Barricade devant le 10 rue Boursault, Paris 17e
Légende :
Barricade construite devant l’école normale d’institutrices du 10 rue Boursault (Paris 17e).
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds André Surgand Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc
Lieu : France - Ile-de-France - Paris
Analyse média
A cet endroit, une plaque commémore le souvenir de Robert Desmonnet, FFI de 32 ans, mortellement blessé le 20 août 1944.
Gilles Primout
Contexte historique
Après la rupture de la trêve le 21 août, le colonel Lizé, commandant des FFI du département de la Seine et adjoint du colonel Rol-Tanguy, fait apposer un tract invitant les Parisiens à construire des barricades. Dans la soirée, au carrefour Saint-Michel–Saint-Germain, dans le secteur entre la Seine et le palais du Luxembourg, sont construites les premières barricades. Le 22 août, Rol-Tanguy réitère l'ordre de son adjoint en faisant afficher un ordre pour la défense de la population parisienne et un appel "Tous aux barricades". Le même jour, la presse de la Résistance, libre de paraître, diffuse des instructions pour les construire.
Près de 600 barricades s'érigent dans Paris. Tous les arrondissements sont concernés. Le centre historique de Paris, l'Est, nord-est et sud-est, sont particulièrement couverts. Parisiens et Parisiennes, tous âges confondus, participent à l'édification des barricades : pavés, grilles, sacs de sable, arbres, chariots, wagonnets sont utilisés comme matériaux. Le Paris de 1789, de 1830, de 1848 et de la Commune resurgit. La carte des barricades du "Paris insurgé" ne reflète pas tout à fait celle des révolutions de 1830 et 1848. Le Paris ouvrier de l'Est et du Nord s'est mobilisé et le Paris des quartiers aisés, les XVIe, VIIe, VIIIe s'est aussi investi. Rol-Tanguy qui en surveille la réalisation, utilise les compétences du secrétaire du syndicat des terrassiers. Les barricades doivent empêcher la circulation de l'ennemi. Elles ont eu pour résultant d'obliger les Allemands à rester dans leurs points d'appui. Elles n'ont pas pour objectif de libérer Paris mais de faire participer les Parisiens et Parisiennes à leur propre libération. En cela, elles ont un impact psychologique considérable et leur construction a constitué un temps fort du développement de l'insurrection.
Christine Levisse-Touzé, Paris libéré, Paris retrouvé, Gallimard Découvertes, 1994