Contexte historique

A dix-sept ans, muni de son baccalauréat, Pierre Brossolette entre en "Khâgne" à Louis-le-Grand, où il trouve une brillante équipe de professeurs, les Bernès, les Roubaud, les Bellessort... Le 13 juillet 1921, il obtient la Licence ès Lettres, série langues et littérateures classiques, avec la mention assez bien. Le même été, affrontant pour la première fois le concours, il est reçu à dix-neuf ans à l'École Normale Supérieure de la rue d'Ulm. Il fut non seulement reçu mais classé premier desdeux sections Lettres et Sciences réunies. Malgré les instances du directeur, Gustave Lanson, qui souhaitait que le major de la promotion préparât l'agrégation des Lettres, Pierre Brossolette opta pour l'Histoire et, après trois années d'études durant lesquelles il passa avec succès la licence en Droit, le voici agrégé d'Histoire en 1925, à vingt-deux ans. Il est reçu deuxième à l'agrégation d'histoire, derrière Georges Bidault et devant Louis Joxe, suite à un petit scandale concernant le sujet tiré au sort. Il déclare avec fracas que le sujet -"Les abbayes carolingiennes sous Louis le Pieux" - ne justifie pas plus de sept minutes, quand on attend une heure de discours charpenté. Le jury reconnaît son erreur.

Ses maîtres, Charles Diehl, Guignebert... l'encouragent à poursuivre ses études historiques, mais s'il a ardemment travaillé dans les livres jusque-là, il se sent avant tout la passion d'agir. Après une année de service militaire, il se tourne vers le journalisme et la politique.