Vue du Massilia à Verdon sur Mer
Légende :
Vue du « Massilia » à Verdon-sur-Mer (Gironde), près de Bordeaux. 21 juin 1940.
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Archives nationales, 667AP/141 (photo 915) Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc
Date document : 21 juin 1940
Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Gironde - Verdon-sur-Mer
Analyse média
Le Massilia est un paquebot de ligne de la Compagnie de navigation Sud-Atlantique, lancé en 1914. Il est connu pour avoir été réquisitionné par le gouvernement Paul Reynaud replié en juin 1940 à Bordeaux en raison de la déroute de l'Armée française, afin de permettre à des hommes politiques (dont 27 parlementaires) de quitter la France avec l'intention de constituer un nouveau gouvernement en exil afin de mieux reprendre l'offensive militaire à partir des départements d'Afrique du Nord.
Parmi les passagers les plus connus :
César Campinchi, député, ancien ministre de la Marine ;
Édouard Daladier, député, ancien ministre de la Guerre et ancien Président du Conseil ;
Georges Mandel, député, ancien ministre de l'Intérieur ;
Pierre Mendès France, député, ancien sous-secrétaire d'État au Trésor, lieutenant d'aviation ;
Jean Zay, député, ancien ministre de l'Éducation nationale et des Beaux-Arts, sous-lieutenant.
Léandre Dupré, député.
Parti du port du Verdon en aval de Bordeaux, le Massilia arrive à Casablanca le 24 juin 1940.
Le Massilia est ensuite transformé en transport de troupes, et finit coulé en 1944 par l'armée allemande pour bloquer le port de Marseille.
Notice wikipedia consultée le 3 avril 2015
Contexte historique
Le 2 septembre 1939, la guerre est déclarée. Jean Zay, membre du gouvernement, n'est pas mobilisable. Il donne toutefois sa démission pour s'engager : "... Agé de 35 ans, je désire partager le sort de cette jeunesse française pour laquelle j'ai travaillé de mon mieux au gouvernement, depuis 40 mois ; Je demande donc à suivre le sort normal de ma classe", écrit-il au président du Conseil. Le 19 juin 1940, l'unité militaire à laquelle appartient le sous-lieutenant Jean zay se trouve près de Saint-Pourçain (Puy-de-Dôme), à proximité de la ligne tenue par les Allemands : avec l'accord du colonel Pointout il quitte son unité pour aller à Bordeaux où les parlementaires sont convoqués.
Le 20 juin, avec 27 parlementaires, il s'embarque sur le Massilia, pour rejoindre les pouvoirs publics qui doivent se replier sur Alger. Le 18 juin, devant la rapidité de l'avance allemande, le gouvernement Pétain, installé depuis le 16 juin, décide son transfert, et celui des parlementaires, en Afrique du Nord. Les plus farouches adversaires de l'armistice embarquent le 20 juin à bord du Massilia : Campinchi, Daladier, Mandel, Mendès France, Zay, ... Mais le gouvernement, sous la pression de Pierre Laval, renonce à partir. Il transforme alors en "fuyards" et "déserteurs" les passagers du Massilia, dont il empêche le retour, et qu'il jette en pâture à la presse. Ils sont retenus au Maroc pour ne pas gêner la mise à mort de la République, le 10 juillet, à Vichy, lors du vote des pleins pouvoirs à Pétain. Le piège s'est refermé.
Fonds Jean Zay, répertoire (667AP/1-667AP/150) par C. Piketty et E. Landgraf, Archives nationales, 2010
Biographie de Jean Zay sur le site de l'Assemblée nationale
"Jean Zay, mémoire d'un homme, modernité d'une oeuvre" (CRDP Orléans-Tours)