Note manuscrite intitulée « Vers la réforme de l’Enseignement »

Légende :

Première page d'une note manuscrite de Jean Zay sur le projet de réforme de l'enseignement.

Genre : Image

Type : Manuscrit

Source : © Archives nationales, 667AP/58/1 Droits réservés

Détails techniques :

Note manuscrite

Date document : 1937

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Contexte historique

En juin 1936, Jean Zay renonce à sa carrière d'avocat pour se consacrer à sa seconde mission gouvernementale. Le 4 juin 1936, Léon Blum, président du Conseil du gouvernement de Front populaire, le nomme ministre de l'Éducation nationale et des Beaux-arts. Rue de Grenelle, Jean Zay s'appuie sur Marcel Abraham qui avait une parfaite connaissance du ministère et qui restera son directeur de cabinet durant plus de quatre ans. Pour le reste de son cabinet, Jean Zay reprend les mêmes hommes qu'à la Présidence du Conseil. Lucien Coudor est son chef de cabinet du 24 janvier 1936 au 21 juin 1937, lui succède Alfred Rosier, secondé par trois enseignants, Raymond Las Vergnas, Pierre Boivin et René Paty. Serge Baret est le chef de son secrétariat particulier. Enfin Joseph-Jean Morer est chargé des relations avec le Parlement. Avec cette équipe, le très jeune ministre est à la tête d'un portefeuille alliant l'éducation nationale, les beaux-arts, la recherche et, dans un second temps, la jeunesse et les sports.

Si l'objectif est clair : la culture pour tous, le bilan est plus délicat à résumer. Sur le plan législatif, la seule loi qui passe l'épreuve du Parlement est celle du 9 août 1939 prolongeant la scolarité de 13 à 14 ans. Le grand projet de loi sur le réforme de l'enseignement, déposé devant la Chambre des députés en mars 1937, ne sera toujours pas discuté lorsque Jean Zay démissionnera en septembre 1939. Mais les fruits de ce projet verront le jour après 1945. La clé de voûte du projet est la réorganisation du ministère en directions de degrés. Les programmes du premier cycle secondaire et du primaire supérieur sont unifiés. La classe de sixième devient une classe d'orientation. Le sport est introduit à l'école et jusqu'à l'université. La scolarisation de l'Education Physique, jusqu'alors très militaire, est aussi une réponse des démocraties aux régimes totalitaires.

En matière de recherche scientifique et de vie culturelle, l'action de Jean Zay est multiple. Le CNRS. voit le jour à la fin de 1939. Jean Zay dépose sur le bureau de la Chambre des députés le projet d'École nationale d'administration : en janvier 1938, le projet est voté par les députés, mais la guerre surviendra avant son approbation par les sénateurs. Sur le plan culturel, le bilan est tout aussi complexe. On doit à Jean Zay la création de la Réunion des théâtres nationaux, celle du Musée d'art moderne et du Musée des arts et traditions populaires. Grand amateur de cinéma, il lance l'idée du festival de Cannes prévu pour septembre 1939 : il sera reporté du fait de la guerre. On sait moins sa passion pour la musique, mais les textes qu'il écrit pour Claude Debussy et Maurice Ravel attestent sa profonde intelligence de la musique.


Fonds Jean Zay, répertoire (667AP/1-667AP/150) par C. Piketty et E. Landgraf, Archives nationales, 2010