Libération des Batignolles

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : 25 août 1944

Lieu : France - Ile-de-France - Paris

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Contexte historique

Le 5 novembre 1944, alors que les combats contre l'Allemagne nazie se poursuivaient, le commandant Raux, chef du Bataillon « Désiré » constitué le 19 août 1944 aux Batignolles, confiait à l'un de ses camarades de combat - J.M. Ferrari - le récit de la libération des Batignolles. En voici un extrait :

Mercredi 23 août : les barricades
« Les Allemands sont traqués sans arrêt. L'affaire la plus importante a lieu à dix heures sur le boulevard des Batignolles. Quatre camions et une voiture légère sont stoppés par notre feu. Des vingt hommes de ce convoi, dix neuf sont tués, un est blessé et fait prisonnier. Avant que camions et autos puissent être emmenés, les Allemands contre-attaquent avec deux petits tanks, un canon anti-chars et trois Tigres. Une ambulance les accompagne. D'autres chars sont signalés avenue de Clichy. Avec leurs canons, ils prennent en enfilade le boulevard des Batignolles et les grandes rues adjacentes. Ils ne s'engagent pas dans les artères moins larges. De ce fait, les bouteilles d'essence ne peuvent être employées et nos hommes sont contraints de se replier. L'ennemi ne tire que quelques coups. Nous avons des blessés. »

Jeudi 24 août : la Division Leclerc
« On entend le canon, les Alliés arrivent, la liberté est là, toute proche. Les Allemands essaient encore une fois d'atteindre le garage de la rue Boursault. Malgré leurs deux tanks, nous en conservons le contrôle. Les blindés se retirent. Pourvues d'autos, nos patrouilles sillonnent l'arrondissement. Nos groupes vont en mission dans tous les secteurs de Paris où du renfort est demandé. Quelques escarmouches ont lieu dans le 17e. Le nombre des prisonniers augmente. L'ennemi ne réagit plus beaucoup. Des éléments douteux s'étant infiltrés parmi nous, on arrête un officier, un homme et une femme dont la culpabilité est indéniable. On installe une Cour Martiale. » Deux jeunes à brassard, arrêtés par une patrouille de F.F.I., prétendent appartenir à un groupe de la rue Alphonse-de-Neuville dont le chef est un milicien notoire. Les F.F.I. du commandant Désiré s'emparent de 140 hommes dont une trentaine de miliciens. De bonne foi, les autres sont persuadés d'être de « la Résistance ». Ce groupe dépend d'un autre groupe, aussi de direction milicienne, qui a son siège avenue de Wagram et qui est à son tour réduit. « Dans la soirée, on apprend l'entrée à Paris de la Division Leclerc. La nuit est troublée par quelques fusillades. » La section du capitaine Dronne, arrivée par les quais rive droite, venant du pont d'Austerlitz, débouche, à 21 h 22, place de l'Hôtel de Ville. 


Vendredi 25 août : reddition des Allemands
« La bataille diminue considérablement d'intensité. On poursuit les ennemis isolés, les miliciens et les collaborateurs. Le nombre des prisonniers augmente. A 16 h, un Piquet d'Honneur assistant aux obsèques de deux des nôtres est attaqué pendant la cérémonie. Une femme est grièvement blessée. Certains de nos groupes envoyés en mission participent aux combat du Majestic et de la Chambre des Députés. On annonce la reddition des Allemands. La bataille dans Paris est finie. Un bureau d'enrôlement est ouvert. Les engagements sont nombreux. » Boulevard Berthier, des F.F.I., confondant le coq de Sainte-Odile avec un tireur, criblent de projectiles le gallinacé en cuivre. Avenue de Wagram, la colonne des prisonniers du Majestic, qui viennent de se rendre à Massu, sont atteints par une grenade au phosphore. Certains témoins incriminent un officier allemand. D'autres, un « grand civil blond ». Il y a vingt morts.