Renforcement de la surveillance de la maison d'arrêt de Riom et spécialement de Jean Zay

Légende :

Ensemble de notes et rapports montrant l'évolution de la surveillance de la maison d'arrêt de Riom entre septembre et octobre 1943 (voir album joint).

Genre : Image

Type : Courriers et rapports

Source : © Archives départementales du Puy-de-Dôme, 902W402 Droits réservés

Détails techniques :

Documents dactylographiés

Date document : Septembre - octobre 1943

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Auvergne) - Puy-de-Dôme - Riom

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Analyse média

Document présenté dans la notice : Le 20 septembre 1943, le capitaine commandant la section de gendarmerie de Riom sollicite du sous-préfet l'autorisation de faire effectuer des travaux "afin d'assurer de façon efficace la garde de la maison d'arrêt de Riom et la surveillance spéciale dont monsieur Jean Zay doit être l'objet". Sur le même document, une note manuscrite du sous-préfet mentionne que "les travaux demandés étant indispensables et urgent (...) la demande du capitaine de gendarmerie de Riom doit être communiquée sans délai à M. l'architecte départemental".

Documents présentés dans l'album :
- Compte-rendu, 20 septembre 1943. "Il était environ 20h quand M. le sous-préfet, qui s'apprêtait à se retirer, fut averti téléphoniquement d'une évasion possible du détenu Jean Zay. Nous nous rendîmes à la maison d'arrêt aussitôt." Le sous-préfet ordonna immédiatement la relève des agents de surveillance ainsi qu'une fouille complète de la cellule de Jean Zay. "Cette opération a duré jusqu'à 1 heure du matin et n'a rien révélé".
- Rapport sur la garde de la maison d'arrêt de Riom, 20 septembre 1943.
- Rapport du surveillant-chef de la maison d'arrêt de Riom au directeur de la circonscription pénitentiaire, 20 septembre 1943. Cette note mentionne entre autres la présence d' un gendarme doté d'une arme automatique à l'entrée de la cellule de Jean Zay de jour comme de nuit. De même pour le couloir desservant cette cellule. La cour de promenade de Jean Zay est également surveillée par une sentinelle.
Rapport sur la garde de la maison d'arrêt de Riom, 20 octobre 1943.

La comparaison des rapports du 20 septembre et du 20 octobre 1943 permettent de mesurer le renforcement de la surveillance de l'établissement pénitentiaire et notamment celle doit fait l'objet Jean Zay. Durant cet intervalle d'un mois, la garde de la prison est renforcée de six gendarmes et 24 policiers. Leur dotation en armes augmente de 29 pistolets, 30 mousquetons et 18 fusils. 
La surveillance de Jean zay est assurée par : 
- un gendarme devant la porte de sa cellule dont la mission est de "s'opposer à toute évasion ou tentative d'enlèvement du détenu" et "de surveiller ses faits et gestes à l'intérieur de la cellule".
- un gendarme dans le couloir central desservant les cellules.
- Surveillance de la cour de promenade de Jean Zay, notamment de nuit pour lui interdire l'accès à cette cour.
- A l'extérieur de l'établissement, des policiers assurent la surveillance "de l'angle nord-ouest de la cellule de Jean Zay sur la façade est", "les façades sud et est de la cellule de Jean Zay à l'angle sud-ouest".


Fabrice Bourrée

Contexte historique

En juin 1940, Le général de Lattre se bat à Rethel à la tête de la 14e Division. Nommé général de division et commandant des troupes de Tunisie en 1941, il est rappelé en France en 1942. Il est alors nommé général de corps d'Armée et commandant de la division de Montpellier. Au moment du débarquement allié de novembre 1942, il tente en vain d'entraîner ses troupes en dissidence et de combattre les Allemands qui ont envahi la zone dite "libre". Arrêté, il est condamné à 10 ans de prison.
Ecroué à la maison d’arrêt de Riom pour y purger sa peine, de Lattre s’évade dans la nuit du 2 au 3 septembre 1943 après avoir scié les barreaux de sa cellule grâce à la complicité de son épouse, de leur fils Bernard âgé de seize ans ainsi que d’un surveillant et d’un gendarme. Le 17 octobre 1943, il s’envolera pour Londres à bord d’un avion de la Royal Air Force et se mettra à la disposition du général de Gaulle.
Cette évasion entraîne un durcissement du régime carcéral de la maison d'arrêt de Riom, notamment pour Jean Zay, qui s'y trouve incarcéré depuis le 7 janvier 1941. La surveillance de la prison est également renforcée à l'intérieur de l'enceinte pénitentiaire comme à l'extérieur. 


Auteur : Fabrice Bourrée
Sources :
Biographie du maréchal de Lattre sur le site du musée de l'ordre de la Libération
Site de la cour d'appel de Lyon
Archives nationales, fonds Jean Zay