Tenue de déportée politique d’Odette Gorin
Légende :
Tenue de déportée politique d’Odette Gorin, membre de l'OS puis des FTPF, déportée à Ravensbrück
Genre : Image
Type : Objet
Source : © La Rochelle, musées d’Art et d’Histoire. © Max Roy Droits réservés
Détails techniques :
Textile, 1944
Date document : 1944
Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Poitou-Charentes) - Charente-Maritime
Contexte historique
Née le 9 mars 1902 à Chaillé-les-Marais en Vendée, d'un père cultivateur et d'une mère aussi cultivatrice mais plutôt au foyer, Odette Gorin est la deuxième de cinq enfants. Très tôt confrontée à la réalité de la vie, elle doit vite se débrouiller seule car elle perd sa mère à 18 ans. Elle est tour à tour bergère, domestique, femme de ménage, notamment chez le commandant Fillol, ouvrière d'usine, entre autre à Art et Bois dont certains employés sont arrêtés et fusillés.
Son engagement politique et celui dans la Résistance l'ont amené, dès 1936, à collecter des fonds et des vêtements pour les réfugiés politiques républicains espagnols, puis naturellement, dès juin 1940, alors mère de quatre enfants (elle en a perdu un très jeune), elle s'engage dans l'Organisation spéciale (OS) puis dans les FTPF.
A partir du 1er septembre 1941, elle participe au recrutement, à la distribution des tracts (stockés chez elle), à la collecte de fonds et à la cache d'armes à son domicile. Le 4 septembre 1942, sur dénonciation d'un membre de son réseau qui est d'ailleurs aussi déporté et ne revient pas, elle est arrêtée avec, entre autre, Jeanne et Louis Berthoud, Armand Bouffénie, Albert Martineau, André Guindon, Suzanne Etié, internée soit la veille, soit les jours suivants. Conduite au quai Valin pour être interrogée par le commissaire Poinsot, elle est incarcérée, à la suite de cet interrogatoire, à la prison de Lafond jusqu'au 7 septembre 1942, jour de son transfert au fort du Hâ à Bordeaux.
Elle y reste jusqu'au 7 avril 1943, date de son transfert au fort de Romainville où elle séjourne jusqu'au 27 avril 1943. Déplacée dans la nuit du 27 au 28 avril vers Compiègne pour y être envoyée en Allemagne dans la foulée, son voyage dure deux jours, les 29 et 30 avril. A son arrivée au camp de Ravensbrück, elle reçoit le matricule 19 387. Elle y reste jusqu'au 10 janvier 1944, date à laquelle elle est transférée au camp de Neubrandenburg qui est un camp Kommando de Ravensbrück.
Affectée aux cuisines, ce poste lui permet de pouvoir aider ses camarades en subtilisant, au péril de sa vie, quelques légumes, du pain, qui sont autant de bonheur et vital pour ces détenues. Elle s'évade avec d'autres détenues le 27 avril 1945, mais ne retrouve sa liberté définitive que le 30 avril 1945, date de la libération du camp par l'armée soviétique. Elle est rapatriée par la Croix rouge Internationale en avion par Hambourg, Bruxelles, Valenciennes, Lille et arrive à Paris à l'Hôtel Lutécia, le 21 juin 1945.
Elle retrouve sa famille à La Rochelle le 29 juin 1945. Dès son arrivée, elle reprend le combat pour son idéal politique, et pour la défense des déportés en fondant la section rochelaise de la FNDIRP afin de faire valoir leurs droits à réparations. Elle est élue conseillère municipale en 1946.
Elle s'éteint dans sa 103ème année, le 14 juillet 2004.
Décorations :
Chevalier de la Légion d'honneur ;
Médaille militaire ;
Croix de guerre 1939-1945 avec palme ;
Croix du combattant volontaire 1939/1945 ;
Médaille des blessés militaires ;
Médaille de la Déportation pour faits de Résistance ;
Croix du combattant volontaire de la Résistance.
Claude Gorin in CD-ROM La Résistance en Charente-Maritime, AERI