Brassard des Milices patriotiques d'Auvergne
Légende :
Brassard des milices patriotiques d'Auvergne
Genre : Image
Type : Brassard
Source : © Collection Maurice Bleicher Droits réservés
Détails techniques :
Brassard en toile
Date document : 1944
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Auvergne)
Analyse média
Ce brassard est semblable par sa forme et ses couleurs à celui des maquisards du Mont-Mouchet. Sur une toile rouge a été cousu un triangle de tissu blanc. Sur ce brassard ont été peints le sigle FFI et la croix de Lorraine. Les deux cachets portent la mention "FFI d'Auvergne - Milices patriotiques".
Fabrice Bourrée
Contexte historique
Dans le Cantal
Institué par le Conseil national de la Résistance (CNR) en mars 1944, le Conseil central de la Milice patriotique recrute principalement parmi les membres du Front national (mouvement résistant essentiellement communiste, à ne pas confondre avec l’actuel parti politique) et son noyau militaire, les Francs tireurs et partisans français. Il s’appuie à l’échelle locale sur des Conseils départementaux de la Milice patriotique, dont le responsable dans le Cantal est Antonin Lac, alias Fred, également membre des Forces françaises de l’Intérieur.
Le numéro spécial du Bulletin d’information du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France, de juin 1944, met en avant un mot d’ordre pour cette Milice : l’action. Née dans la perspective de la Libération, elle doit être le moteur de l’insurrection, organiser la résistance armée et protéger la population. Conscient que des actions isolées ne suffiront pas, le Conseil central met en avant sa volonté d’unir les résistants et la population pour libérer la France de l’envahisseur. Dans le Cantal, sa mise en place s’effectue en août ; les procès verbaux du Comité départemental de Libération (CDL) permettent de suivre son évolution. D’abord affectée au désarmement, elle se concentre rapidement sur la répression du marché noir. En principe, le chef de la Milice patriotique se place au même rang que le chef de la brigade de gendarmerie et doit procéder aux arrestations en collaboration avec cette dernière. Dans les faits, la collaboration reste un vœu pieux rappelé fréquemment par les membres du CDL. Du reste, les miliciens restent des civils. Il semble que Fred n’ait pas manqué de volontaires pour former ses Milices. Limité à 6 membres permanents par chef-lieu de canton, 12 par chef-lieu d’arrondissement et 40 pour Aurillac, le nombre de miliciens se stabilise en octobre à 200. Agés de plus de 21 ans, ces hommes sont nourris et touchent une petite indemnité de 300F par mois. S’ajoute un nombre inconnu de bénévoles intervenant de manière ponctuelle.
Dès le 12 août 1944, le CDL décide de créer des brassards aux initiales MP qui seront distribués aux miliciens afin que la population puisse les identifier. Cependant, la Milice patriotique ne cessera de souffrir de plusieurs préjudices, à commencer par son nom trop équivoque. Par ailleurs, elle constitue une énième organisation résistante et rencontre l’incompréhension de la population qui peine à percevoir l’articulation de cette nouvelle Milice avec la gendarmerie et les Forces françaises de l’Intérieur ; le fait que de nombreux résistants appartiennent aux deux mouvements, et que les trois organisations se partagent des missions semblables, accroît un peu plus la confusion. Dernier point sensible, la population, considérant que l’époque critique est terminée, supporte de moins en moins ces gardes armés. Le coup de grâce est porté par un décret du ministère de l’Intérieur le 28 octobre 1944, avec l’annonce de la dissolution de la Milice patriotique.
Dans le Puy-de-Dôme
Dès le 25 août 1944, les troupes allemandes se concentrent à la Fontaine du Berger, à Royat et à Aubière. Avant de quitter la capitale auvergnate, les occupants vont se livrer à certaines destructions notamment sur le terrain d’aviation d’Aulnat. Le 25 août vers 19 heures 30, des soldats allemands font sauter la poudrière de Crouël. Deux jours plus tard, le 27 août, vers 8 heures 45, la place des Bughes est détruite ainsi qu’une partie des installations du poste de relais. Toujours le 27 août 1944, de nombreuses explosions provoquées par les oc- 55 cupants détruisent la majeure partie des ateliers de l’arsenal des Gravanches. A 11 heures 30, les troupes d’occupation quittent Clermont-Ferrand en direction de Riom. Les Milices patriotiques prennent la Préfecture d’assaut, l’état de siège est proclamé. Le soir même, des membres des FFI pénètrent dans la ville et mettent en place le nouveau préfet Pierre Sauvanet et le lieutenant-colonel Huguet "Prince" sera nommé secrétaire général pour la police.
http://archives.cantal.fr/?id=701
Brochure "La Résistance dans le Puy-de-Dôme", ONAC, 2008