Carte de membre du Comité local de libération de Versailles
Légende :
Carte de membre du Comité local de libération de Versailles d'Yves Tricaud, en qualité de représentant du Mouvement de libération nationale (MLN).
Genre : Image
Type : Carte officielle
Source : © Archives privées Yves Tricaud Droits réservés
Date document : Fin août 1944
Lieu : France - Ile-de-France - Yvelines - Versailles
Contexte historique
Yves Tricaud est né le 10 juillet 1926 à Versailles. Sa mère, avocate, était conseillère municipale adjointe à Versailles avant-guerre. Elle avait démissionné de son poste en 1941 suite à un désaccord avec le conseil municipal approuvant la politique gouvernementale en Syrie.
Son père, directeur à la banque de l'Union parisienne, en déplacement à Vienne, avait été fortement impressionné par l'Anschluss. Celui-ci travaillait avec Pierre de Gaulle, le frère le plus proche de Charles de Gaulle, et, selon Yves Tricaud, "Charles était déjà quelqu'un de tout à fait situé à la maison. Dans la bibliothèque familiale, il y avait deux ou trois livres de De Gaulle (Le fil de l'épée, Vers l'armée de métier)".
Collégien, Yves Tricaud est en vacances chez sa grand-mère, dans un petit village du Limousin, au moment de l'armistice. Il revient à Versailles en octobre 1940 et reprend ses études au collège Saint-Jean-de-Béthune.
En 1942, suivant les consignes entendues à la radio de Londres, Yves Tricaud fonde un petit groupe avec quelques camarades qui, faute de contacts sérieux, ne devait pas avoir de suite.
Quelque temps plus tard, son frère aîné, François, élève de khâgne au lycée Henri IV, lui ramène un exemplaire du journal Résistance. Il décide d'en assurer la diffusion à Versailles. Il distribue ensuite d'autres journaux clandestins comme Franc-Tireur, Combat, Libération ou encore Témoignage chrétien.
En 1943, un autre de ses frères, Jean, réussit à rejoindre les Forces françaises libres en partant de Bretagne. François, quant à lui, réussit à passer en Espagne puis à rejoindre l'Afrique du Nord. Avant de partir, il met Yves en contact avec Yvette Gouineau, adjointe de Jacques Destrée au sein du mouvement Résistance. Yves Tricaud vient alors de s'inscrire à la faculté de Droit de Paris.
Sa principale mission consiste à se procurer des faux tampons de mairies et à concevoir des fausses cartes d'identité, des cartes de ravitaillement et des certificats de travail. Il est aidé en cela par un employé du service départemental de la main d'oeuvre de Versailles, un nommé Fontenaille. Celui-ci sera déporté par la suite. Il est également en contact avec Jean Weibel.
En janvier 1944, Résistance est intégré au Mouvement de libération nationale. Yves Tricaud se voit confier la responsabilité du secteur de Versailles. Dès lors, ses contacts se multiplient et ses activités se diversifient. En juin ou juillet 1944, avec la complicité du garde-champêtre de Villepreux, il monte une opération au cours de laquelle il s'empare d'une grande quantité de tickets de pain. Ces tickets sont ensuite distribués à de nombreux réfractaires. A la fin août 1944, son groupe se charge du ravitaillement de la ville de Versailes en farine, légumes, produits pharmaceutiques, lait...
Lors de la constitution du Comité local de libération de Versailles, Yves Tricaud est nommé représentant du MLN.
Après un passage dans l'armée, il rejoint le secteur bancaire. Il passe neuf ans à Casablanca (Maroc), neuf ans à Lyon et termine sa carrière comme directeur régional de la Banque de l'Ouest.
Yves Tricaud était président de la section départementale de Charente-Maritime de l'Association nationale des médaillés de la Résistance et membre du conseil d'administration de la même association au niveau national jusqu'à la dissolution de l'association en 2013. Il était également président de la Fédération départementale de la Résistance de la Charente-Maritime et membre du bureau de l'amicale du mouvement Résistance.
Yves Tricaud est décédé à La Jarne (Charente-Maritime) le 14 mai 2018.
Décorations :
Officier de l'Ordre national du Mérite, médaille de la Résistance, croix du combattant, croix du combattant volontaire 1939-1945, croix du combattant volontaire de la Résistance.
Auteur : Fabrice Bourrée
Sources et bibliographie :
Service historique de la Défense, 16P 577975
Service historique de la Défense, 13 P 137.
Archives privées Yves Tricaud.
Archives privées Janine Desjeammes.
Entretien de l'auteur avec Yves Tricaud, 1998.