tenue d'officier. Ils sont protégés par un groupe franc de cinq hommes.

Derrière eux marchent le porte-drapeau, Raymond Mulard, et sa garde d'honneur en gants blancs, eux-mêmes suivis des clairons et des porteurs de la gerbe.

Viennent ensuite deux sections du camp de Morez entraînées par Pierre Marcault et commandées par Jean-Pierre de Lassus et Henri Girousse puis la section du camp de Corlier sous les ordres de Jean Vaudan. La marche est fermée par une voiture et deux hommes qui demandent à la foule de ne pas suivre le cortège. 

Auteur(s) : Département AERI
Source(s) :

Claude Morel in DVD-ROM La Résistance dans l’Ain et le Haut-Jura, Fondation de la Résistance –  Département AERI, 2013. 
Patrick Veyret, Histoire secrète des Maquis de l’Ain, La Taillanderie, 2010.